Avec le zoo d’Amnéville pour partenaire historique, l’organisation Awely mène des programmes en Afrique et en Asie pour préserver la faune tout en travaillant sur l’humain.
« C’ était dans une autre vie… » Lorsqu’il remonte au temps de ses lointaines expéditions sportives, la descente à la nage de la Loire ou du fleuve Maroni, en Guyane française ou ses deux traversées de l’Australie en VTT et en solitaire, Renaud Fulconis, 46 ans aujourd’hui, a déjà de quoi forcer l’admiration.
« J’ai en effet beaucoup voyagé », sourit le baroudeur qui, d’aventure en aventure, a non seulement pris conscience de la beauté de la planète, mais aussi de sa fragilité. Suffisamment en tout cas pour se forger une conviction : « Je me suis rendu compte qu’à côté des animaux vivaient des populations très pauvres. Avec le temps, j’ai pu comprendre que la préservation des espèces animales menacées ne pouvait se faire sans tenir compte des besoins essentiels des humains partageant le même environnement ».
Ainsi est née l’organisation Awely , ou le nom traduit du langage des femmes aborigènes d’Australie pour évoquer le lien entre elles et l’environnement . C’était en 2005. À cette époque, Renaud Fulconis travaillait en tant que responsable de la conservation au zoo d’Amnéville. Comment en aurait-il pu être autrement ? Menant le même combat pour la préservation des espèces, Michel Louis, le patron du parc animalier, a tout de suite signé pour devenir le premier et principal partenaire de la structure.
Depuis, basée à Orléans, l’organisation a pris une dimension internationale et ses programmes se sont développés tant en Afrique (Zambie, Tanzanie, République Démocratique du Congo, Cameroun) qu’en Asie (Népal et Inde). Autant de pays où, selon qu’elles soient rouges ou vertes, les vingt-cinq Casquettes d’Awely – c’est ainsi que se nomment les équipes formées sur le terrain – ont pour mission de rendre plus harmonieuse la cohabitation entre villageois et animaux.
Eléphants au Népal
« Après avoir effectué un travail de recherche pour connaître l’origine et l’étendue des conflits entre l’homme et l’animal, nous mettons en place des mesures de préventions ou de protection, ou encore des micro-projets de développement économiques ».
Des exemples concrets, Renaud Fulconis n’en manque pas : « Au Népal, où les éléphants font d’énormes dégâts, nous testons des cultures alternatives de plantes répulsives et non comestibles qui, en plus, peuvent générer des revenus non négligeables. En Zambie, nous avons formé d’anciens braconniers à la manipulation de fusils à piments, mais nous avons aussi testé des abris à grains renforcés très efficaces face aux éléphants. Au Congo, en leur proposant d’autres alternatives économiques telles que des micro-élevages de chèvres ou de lapins, nous avons réussi à convaincre des chasseurs de bonobos et des vendeuses de viandes de brousse à changer leurs activités… Nous avons également mis sur pied un théâtre de marionnettes itinérant pour sensibiliser les communautés locales à la conservation de ces grands singes… », énumère Renaud Fulconis.
Merci Amnéville
Huit ans après avoir créé Awely, le directeur ressent « une certaine satisfaction ». Les choses avancent « doucement mais sûrement ». Et cela, dans des temps difficiles, grâce à des partenaires privés parmi lesquels le plus historique et le plus généreux, le zoo d’Amnéville : « Grâce au soutien de Michel Louis, après le lancement du programme Jean-Marc Vichard pour les gorilles d’Afrique centrale, nous allons pouvoir financer l’emploi d’un Indien pour coordonner nos programmes asiatiques. »
Contact : Awely, 12, place du Châtelet 45000 Orléans (tél. : 02 38 65 55 12. Site : http://www.awely.org).
M.-O. C.
Source : http://www.republicain-lorrain.fr