par raphaël » Jeudi 01 Novembre 2012 14:58
le rêve de rénover tous les zoos français est bien beau okapi, mais dans la pratique, comment faire ?
Tu te vois frapper à la porte d'un des zoos minables de l'Hexagone, être accueilli par un directeur méfiant et lui dire "bonjour je suis passionné par les animaux, j'ai un peu d'argent, j'aimerais m'associer avec vous et investir dans votre parc pour le remettre à niveau" ?
Non, pas possible, pour gérer un zoo il faut une entente sur la philosophie du parc, la direction à entreprendre, etc... On peut racheter un parc à son propriétaire (mais là il faut de sacrés moyens), mais contribuer au développement d'un parc en apportant sa propre vision des choses à quelqu'un qui travaille déjà dans son zoo depuis des années, ça me parait très difficile.
Et n'oublions pas que les zoos peuvent être des centres d'élevage, pour la reproduction en captivité essentiellement, voire parfois aussi pour la réintroduction (même si ce n'est pas la finalité).
Or pour maintenir un cheptel génétiquement sain, il faut une taille de population assez importante, donc de la place pour accueillir les animaux. Peut être que s'il existait deux fois plus de zoos en Europe on ne serait pas obligé de freiner la reproduction des makis cattas, des loups à crinière, des girafes, des pumas, etc...
Un nombre important de zoos est nécessaire. Et puis, on peut parler de l'argument pédagogique aussi, même s'il est secondaire dans beaucoup de parcs. 7 millions de personnes visitent les zoos français en un an, avec deux moins moins de zoos on aurait peut être seulement 4 millions de visiteurs, donc moins de personnes à sensibiliser, et une moins grande récolte de fonds pour des programmes de conservation in situ...
Ce n'est pas parce qu'il existe des zoos minables, ou en mauvais état, qu'il ne faut pas forcément en créer d'autres, si on a les moyens et une philosophie irréprochable. Ça tirera la moyenne vers le haut, les visiteurs comprendront mieux les vrais rôles que doit jouer un zoo. Maintenant, c'est quand même une décision hyper sérieuse à réfléchir, et qui ne doit se prendre que si elle correspond à vraiment un projet utile qui s'inscrit dans une démarche de conservation bien plus importante. Ouvrir un zoo pour être l'ami des animaux sauvages qui vivent autour de ta propriété, et commencer avec deux watussis, quelques lamas et une famille de wallabies, c'était bon pour les années 70...
Les animaux des zoos sont les ambassadeurs de leurs cousins sauvages. (Pierre Gay)