Voilà un sujet intéressant, bien que trop vaste.
Je vais donner mon avis en oubliant l’aspect pédagogique et commercial, et en partant du principe que les conditions de détention sont optimums (c’est un autre débat).
Il me semble légitime de présenter en zoo :
- Tous les animaux nés en captivité
- Toutes les espèces susceptibles de disparaître dans la nature, à plus ou moins court terme.Concernant le dernier point, je suis extrémiste : lorsque la disparition d’une espèce semble probable, je suis pour la capture d’un échantillon d’individus permettant d’assurer sa survie. Et plus les conditions d’adaptation en parc zoologique sont mal maîtrisées, plus il faut s’y prendre tôt, afin justement de prendre le temps d’améliorer les connaissances en la matière avant qu’il ne soit trop tard.
C’est par exemple le cas de l’Ours Blanc. Après tout, les chinois ont bien fini par maîtriser la reproduction des grands Pandas.
J’ai infiniment plus confiance dans les grandes institutions des parcs zoologiques que dans les moyens ou/et la volonté de bon nombre de pays pour préserver leur faune.
Tu parles des rhinos blancs du nord. Sur les 6 individus restant à Dvur, 4 sont nés dans ce parc. Si, quand il en était encore temps, le nécessaire avait été fait pour dispatcher en zoo un nombre suffisant d’individus capturés dans la nature, je suis convaincu que la sous-espèce, aujourd’hui, ne serait plus vouée à une disparition certaine, et que la réintroduction serait envisageable. Enfin franchement, qui pouvait espérer la survie en milieu naturel des souches soudanaises !?
Il faut arrêter de nous prendre la tête en nous parlant des problèmes de consanguinité que pose la détention en zoo.
Aujourd’hui, la seule sous espèce de rhino considérées comme sauvées de l’extinction est le Rhino Blanc du Sud. Il n’en restait qu’une centaine au début du siècle. Et la reproduction, à l’époque, n’a pas été optimisée par des programmes quelconques.
Potentiellement, le nombre de zoo à travers le monde est suffisamment élevé pour garantir non seulement une diversité génétique, mais également, isoler les individus des risques de maladie contagieuse.
J’ajoute que les problèmes de consanguinité sont bien souvent plus gravement présents dans le milieu naturel, du fait d’absence, ou de la difficulté de mettre en place des couloirs entre les espaces naturels préservés.
Un exemple parmi d’autres, en Inde, recensement 2008 : Réserve de Pench : 33 tigres du Bengale, Ranthambore : 47, Panna : 24.
Quitte à m’en prendre plein la tête, j’inclus les cétacés dans mon raisonnement, et tout particulièrement les espèces vivant en eau douce. La sous-espèce (il y a doute …) de dauphin du Gange présente au Népal disparaît (moins de 100 individus), alors qu’elle est située en amont des problèmes de pollution.
Les causes semblent irrémédiables à cours terme : réchauffement climatique provoquant un assèchement des rivières, isolement des populations de dauphins par les barrages.
Je me demande si une opération de la dernière chance ne pourrait pas être tentée en parcs marins. De mon point de vue, ce serait plus intelligent que de les laisser crever dans l'indifférence quasi-générale
