Mercredi, l'association des amis du zoo de Lille a convié des directeurs des zoos régionaux à un débat posant la question de l'avenir des zoos en général, et plus particulièrement de celui de Lille.
Dans les années 80, bon nombre de parcs zoologiques maintenaient les animaux dans des installations archaïques et souvent de taille réduite. « À Lille, un ours vivait dans une cage de 9m² », se souvient Pierre Dhénin, président de l'association des amis du zoo de Lille. Les choses ont, fort heureusement, bien évolué depuis... Après son décès en 2008, Denise, la célèbre panthère des neiges du zoo de Lille, n'a ainsi pas été remplacée, justement parce que Géraldine Cassiot-Morisset, directrice du zoo de Lille, considérait que son enclos n'offrait pas suffisamment d'espace disponible... Dans les années 90, « l'association Zooalil a ensuite connu une certaine léthargie », reconnaît son président. Les bénévoles, plutôt satisfaits de l'action du zoo de Lille et un brin « fatigués », sont entrés en phase d'hibernation. Ils se sont réveillés, il y a de cela quelques années, guidées par Pierre Dhénin, pour « alimenter le débat public au sujet de l'avenir du zoo de Lille ». L'annonce d'une extension prochaine de celui-ci sur 10 hectares amène à s'interroger sur sa nature.
Parcs exemplaires
Zooalil a ainsi souhaité « créer des rencontres pour y réfléchir », explique Pierre Dhénin. Trois soirées-débats ont eu lieu. Un tour d'horizon de quelques parcs zoologiques européens que l'on peut qualifier d'« exemplaires » s'est fait en parallèle par le biais de voyages. Ont notamment été visités par l'association Zooalil, riche de 15 membres, le zoo de Canterbury en Angleterre ou encore celui d'Apeldoorn aux Pays-Bas. La prochaine excursion est prévue en septembre prochain dans le Kent, où un parc zoologique de pas moins de 120 hectares les attend.
Pierre Dhénin encourage les quatre directeurs des zoos d'Amiens, Fort-Mardyck, de Lille et de Maubeuge à l'accompagner. Ceux-ci étaient, en effet, invités à la dernière soirée-débat qui s'est déroulée mercredi dernier à la MRES. L'idée de Pierre Dhénin est d' « imaginer une complémentarité entre ces parcs en élaborant une mise en scène et un discours différents ». Il s'inspire pour cela de l'exemple hollandais dont les parcs zoologiques connaissent une forte fréquentation du public intérieur et extérieur au pays. Chaque directeur a pu présenter les spécificités de son zoo.
« Travailler en réseau »
Sabine Keteleeers, directrice du zoo de Fort-Mardyck, a ainsi mis en évidence le choix qui a été le sien de « sensibiliser le public à la sauvegarde des espèces locales », tandis que Goulven Rigaux, directeur du zoo de Maubeuge, a choisi de privilégier des animaux exotiques, vivant plutôt au sud de l'équateur. « La coopération voulue par Zooalil est déjà effective. Nous travaillons en réseau », se défend-il.
« La complémentarité des espèces présentées par les différents zoos de la région existe déjà », poursuit-il. Il s'agit là d'un point de désaccord avec Christine Morrier qui lance : « Tous nos lémuriens sont les mêmes ! ».
Cyrille Pradal, conseiller municipal en charge du parc zoologique de Lille, glisse alors qu'il faut sortir de cette question pour « aborder des thématiques ». Il suggère notamment de « mener une réflexion sur la manière de recréer une relation entre l'homme et l'animal » . . Le projet d'extension du zoo de Lille intégré à celui de la Citadelle est reporté au prochain mandat municipal, ce qui laisse le temps d'y imaginer le zoo du futur...
CORINNE DEFOORT
Source : http://www.nordeclair.fr/Locales/Lille/ ... -ani.shtml