>Les escursions avaient-elles toutes lieu dans des réserves ?
Alors en fait il ne s’agissait d’un voyage organisé, il n’y a pas eu d’excursion au sens propre du terme. Nous sommes allé las bas de manière autonome avec comme contact un amis qui est le fondateur d’un programme de conservation local sur les orangs outans.
On a donc simplement passé du temps avec lui et suivit des équipes de terrains.
Le terme réserve est peu approprié. Nous avons passé 1 j a turtle island et 3 jours à la station scientifique de Danum Valley (zone de forêt primaire) qui sont effectivement des zones protégés à accés réglementé. Le reste, CAD les zones sanctuaires tiennent plus de nos parcs régionaux. les gens y vivent, il y a tj de l’activité humaine seulement la forêt est protégée et la chasse interdite .. en principe.
>Dans quel état étaient les forêts que tu as pu traverser ?
> Impact visible de l'homme, déforestation, plantation de palmiers à
>huile...
Absolument à pleurer. On connaissait le programme avant, j’avais regardé les images satellites de google earth mais le voir nous a réellement fait un choc. Nous sommes partis par la route de Kota Kinabalu à l’ouest, on quitte la ville et de suite on grimpe dans les montagnes. Assez rapidement on voit la zone de la réserve (forêt primaire) du mont kinabalu, ensuite on revoit les zones deforestés mais laissées en prairie. Ca fout les boules mais en fait ce n’est rien ! Car le palmier ne pousse pas au dessus de 500m d’altitude. Et donc dés que l’on a franchis la montagne et que l’on redescend, en l’espace de qq km on se retrouve face à un océan de palmier à huile. Sur 100 ou 200 km il n’y à que cela à perte de vue et dans toute les directions. Ca et là tu à une petite colline boisées qui subsiste. Ce sont en fait d’ancien platier corallien au sol calcaire pas top à exploiter donc qui ont été pompeusement classé réserve (absolument inutile car complètement isolé). Donc de la montagne à Sukau en passant par sandakan c’est une mer de palmier.
Les maigres zones sanctuaires autours de la kinabatangan sont elles de la forêt dégradées, canopé à 20m env, qq émergents à 40m. Quand on ne connaît pas la primaire ça ressemble à la jungle, une fois qu’on découvert la primaire, ça ressemble au bois de vincennes (je caricature mais c’est l’idée). Cela dis le coté positifs est que le KOCP à montré que en fait les forêt dégradés sont bcp plus propices pour les orang outan (forêt plus ouverte, plus de fruits à l’année, plus de variété, donc nourriture plus aisé). Si l’on en protège suffisamment, le maintient de population viable reste possible.
Nous sommes revenus à kota kinabalu depuis lha datu dans un petit avions et donc avons survolé assez bas le pays. Et le constat est net les grandes forêts tropicales humides primaires du nord de l’ile de Bornéo ne sont plus qu’un mythe. La primaire ne subsiste plus que sur des zones protégés qui se compte sur les doigt des deux mains. Il y a un peu plus de forêts secondaires, le reste c’est au dessus de 500m d’altitude de la prairie à vache, en dessous du palmier à huile.
Un des gars du kocp nous expliquais qu’un palmier ne demande quasi pas d’entretien, dure 20 ans, produit 2 fois par mois à partir de 3 ou 4 ans. Chaque arbre rapporte environs 150 euro par mois. Il faut bcp de main d’œuvre mais les travailleurs légaux sont payés dans les 1.5 eur par jour, 4 fois moins pour les illégaux. Faites le calculs …
A Bornéo (du moins dans le nord à Sabah pour ce que l’on a vu) on a coupé la forêt primaire pour le bois dans les années 70/80 (il sortait plus de bois de Sabah fin des années 70 que de tt le continent africains). Ensuite on a rasé la forêt secondaire pour le palmier à huile.
Le plus triste dans l’histoire c’est qu’ils ne font que la même chose que ce que nous avons fait en France (et faisons tj). Les grandes plaines céréalières ou des vignes à pertes de vues ne choquent personnes aujourd’hui, et pourtant ça tient rigoureusement du même mécanisme d’agriculture intensive.
Sans compter un besoin compréhensible d’appropriation du territoire. La forêt primaire ce n’est pas un lieu de vie pour l’homme qui en est sortis et vit à coté. On a testé, en chemin semi ouvert on progresse au mieux à 1500m à l’heure, pas de carte, et même avec boussole et GPS (au fonctionnement très difficile sous les 80m de canopées) il faut faire extrêmement attention pour ne pas se perdre. Si l’on doit se frayer un chemin, là la progression se compte en centaine de mètre à l’heure.
>Et puis, pourrais-tu nous faire une "petite" liste des principales espèces >animales que tu as
>croisé (d'une manière ou d'une autre) même si tu ne les a pas en >photos.
Oué rapidement pasque la liste est longue
oiseaux : aigrettes (grd & petite), héron garde bœuf, bihorau et pourprée. Calao malais, rhino et 4 autres espèces a peu prés, aigles (2 espèces), martins pêcheurs (3 espèces), cormorans, cigogne noires et une multitude de plus petits oiseaux (identifiés ou non).
Mammifères : Orang outan, macaque crabier et queue de cochon, nasique, gibons, civette, écureuil volant, cerf, …
qq varans (dont un très gros), qq serpents (peu) aucune araignée (on à pas cherché), une multitude de grenouilles (on a bcp cherché)
Et aux zoo de kota kinabalu qu’on a fait au pas de charge sous la pluie pour occuper 2 heures les invisibles de la forêt à savoir éléphant de forêt, gibbons, rhino, et ours malais.
> PS : le vol du calao cela doit être magique à voir
En fait à voir ET à entendre

même en forêt avec une visi nulle on sait que des calao passent !