Eoliennes : un danger pour les oiseaux

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Eoliennes : un danger pour les oiseaux

Messagepar Philippe » Samedi 28 Juillet 2012 12:26

Rivière-du-Loup - Le Québec a le vent en poupe avec la prolifération de ses parcs éoliens. D’ici 2015, la province compte en effet multiplier par six ses installations. Mais cet enthousiasme ne fait pas que des heureux...

Les éoliennes tuent de nombreux oiseaux, dont des espèces vulnérables. Les aigles royaux en font partie.

« Les éoliennes et les oiseaux partagent les mêmes couloirs migratoires, à flanc de montagne et aux forts vents », explique Junior Tremblay, biologiste à la direction de la faune terrestre et de l'avifaune et de l'expertise sur la faune et ses habitats du ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec.

Elles pourraient être moins meurtrières si leur emplacement différait du corridor de migration des oiseaux. L’inconvénient, c’est que les aigles royaux préfèrent surfer sur de forts vents lors de leur migration, a découvert l’équipe de chercheurs dont fait partie le jeune biologiste. Moins élevés en altitude que les courants ascendants chauds, ces corridors sont aussi les emplacements privilégiés des bâtisseurs de parcs d’éoliennes.
Le Ministère des Ressources naturelles et de la Faune se livre actuellement à des études d’impact sur l’emplacement des parcs éoliens et un suivi du vol des rapaces.

Pour comprendre le déplacement migratoire des aigles royaux, ils utilisent un système de télémétrie à haute définition. « Nous utilisons la puissance du réseau cellulaire, et non les satellites. Cela nous permet d’avoir plusieurs données par heure et de retracer plus exactement leurs trajectoires », relève-t-il.

L’aigle royal vulnérable

Classés vulnérables, les aigles royaux (Aquila chrysaetos) adaptent leur vol aux changements climatiques. Face à l'augmentation de la vitesse des vents, ils font moins de vol plané sur les courants thermiques et préfèrent diminuer leur altitude.

Ces oiseaux de proie sont également plus distraits lorsqu’ils chassent. Ils ne voient pas les pales des éoliennes lorsqu’ils pointent vers leurs proies provoquant des collisions avec les engins.

Les rapaces, situés au sommet de la chaîne alimentaire, y laissent donc des plumes au grand dam des biologistes québécois qui tentent de rétablir la petite population de ce rapace, estimé à seulement 2 000 individus pour l’est de l’Amérique du Nord.

Chaque aigle s’avère donc précieux, car il participe au plan de rétablissement de l’espèce entrepris au Québec. «C’est un gros oiseau, mais très discret. On ignore encore beaucoup de choses sur son comportement migratoire.»

Récemment, un groupe de travail sur l'aigle royal de l'Est a été lancé pour mieux connaître cet oiseau rare au vol si particulier mu par ses ailes longues et puissantes.

Il n’est toutefois pas le seul à périr sous les pales: le pygargue à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus) et le faucon pèlerin (Falco peregrinus anatum) connaissent aussi un taux de mortalité préoccupant sur le chemin de leur nidification.

Isabelle Burgun, Agence Science-Presse


Source : http://www.infodimanche.com/index.asp?s ... &ID=147091
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Re: Eoliennes : un danger pour les oiseaux

Messagepar Philippe » Lundi 13 Août 2012 7:02

La question des éoliennes se pose aussi en France :

La LPO Aude ne dévoile les faits que cet été, parce que les enquêtes et autres formalités prennent beaucoup de temps. Les défenseurs des oiseaux avouent leur "inquiétude après la découverte de deux vautours fauves blessés sous deux parcs éoliens de la région lézignanaise" (dans la région des Corbières).

Zone de transit

Le premier rapport date du 7 décembre dernier. Un promeneur signale à la LPO la présence d'un vautour fauve blessé à une aile sous le parc éolien d'Escales-Conilhac. Le rapace est évacué vers le Centre de soins et de sauvegarde de la faune sauvage de Millau pour y être soigné. Selon la Ligue de protection des oiseaux, "la concordance entre le lieu de découverte, le type de blessure et l'absence d'autres menaces directes à proximité font penser qu'il s'agit vraisemblablement du premier cas français déclaré de collision de vautour fauve avec un aérogénérateur". La LPO ajoute : "Une triste découverte similaire a été faite depuis sous le parc d'Oupia, à moins de 10 km de là". Les deux vautours n'ont malheureusement pas survécu.

L'apparition de ces cas de collisions "peut s'expliquer par l'augmentation constante du nombre de parcs dans les massifs languedociens" explique la LPO, "de plus, les lieux sont identifiés par l'Etat comme à faible enjeu alors que nous sommes dans une zone de transit". En outre, "si cette espèce de vautour a été touchée, des espèces plus rares sont menacées pour utiliser ce même couloir de déplacement". Pour elle, "il est vraisemblable que ces cas ne soient pas isolés".

La Ligue demande "que ces cas de mortalité soient pris en compte dans la planification des énergies renouvelables de notre région et dans l'autorisation de construction, ou de renouvellement de parc éolien sur toutes les zones où se pratique l'élevage ainsi que dans l'emprise des couloirs de transit utilisés lors des échanges entre les colonies".

Source : http://www.lindependant.fr/2012/08/11/d ... 158124.php
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