Bataille pour les rochers du Zoo
La commission du Vieux Paris demande le classement au titre des Monuments historiques du zoo de Vincennes…Mais cela remettrait en cause le projet de rénovation actuel.
Faut-il classer les rochers du zoo de Vincennes ? La commission du Vieux Paris lance le débat alors que le projet de rénovation proposé par le Muséum d’histoire naturelle et ses partenaires privés est en cours d’élaboration. Dans un vœu qui vient d’être publié dans le bulletin municipal officiel de Paris, cette commission consultative chargée de la protection du patrimoine de la ville « regrette qu’aucune étude historique n’ait été conduite…afin d’en dégager la valeur patrimoniale ».
Elle s’inquiète aussi « d’un changement aussi radical de l’architecture du zoo ». Ses membres demandent, en conséquence, la protection du parc au titre des Monuments historiques.
Réouverture prévue en 2014
Fermé au public depuis novembre 2008, le zoo de Paris est aujourd’hui vidé de la plupart des animaux. Le premier, un rhinocéros, est parti en 2004, le dernier—l’hippopotame —doit quitter les lieux en septembre. En attendant la réouverture du zoo rénové, en 2014, les herbes folles reprennent leurs droits sur ces14,5hade terrain de la Ville de Paris.
« Nous devons aménager le site aux exigences actuelles d’accueil des animaux », souligne Bertrand-Pierre Galey, directeur général du Muséum. Fini les fosses où les espèces sont enfermées dans des enclos. «L’environnement des rochers n’est plus adapté à la sécurité des animaux et à leur bien-être. Nous devons au contraire recréer l’impression de paysages naturels », souligne-t-il. « Un premier projet que nous avons défendu proposait de conserver davantage de rochers, mais personne ne savait comment le financer », reconnaît pour sa part Jean-Marc Blanchecotte, responsable des architectes des Bâtiments de France. Résultat, pour lui, le dossier est clair : « La survie d’un zoo à Paris est incompatible avec le classement du site. »
Dans le projet actuel, seuls trois rochers seraient préservés. Le Grand Rocher, bâti en 1934 et qui culmine à 65 m au-dessus du sol, serait conservé. Restauré en 1997, il est en bon état. Autour de ce symbole du zoo, les rochers des Gardes et de la Souricière, à caractère architectural plus marqué, seraient, eux, reconstruits à l’identique. Il n’en est pas de même pour les autres, qui montrent des signes flagrants de dégradation.
Un simple coup d’œil à ceux qui bordent la route de la ceinture du lac Daumesnil suffit : des trous béants après la chute de plaques de béton laissent apparaître le support en métal. « Ils ne pouvaient être restaurés », assure encore Bertrand- Pierre Galey. 75 % des rochers actuels seront donc détruits.
Nul doute que les habitués ne reconnaîtront pas leur zoo. Les visiteurs de demain s’immergeront dans six écosystèmes (paysages de l’Europe, de Guyane, de Patagonie…). Les grandes lignes de cette vaste rénovation ont déjà reçu un avis favorable de la commission des sites et des paysages, sous la responsabilité du ministère de l’Environnement. En novembre, le permis de construire devrait à nouveau leur être soumis. Objectif, lancer les travaux en 2011.
Source : http://www.leparisien.fr/paris-75/batai ... 067034.php