Zoodyssée : 2 millions d'euros investis dans un nouveau projet
Un espace consacré à la biodiversité de plaine ouvrira en 2014. Unique en Europe, un centre d’élevage de visons servira à les réintroduire dans la nature.
Un lieu dédié à la biodiversité de plaine. C'est le nouveau défi que se lance Zoodyssée. Après un investissement colossal de plus de 6 millions d'euros au début des années 2000 – dédié à la renaissance du parc qui est passé de Zoorama à Zoodyssée –, le conseil général, soutenu par la Région, l'État et l'Europe, va cette fois-ci injecter 2 millions d'euros dans ce projet.
« Six hectares de terrain, en plus des 25 actuels sur lesquels s'étend le parc, ont été acquis l'an dernier », indique Dominique Brouard, chef du service biodiversité et éducation à l'environnement au conseil général. L'objectif est d'y installer trois pôles. Tout d'abord, « un centre d'élevage pour les visons d'Europe. Zoodyssée deviendra, ainsi, la seule structure du continent à élever puis réintroduire ces animaux dans leur milieu naturel. »
Démarche pédagogique
Puis, « nous allons accueillir des Outardes canepetières. Le public pourra, alors, observer ces oiseaux aux comportements spectaculaires. » Les Deux-Sèvres étant « un des rares départements de France où cette espèce évolue encore à l'état sauvage, nous travaillons activement à protéger son milieu. Mais cela ne suffit pas : avec la Ligue de protection des oiseaux, nous allons développer un programme d'élevage, pour ensuite réintroduire les outardes dans leur environnement. »
Enfin, toujours dans son souci de pédagogie qui lui est cher, le parc proposera un espace de découverte de la plaine pour les visiteurs. « Quelle est la place des animaux dans la nature ? Ils seront sensibilisés à cette problématique. » Pour cela, une immense volière dédiée à l'observation des outardes canepetières sera installée.
" Objectif : 100.000 visiteurs "
Ce nouvel espace, qui permettra de « passer de la forêt à la plaine », devrait ouvrir au printemps 2014. Les travaux débuteront fin 2012, début 2013. Des nouveautés qui, Dominique Brouard l'espère, devraient booster la fréquentation de Zoodyssée. « De 50.000 personnes par an, nous escomptons passer à 60.000 dans un premier temps. Puis, d'ici cinq à six ans, accueillir 100.000 visiteurs », détaille-t-il.
Grâce à ce futur espace et en lien avec le CNRS situé à deux pas, « nous allons également toucher un nouveau public, avec, notamment, les chercheurs. » Dominique Brouard en est certain : « Zoodyssée a un énorme potentiel. Et ce, même si nous présentons uniquement la faune européenne. Le public ne s'émeut pas uniquement de la faune africaine, comme c'est souvent la mode dans les parcs animaliers. »
Barbara Huet

Dominique Brouard, chef du service biodiversité au conseil général.

Loutres, tortues cistudes, renards polaires, chouette Harfang des neiges, singes magots, cerf, vautours… Le parc abrite plus de 500 animaux sur 25 hectares de terrain. Et il va bientôt s'agrandir.
et
Que deviennent les six pavillons ?
Parmi le vaste programme de renaissance de Zoodyssée, mis en route au début des années 2000, il y avait la création de six pavillons dans le cadre du parcours Humanimal. Ludiques et interactifs, ils ont été mis en service en 2005 et ont chacun leur caractéristique : l'un est dédié à l'alimentation, un autre à la vision, l'audition, la reproduction, le sixième sens et la vie sociale. Un projet, à l'époque, très ambitieux, porté avec beaucoup d'espoir. Sept ans plus tard, force est de constater que ces pavillons semblent se dégrader. Et certains s'interrogent quant à leur avenir.
« Ils constituent de très bons outils pédagogiques, notamment, auprès des groupes encadrés », souligne Dominique Brouard. En revanche, « nous avons des difficultés à gérer un équipement électronique situé à l'extérieur : il se détériore très rapidement et demande un renouvellement régulier. » Cependant, à l'avenir, « il est prévu de requalifier et réajuster le parcours Humanimal. Et ce, en réduisant la partie électronique, pour revenir à quelque chose de plus mécanique et ludique ».
Des pavillons qui ne sont donc pas prêts de disparaître, même si « le public vient essentiellement ici pour voir des animaux ».
B.H.

Un des six pavillons du parcours Humanimal. Ces pavillons commencent à vieillir et ils devraient être rénovés d'ici quelques années.
Source (textes et photos) : http://www.lanouvellerepublique.fr