Après l'ours, le bouquetin réintroduit dans les Pyrénées françaises
Après l'ours, une nouvelle espèce emblématique des Pyrénées devrait faire son retour dans ces montagnes. Une quarantaine de bouquetins sont attendus au printemps 2013 sur deux sites français du massif franco-espagnol, au-dessus de Cauterets (Hautes-Pyrénées) et dans la vallée d'Ustou (Ariège). Les habitants de ces deux secteurs sont appelés, depuis mardi 20 novembre, à donner leur avis lors d'une enquête publique.
Cette mesure ne devrait pas occasionner d'oppositions aussi farouches que dans le cas de l'ours. Herbivore placide à longues cornes, le bouquetin est devenu une attraction de choix dans le massif alpin.
Ces bouquetins, vingt mâles et autant de femelles, ne viendront pas des Alpes mais d'Espagne. Ils n'attendent plus que le feu vert de Madrid. L'espèce ibérique (Capra iberica) se distingue de ses cousins alpins (Capra ibex) par les cornes des mâles, encore plus grandes, en forme de lyre. Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'écologie du précédent gouvernement, avait fait inscrire cette espèce nettement plus consensuelle que l'ours parmi les priorités de la "stratégie pyrénéenne de valorisation de la biodiversité" en 2011. Avec succès.
Farouche opposant à l'ours, le président du conseil général de l'Ariège, Augustin Bonrepaux (PS), a fait savoir qu'il était disposé à cofinancer pendant trois ans un investissement estimé chaque année à 100 000 euros pour 60 bouquetins dans son département. Le parc national des Pyrénées prévoit pour sa part d'investir 125 000 euros chaque année, soit plus d'un million d'euros sur neuf ans. Le programme porte globalement sur le transfert de 160 à 200 animaux.
CONTRÔLES VÉTÉRINAIRES ET ÉVENTUELLE QUARANTAINE
Les principales questions posées par l'arrivée de ces bouquetins ibériques sont d'ordre sanitaire. Des contrôles vétérinaires et une éventuelle période de quarantaine sont prévus avant de relâcher les animaux, afin d'éviter toute transmission de maladies au bétail qui estive dans les Pyrénées. Les chasseurs craignent aussi que les bouquetins contaminent les populations d'un de leurs gibiers, l'isard. En Andalousie, une terrible épidémie de gale "sarcophique" a causé jusqu'à 90 % de mortalité à la fin des années 1980, réduisant la population de bouquetins de 9 000 à 600 individus.
Dans les Pyrénées, le dernier spécimen de la race d'origine, Capra pyrenaica, a disparu il y a douze ans. La dernière femelle est morte accidentellement durant l'hiver 2000 à Ordesa (Aragon), dans le parc national créé en 1918 par le roi espagnol Alphonse XIII pour protéger ce gibier royal. Mais plusieurs sous-espèces sont encore présentes dans la Sierra de Guara (Aragon), dans les monts Cantabriques, la région de Castille-Leon et jusqu'en Galice et au Portugal.
Les sociétés espagnoles de chasse, qui veillent jalousement sur un cheptel estimé à 60 000 têtes, étaient jusqu'ici réticentes à "exporter" des animaux qui font l'objet d'un lucratif tourisme cynégétique de l'autre côté des Pyrénées. Les tentatives de clonage soutenues par le gouvernement d'Aragon ont échoué, l'heure est à la coopération internationale. Pour vaincre les dernières réticences espagnoles, la France a inscrit le 15 septembre le bouquetin ibérique parmi les espèces protégées.
LE SITE EST SITUÉ DANS LA ZONE CENTRALE DU PARC NATIONAL
Basé à Tarbes, le parc national des Pyrénées prépare cette réintroduction depuis 1987. Le premier site de lâcher envisagé, entre le pic Péguère et le massif de l'Ardiden, est très symbolique. C'est en effet dans ces montagnes de rochers instables surplombant la station thermale de Cauterets qu'un guide local avait abattu en 1910 les deux derniers bouquetins sur le versant français, exposant fièrement leurs cornes en guise de trophée.
Un siècle plus tard, le site est situé dans la zone centrale du parc, où la chasse est désormais interdite. Tout aussi symboliquement, c'est la Fédération des chasseurs de l'Ariège qui assurera le suivi des animaux dans ce département. Le parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises, créé en 2009, est associé à cette longue opération de reconquête. Les Pyrénées-Atlantiques devront patienter jusqu'en 2017 pour voir des bouquetins dans les vallées béarnaises.
Aucune date n'a été fixée pour la signature du traité franco-espagnol qui doit valider l'arrivée des bouquetins ibériques. Le ministère de l'écologie indique que le texte pourrait aussi concerner la gélinotte des bois. Cet oiseau forestier a disparu des Pyrénées en raison de la déforestation. Quelques individus ont été relâchés en 2011 en provenance des Alpes.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/11/24/les-bouquetins-vont-retrouver-les-pyrenees-francaises_1795455_3244.html
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- pascalC
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