Extinction

[okapi]

Je ne suis pas sûr que cette info ait déjà été donnée ici:
BirdLife international a annoncé le 26 mai l'extinction du grèbe roussâtre (Tachybaptus rufolavatus), victime d'un poisson carnivore introduit dans le lac Alaotra et des filets utilisés par les pêcheurs. Madagascar est en deuil, une fois de plus.

[Dips]

Merci pour cette info. cette espèce était classée en danger critique d'extinction depuis longtemps et l'IUCN la soupçonnait d'avoir déjà disparue de la nature, c'est apparemment confirmé... Sait-on depuis quand le poisson carnivore a été introduit et comment? (volontairement ou accidentellement?)

[okapi]

L'article ne mentionne pas grand chose d'autre, mais le ton général laisse penser que l'introduction du poisson a été volontaire. Madagascar souffre tellement des bêtises humaines depuis si longtemps que les solutions sont souvent pires que les problèmes, si c'est possible...

[Panda21]

Si mon projet de m'installer à Madagascar dans quelques années se réalise , je ferais mon possible pour éviter que de telles erreurs se reproduisent! En éspérant que cela ne soit pas trop tard!

[Dips]

Ils ne souffrent pas plus de bêtise humaine qu'ici, à mon humble avis (nous avons des exemples similaires d'espèces en danger suite à des introduction, volontaires ou non). Par contre, ils souffrent énormément de pauvreté, et surtout - qui peut leur en vouloir? - de leur traditions ancestrales à la vie dure (en plus d'instabilité politique en ce moment, ce qui n'arrange rien). Panda21, je te souhaite beaucoup de courage et de réussite !

[okapi]

Sans remettre en question l'engagement des associations qui travaillent, et s'épuisent, à Madagascar, je pense que si ce n'est pas trop tard, c'est tout de même très mal barré... Et, comme en Australie (lapins, moutons, dromadaires), en Chine (déforestation, barrages absurdes), au Canada (déforestation) et ailleurs, c'est bien la bêtise humaine qui ravage la planète en général et de multiples zones en particulier. Ce sont les choix en matière d'agriculture à Madagascar (humains donc) qui ont conduit à détruire l'île de manière quasi irrémédiable: érosion des sols, déforestation, destruction de la biodiversité, etc. Nos voeux ne peuvent que t'accompagner, Panda 21.

[Alexis]

Je pense que Madagascar devrait prendre exemple sur l'île Maurice voisine qui a su mener, dans les 20 dernières années, une remarquable politique de protection de la faune* à partir d'une situation a priori bien pire : île très petite, endémisme de la faune locale, innombrables espèces invasives, surpopulation humaine (avec toutefois une pauvreté moins violente).
Résultat : des espèces que l'on croyait condamnées et dont les survivants se comptaient parfois sur les doigts de la main (Crécerelle et Perruche par exemple) ont pu être renforcées et ramenées à des effectifs encourageants sinon satisfaisants.

Alexis

*inspirée par des esprits visionnaires comme Gerald DURRELL, directeur du zoo de Jersey

[Dips]

Okapi, tu as juste oublié l'exemple de l'Europe, et en particulier de la France (exploitation des forêts, assèchement des zones humides, urbanisation et/ou segmentation des milieux, braconnage...). La bêtise humaine n'est pas plus à Mada qu'ailleurs, c'est cela que je voulais dire.
Croire que pour sauver la faune et flore de l'île, il suffit de les rendre "moins bêtes", ou cultivés, ou leur montrer les conséquences de leurs actes est une erreur grossière, à mon très humble avis. Les traditions ont la vie dure partout, mais encore plus à Mada.

Mais encore une fois, on dévie du sujet principal de ce topic

[Vinch]

D'après ce que reporte le wikipedia:

" Déclin et extinction [modifier]

L'espèce a connu le déclin au cours du XXe siècle, principalement à cause de la destruction de son habitat et de la prédation par le poisson à tête de serpent Channa striata, un poisson carnivore introduit par l'homme, qui, s'il pouvait manger les oisillons, entrait surtout en concurrence avec l'oiseau sur le plan alimentaire puisque les deux espèces se nourrissent de petits poissons[3]. Il est également envisageable que le Grèbe de Delacour ait été victime de noyades dues aux filets de nylon des pêcheurs[4]. Il faut ajouter à cela l'hybridation de plus en plus importante avec le Grèbe castagneux (sa sous espèce T. r. capensis), qui fait halte dans les zones humides lors de sa migration ; les espèces différant en plusieurs aspects essentiels, les oiseaux hybrides pourraient avoir souffert d'une diminution de leur fitness, au détriment de la ressource génétique de T. rufolavatus : on peut parler de « dilution génétique ». Le Grèbe castagneux s'implante lui de plus en plus, puisque Delacour ne releva que 5 spécimens en 1933 et qu'il fut trouvé en grand nombre au lac Anosy par le colonel Milon une douzaine d'années plus tard[5].

Encore abondant durant les années 1940[6], en 1960 une cinquantaine d'oiseaux a pu être observée sur le lac. Après l'observation en décembre 1982 de douze grèbes roussâtres puis en septembre 1985 de deux individus mêlés à des hybrides, les observations suivantes, en 1986 et 1988 sont celles d'hybrides n'ayant que quelques caractères de T. rufolavatus. Lors de recherches en 1999 et en 2000, aucun grèbe n'est aperçu dans les environs du lac[7]. L'espèce est désormais considérée éteinte par l'UICN depuis le 26 mai 2010, lors de l'année internationale de la biodiversité.

La redécouverte du Fuligule de Madagascar en 2006, qui avait aussi disparu du lac Alaotra, peut être un signe d'espoir pour l'espèce. Cependant, contrairement au fuligule le grèbe avait de faibles capacités de dispersion et n'a jamais été retrouvé ailleurs, les prétendues découvertes en dehors du lac Alaotra étant celles de Grèbes malgaches ou de grèbes castagneux. Des grèbes non identifiés aperçus en 2000 sur le lac Amparihinandriambavy ont peu de chance d'appartenir à l'espèce[8]. Leon Bennun, directeur de l'organisation pour la conservation BirdLife International a déclaré qu'il ne restait « aucun espoir pour cette espèce » et en fait « un nouvel exemple des conséquences inattendues que peut avoir l'activité humaine »[4].

Cette extinction porte le nombre d'extinctions d'oiseaux confirmées depuis 1600 à 162, alors qu'une espèce d'oiseaux sur huit est considérée comme « menacée », soit un total de 1 240 espèces[9]. La dernière espèce d'oiseaux officiellement déclarée éteinte avant le grèbe était le Nicobar ponctué (Caloenas maculata), en 2008[9]."