
Avant de recevoir les insignes d'officier dans l'ordre de la Légion d'honneur, Françoise Delord
a guidé ses 500 invités à la découverte de la nouvelle plaine asiatique. Photo NR
Le trentième anniversaire du zooparc de Beauval, célébré vendredi soir, a été l'occasion de mesurer l'impact acquis par cet établissement dans la vie publique. Un ministre, un ambassadeur, deux députés, un préfet sont venus saluer la réussite de la première entreprise touristique privée du Loir-et-Cher, et le parcours exceptionnel de sa fondatrice Françoise Delord qui, pour la circonstance a été élevée à la dignité d'officier de la Légion d'honneur.
Beauval s'achemine vers les 600.000 entrées, talonnant désormais Chambord. « Mais les châteaux sont un héritage de l'histoire alors que ce zoo est votre oeuvre » a souligné Hervé Novelli. L'intéressée en a convenu, évitant toutefois de rappeler que pour en arriver là, elle a connu dix ans de vache enragée et de scepticisme ambiant. Ses meilleurs alliés pour surmonter les obstacles ont été ses enfants, et l'équipe de proches collaborateurs qu'elle a tenu à associer à l'hommage reçu.
« Tout s'est fait naturellement » assure-t-elle avec la modestie des gens de spectacle pour qui les applaudissements gomment tout le travail ingrat accompli en amont. Aussi élégante dans les allées de son vallon enchanté que sur la scène de Bobino où elle a débuté sa carrière, elle a guidé ses 500 invités jusqu'à la plaine asiatique, dernière réalisation de l'établissement, et nouvel atout maître dans le combat pour la conquête du public.
« Nous allons faire une très belle année » a promis le ministre. « Les Français restent en France et les étrangers reviennent. » Deux cents salariés les attendent de pied ferme à Beauval, prêts à leur faire découvrir l'incroyable diversité du monde animal sur les cinq continents, « mais aussi les menaces qui pèsent sur lui et contre lesquelles nous nous battons par le biais de nos programmes de sauvegarde » a insisté Rodolphe Delord.
Bien au-delà de la simple curiosité pour des animaux exotiques, les zoos sont en effet devenus un lieu de pédagogie et d'action pour une meilleure harmonie entre toutes les espèces vivantes. La présence de l'ambassadeur de Chine était, de ce point de vue, le signe annonciateur d'un prochain geste d'amitié de son pays à l'égard de la France. Geste dans lequel Beauval pourrait se trouver impliqué. Les voies de la diplomatie empruntent parfois d'étranges itinéraires !
Jean-Louis Boissonneau
Pour infos c'est l'ambassadeur de la Chine

