Espèces rares : Diergaarde Blijdorp de Rotterdam.

Observations, interrogations, raretés... De multiples échanges peuvent y être abordés !

Espèces rares : Diergaarde Blijdorp de Rotterdam.

Messagepar maxime » Jeudi 26 Octobre 2006 15:14

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Diergaarde Blijdorp de Rotterdam (Pays-Bas), visité le 14 août 2006.


Créé en 1757 à l’entrée de la 2 ème plus grande ville hollandaise, le Diergaarde Blijdorp possède aujourd’hui plus de animaux appartenant à espèces, sur 23 hectares, et accueillant plus d’un million et demie de visiteurs par an, le plaçant en tête des plus grands zoos néerlandais…

Lors de sa création, le Diergaarde Blijdorp de Rotterdam possédait une collection des plus extraordinaire du pays et la présentait dans des enclos très modernes pour l’époque…Malheureusement, les années passent, seules de très rares transformations sont effectuées, et les installations vieillissantes deviennent inadaptées aux animaux. Alors, voilà maintenant quelques années de ça, une grande rénovation fut entreprise, ayant pour but de remplacer chaque vestige (à de rares exceptions près) par des enclos dignes des grands parcs zoologiques européens (à l’image de l’installation des tigres)…
La fin de ces longs travaux est estimée pour 2009 !

Mais ce qui fait également la réputation du Blijdorp, c’est aussi sa collection, et l’impressionnant nombre d’espèces rares qu’il présente, comme vous allez le découvrir dans ce compte-rendu (réalisé en plusieurs parties)…

Je ne vous invite donc qu’à aller visiter ce parc que j’ai découvert il y a 3 mois (malheureusement sous la pluie), mais qui m’a vraiment enthousiasmé…

Première partie :


Varan Varié (Varanus varius) :


Deuxième plus grand lézard australien, le varan varié affectionne tout particulièrement les forêts tropicales ainsi que les forêts sèches du sud de l’Australie : Queensland, Nouvelle Galles du Sud, état de Victoria, et il n’est pas rare de le trouver près des décharges publiques, aux alentours des grandes villes.
Très bon grimpeur, il est pourvu de griffes fortement recourbées, et se nourrit en particulier d’oiseaux, de chauves souris et de petits mammifères (opossums…), mais ne dédaigne pas lézards, serpents, insectes et poissons.
Le varan varié est un reptile très actif, passant beaucoup de temps à chercher sa nourriture, au sol comme dans les arbres, et n’hésitant pas à se cacher dans un arbre, collé contre le tronc, lorsqu’il se sent menacé.



En captivité, le lézard varié est assez facile à maintenir, et sa reproduction est assez aisée si on leur offre de grandes possibilités d’évolution.
Le Diergaarde Blijdorp de Rotterdam est actuellement le seul parc zoologique (Avec Chester, en Angleterre) à présenter ce magnifique reptile, dont la coloration varie selon son habitat.
Rotterdam en présente 2 groupes, présentés dans deux enclos aménagés de la même façon : un fond composé de rochers, et de nombreux troncs d’arbres et branches, permettant aux varans d’évoluer en hauteur.
Lors de ma visite, les couples de chaque enclos étaient particulièrement actifs, et j’ai ainsi pu assisté à une parade de reproduction (course dans l’enclos, entre les 2 individus, caresses…).


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Varan varié



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Un des enclos des varans variés



Langur de François aussi appelé semnopithèque de François (Trachypithecus francoisi)



Primate affectionnant plus particulièrement les forêts tropicales asiatiques (Chine et Vietnam), le langur de François se différencie des autres espèces par son pelage entièrement noir et ses bandes blanches qui partent de chaque côté de sa bouche, remontant vers les oreilles.

Folivore, mais ne dédaignant pas fruits, graines, nectar et insectes, il vit au sein d’un groupe composé de 4 à 27 individus.

En captivité, les langurs de François restent relativement rares, aucun zoo français n’en présentant.
On en trouve, en Europe, dans les zoos de Belfast, de Twycross, de Londres (Royaume-Uni), et de Rotterdam.

Ce dernier en possède un beau petit groupe et la reproduction est régulièrement enregistrée, avec, cette année, deux naissances.
Ils évoluent dans une installation au style asiatique, composée d’un enclos herbeux de taille moyenne, aménagée d’un grand arbre et de nombreuses petites branches, ainsi que d’enclos intérieurs, assez spacieux, que les visiteurs ont la possibilité de découvrir grâce à de petites vitres rondes.


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Langur de François


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Installation des langurs de François




Calao papou (Aceros plicatus) :

Se rencontrant principalement dans l’est de l’Indonésie, en Nouvelle Guinée et aux îles Salomon, le calao papou vit dans les forêts tropicales, au dessous de 1500 mètres.

Chez le mâle adulte, la tête couverte par une huppe hirsute et le cou sont roux. L'ensemble du corps et les couvertures alaires sont noirs. La queue est d'un blanc immaculé. Le bec impressionnant présente une belle teinte jaune pâle maculé de rouge-brun foncé à la base. Il est surmonté d'un petit casque qui part du front et qui est composé d'une série de petites crêtes basses, teintées de rouge brun elles aussi. Une zone circumorbitale de peau nue bleue forme un anneau autour de l'oeil, lui-même situé sous une paupière couleur chair. Le menton et la gorge nue sont blancs avec une nuance de bleu. Les iris sont rouges à rouge-brun, les pattes et les pieds noirs. La femelle ne diffère guère du mâle mais elle est d'une taille inférieure. Quelques différences, cependant : hormis le menton et la gorge, la tête et le cou sont entièrement noirs. Les yeux sont bruns. Les juvéniles présentent un plumage semblable au mâle adulte. A sa différence pourtant, le casque n'est pas formé. La peau faciale est bleu pâle, les yeux gris-brun.

Son régime est principalement végétarien. 85% de son menu est constitué de fruits dont principalement les figues. Les 15% restants de son alimentation sont composés de matières d'origine animale : insectes, petits reptiles, oeufs, oisillons d'autres espèces, qui sont ingurgités surtout pendant la période de nidification.

Les calaos papous volent très haut et on peut les observer volant en larges groupes au dessus de la cime des arbres lorsqu'ils rentre aux dortoirs pour se percher. Leur vol est bruyant, comme chez la plupart des grands calaos.



Assez présent en Europe, où une quinzaine de parcs en possède, la situation du calao papou en est toute autrement en France, l’espèce y étant (à ma connaissance) absente.

Le couple de calao papou présent à Rotterdam évolue dans une volière d’assez grande taille, elle-même située dans une des serres tropicale du parc.
Elle est composée d’un substrat d’écorce, de nombreuses plantes, de troncs nus et d’un nid artificiel.


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Calao papou


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Volière des calaos papous





Varan de Komodo
(Varanus komodoensis) :


Avec un poids moyen d’environ 70 kg, et parfois du double en captivité, le dragon de Komodo est le plus lourd lézard du monde.
Il a un corps allongé, des pattes robustes et une langue fourchue qu’il darde quand il cherche de la nourriture. Les jeunes possèdent des rayures grises ou crème qu’ils perdent à l’âge adulte pour devenir brun-gris uni, avec une peau écailleurs et lâche.
Ces lézards vivent sur les coteaux broussailleux, dans les bois clairs et le lit des rivières à sec d’Indonésie (Komodo, Rinja, Padar et ouest de l’île de flores), où ils se nourrissent d’animaux vivant ou de charognes.
Grâce à leur odorat très développé, ils détectent, à une distance pouvant atteindre 5 kilomètres, des restes d’animaux en putréfaction. Les jeunes attaquent des serpents, des lézards et des rongeurs ; les adultes s’en prennent à des proies beaucoup plus grosses (petits sangliers, buffles d’eau, et cerfs).
Ces lézards sont aussi cannibales, ce qui expliquerait en partie que les jeunes sont souvent dans les arbres. Les adultes vivent surtout seuls, mais ils se rassemblent parfois autour d’un cadavre d’un animal.
Pendant la période de reproduction, les mâles s’affrontent, dressés sur leurs pattes arrières, leur queue leur servant d’appui. Après l’accouplement, les femelles creusent un nid dans le sable et pondent jusqu’à 25 œufs. Quand ceux-ci éclosent, 9 mois plus tard, les petits sont abandonnés à eux même.


Eu Europe, seuls une dizaine de parcs en présentent. Parmi ceux-ci, citons : Barcelone, Londres, Prague, Poznan…Sans oublier Thoiry, seul parc à en posséder actuellement en France.

Au Blijdorp, le seul individu présent, un mâle, évolue dans une splendide réalisation intérieure, dans le vivarium du parc. Recréant l’habitat des dragons dans leur milieu naturel, l’enclos, de grande taille, est aménagé de nombreuses plantes basses, d’un grand bassin, de troncs nus, ainsi que des zones permettant à l’animal de se dissimuler du regard du public, le tout sur un sol composé en majeure partie d’écorce et de terre.


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Mâle varan de Komodo


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Enclos des dragons de Komodo
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Messagepar maxime » Jeudi 26 Octobre 2006 15:52

Désolé, erreurs de frappe sur la première ligne...
Il fallait lire :
"Créé en 1857 à l’entrée de la 2 ème plus grande ville hollandaise, le Diergaarde Blijdorp possède aujourd’hui plus de 5000 animaux appartenant à 600 espèces environ, sur 23 hectares......
:wink:
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Messagepar roro » Jeudi 26 Octobre 2006 18:02

Je crois avoir vu des calaos papou au parc des oiseaux de la Londe les maures cet été(mais pas sur)
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Messagepar maxime » Mardi 31 Octobre 2006 10:11

Deuxième partie

Grand géocoucou (Geococcyx californianus) :

Bien que pouvant voler, cet oiseau aux longues pattes, de la famille des coucous, est le plus souvent à terre. Sur de courtes distances, il peut atteindre des vitesses supérieures à 30 km\h. Il marche et court dans les déserts nord-américains, cherchant ses proies – lézards, serpents, petits mammifères et oiseaux-, et les tue avec son bec robuste et pointu. Il court aussi pour fuir les prédateurs, balançant sa longue queue comme gouvernail afin de changer rapidement de direction.

En captivité, les géocoucous demeurent rares en Europe, les zoos d’Arnhem, d’Anvers, de Plzen, de Paradisio et de Rotterdam, restant les rares parcs à en posséder.
Dans leur pays d’origine, les Etats-Unis et le Mexique, en l’occurrence, il en est tout autrement, une trentaine de parcs en présentant.

Au Blijdorp, le couple de grands géocoucous cohabite avec des chevêches des terriers (Speotyto cunicularia) dans un large enclos intérieur, principalement aménagé de rochers artificiels, de quelques plantes désertiques et d’un sol sableux.


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Grand géocoucou



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Enclos des grands géocoucous et des chevêches des terriers.





Alligator de Chine (Alligator sinensis)

Le crocodile chinois, l’une des plus petites espèces de crocodiles, est actuellement en voie de disparition, et est classée comme en situation critique sur la liste rouge de l’IUCN.
Sa répartition se limite aux alentours du fleuve Yang Tsé Kiang, en Chine.
Se nourrissant principalement d’invertébrés aquatiques, il ne dédaigne pas des proies plus grandes, comme les canards, les poissons ou encore de petits mammifères.

En captivité, les alligators de Chine restent relativement rares en captivité, seule une petite dizaine de parcs en présentant, parmi les quels les zoos de Rotterdam, de Barcelone, de Londres, ou encore de Moscou. En France, la ferme aux crocodiles est actuellement le seul parc zoologique à posséder cette espèce rarissime.

Au Blijdorp, la seule femelle hébergée est présente dans un grand bassin intérieur (accolé à l’enclos des faux gavials africains), possédant une partie terrestre, de taille plus réduite, et recréant une partie de forêt tropicale.


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Alligator de Chine



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Enclos de l’alligator de Chine




Tapir malais ou tapir à chabraque (Tapirus indicus) :



Il est facilement différenciable de ses congénères avec sa grande tâche blanche sur le dos et les flancs. Sinon il est entièrement noir, à l'exception du bout des oreilles qui est blanc.
Il peut mesurer entre 1,8 à 2,4 mètres de long pour une hauteur de 90 à 107 centimètres. Son poids peut aller de 250 à 320 kilogrammes. La femelle est généralement plus grande que les mâles. Cela fait de lui le plus gros des quatre espèces de tapir.
La gestation de la femelle dure environ 400 jours et donne un seul petit, d'un poids d'environ 6,8 kilogrammes. Comme tous les tapir, il est recouvert de rayures durant son enfance, sa coloration si particulière apparaît au huitième mois.
La maturité sexuelle est atteinte à trois ans. La période d'accouplement se déroule durant les mois d'avril, mai et juin. Les femelles ont généralement une portée tous les deux ans.
Dans la nature, son espérance de vie est de 30 ans, le double en captivité.
Comme tous les tapirs, son habitat de prédilection est la forêt épaisse. Le tapir indicus vit exclusivement en Asie du sud-est, incluant la Birmanie, le Cambodge, l'Indonésie, le Laos, la Malaisie, l'île de Sumatra, la Thaïlande et le Viêt Nam.
Étant dans des pays à majorité musulmane, il est très peu chassé car il ressemble à un porc. Ses prédateurs naturels sont le tigre et la panthère.
Cependant, la Liste rouge de l'IUCN le considère comme vulnérable en raison de la déforestation qui bouleverse son habitat naturel.


En captivité, l’espèce est actuellement (après la mort du seul individu présent sur le sol de l’Hexagone, à Mulhouse) absente en France.
En Europe, l’espèce est bien plus commune, et une vingtaine de parcs en possède.

A Rotterdam, le couple est présenté dans un enclos herbeux assez spacieux, aménagé de quelques arbres et abris, accolé au grand bâtiment des éléphants, Taman Indah, où se situe d’ailleurs leurs loges intérieures.


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Tapir à chabraque


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Enclos des tapirs malais






Boa canin ou boa émeraude (Corallus caninus)


Comme de nombreux membres de la famille des boas, ce serpent d’Amérique du Sud est pleinement adapté à la vie arboricole.
Son vert intense, qui se confond avec le feuillage des forêts tropicales, le protège des oiseaux de proie.
Fermement accroché à une branche grâce à sa queue préhensile, il s’étire pour capturer au passage oiseaux et mammifères.
Ses pupilles verticales rendent ses yeux très sensibles au mouvement, et les fossettes thermosensibles qui entourent sa bouche lui font détecter la chaleur émise par ses proies.
Pendant l’accouplement, le mâle se glisse sur le corps de la femelle et leurs queues s’enlacent.

En captivité, les boas canins ne sont représentés que par une cinquantaine de spécimens en Europe, dans une quinzaine de zoos seulement, et, en France, touroparc est l’un des rares parcs à en posséder, depuis peu, et avec reproduction.

A Rotterdam, le couple est présenté dans un simple terrarium, aménagé de quelques branches et plantes, dans le grand vivarium du parc.


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Boas émeraudes


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Terrarium des boas canins
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Messagepar didier » Mercredi 15 Novembre 2006 19:41

Il n'y a donc plus de tapir à chabraque en France , c'est bien dommage car je trouve cet animal très original . Si mes souvenirs sont bons , il y en a au zoo d'ANVERS ???
En France , la liberté d'expression est un principe intangible, c'est sur cette base que toute personne peut librement émettre une opinion, positive ou négative, sur un sujet mais aussi sur une personne physique ou morale, une institution .
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Messagepar tony » Mercredi 15 Novembre 2006 21:30

Egalement à fuengirola et dans de nombreux zautre zoos européens : suisses, belges et allemands.
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Messagepar maxime » Samedi 18 Novembre 2006 17:10

Diergaarde Blijdrop de Rotterdam : troisième partie.


Chat manul (Otocolobus manul) :


Petit félin trapu vivant dans les steppes rocheuses d’une grande partie de l’Asie (Russie, Chine, Iran, Mongolie, Tibet, Kazakhstan…), le chat manul ; également appelé chat de Pallas, se nourrit essentiellement de lièvres, d’oiseaux et de rongeurs.
D’activité plutôt crépusculaire, il met bas après une gestation de 9 à 10 semaines une portée composée d’un à six chatons.
L’homme est sa principale menace, qui le chasse pour sa grande et épaisse fourrure, et il est ainsi classé à l’annexe II du CITES.

En captivité, le chat manul reste relativement rare, et, en France, seuls les parcs zoologique de Mulhouse, de Pont-Scorff et de Nesles en possèdent.
Hors de l’hexagone, une trentaine de zoos en détiennent, parmi lesquels : Le tierpark de Berlin (avec reproduction très fréquente), le zoo de Zürich, de Vienne, de Moscou…Etc…

Le Diergaarde Blijdorp de Rotterdam présente l’un des plus grands nombres de chats de Pallas : un groupe composé d’une quinzaine d’individus; régulièrement accompagné de petits ; la dernière naissance datant de quelques mois seulement. Ils évoluent dans un enclos vitré de bonne taille, assez pentu et aménagé d'une grande végétation et de rochers, recréant ainsi l’habitat naturel du chat manul.

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Chat manul


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Enclos des chats manuls (Désolé pour la qualité de la photo)




Takin de Sichuan (Budorcas taxicolor thibetana) :


On le trouve évidemment au Sichuan mais aussi au nord-est du Tibet, dans les vallées profondes de Ngawa et de Kanze.

Les quatre espèces de takins se différencient par la couleur de leur pelage. L'himalayen est gris foncé, le bhoutanais, marron doré tout en étant aussi plus massif que les autres, avec des cornes plus courtes ; le takin du Sichuan est roux foncé, avec du marron doré au garrot et du gris clair sur le ventre; le takin doré est comme son nom l'indique entièrement jaune doré.

L'alimentation du takin se compose d'herbe, de brindilles, de feuilles et de jeunes pousses de bambou. C'est ainsi que le takin passe ses journées dans les buissons de rhododendrons et de bambous. Se nourrissant le soir et tôt le matin, il ne quitte ses buissons que pour brouter sur les pentes herbeuses proches. Particulièrement friand de sel, le takin va le chercher sur des rochers qu'il lèche avec application.
Le takin est extrêmement craintif. En dépit de son apparence lourde et maladroite, il peut en cas de danger traverser un terrain accidenté avec une agilité extraordinaire, toujours tête baissée, sa position familière. Lorsqu'il est inquiet, le takin émet un cri d'alerte qui ressemble à une sorte de toux. En période de rut, il tousse d'un ton plus grave.
Les mâles s'affrontent pendant la saison des amours, l'été, parfois jusqu'à la mort.
Les petits naissent au début du printemps après une gestation de huit mois. Capable de marcher dès sa naissance, le petit takin peut, dès l'âge de trois jours, parcourir d'importantes distances. A un mois, il est sevré.
Vivant en temps normal en petits troupeaux, le takin se regroupe l'été en hardes de plusieurs centaines de têtes. Les mâles mènent le troupeau, suivis des jeunes, les femelles fermant la marche. La rencontre d'une harde présente un grand danger pour l'homme car les mâles chargent brusquement pour défendre leurs petits.
Recherché par les Chinois pour sa peau et sa chair, le takin est en passe de disparaître.
Le takin du Sichuan est, après le takin doré, le plus rare des 3 espèces de takins présents en captivité.
C’est ainsi que seuls les zoos du Lunaret (Montpellier), de Berlin (Tierparck Friedrichsfelde ) , de Paris (Ménagerie du jardin des plantes) et de Rotterdam en possédent.
Au Diergaarde Blijdorp le couple de takins du Sichuan est présenté dans une installation très particulière : l’enclos, bétonné et assez dénudé, est surmonté d’un très haut rocher, muni de cavernes, permettant aux takins, tout comme les macaques rhésus, avec les quels ils cohabitent, d’évoluer sur plusieurs niveaux.

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Takins du Sichuan et macaques rhésus


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Enclos des macaques rhésus et des takins du Sichuan



Spermophile varié (Spermophilus variegatus) :


Présent sur une grande partie du territoire mexicain ainsi qu’aux Etats-Unis, le spermophile varié, affectionne tout particulièrement les endroits rocheux, comprenant, falaises, gorges ou encore collines. Omnivore, il se nourrit également d’oiseaux, de petits mammifères et d’insectes.
Le spermophile varié, la plus commune des quelques dix espèces du genre spermophilus présents en captivité, n’est présent que dans une petite dizaine de parcs, pour la plupart européens, parmi les quels les zoos d’Arnhem, d’Amsterdam, de Rotterdam, et, plus récemment de Paris (Ménagerie du jardin des plantes).
Le petit groupe présent à Rotterdam évolue dans un bel enclos intérieur sableux (leur permettant de creuser de nombreuses galeries), de rochers, de troncs creux et de nombreuses plantes désertiques.


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Spermophile varié


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Enclos des spermophiles variés.



Crapaud du désert du Sonora (Bufo alvarius) :


Crapaud venimeux des zones arides (Canyons, steppes, prairies, forets de sycomores…) de l’Arizona, on le trouve non loin des points d’eau, où il se reproduit et y dépose ses oeufs. Il se réfugie souvent dans les terriers abandonnés de rongeurs. Il est quasi exclusivement nocturne et peut vivre jusqu’à 4-5 ans dans la nature, et plus de 15 ans en captivité. Il peut atteindre 17 cm de long, voir même au-delà, et se nourrit principalement d’insectes.
En captivité, les zoos de Berne (Suisse) et de Rotterdam, sont, à ma connaissance, les seuls parcs zoologiques européens à posséder cette espèce des plus méconnues.
Le Blijdorp ne présentait, lors de ma visite, qu’un seul spécimen dans un terrarium sableux de petite taille, aménagé d’une petite cascade, de nombreux rochers et de quelques cactus.


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Crapaud du désert du Sonora

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Terrarium du crapaud du désert du Sonora.
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Messagepar maxime » Dimanche 19 Novembre 2006 17:03

Diergaarde Blijdorp de Rotterdam : Quatrième et dernière partie.


Cerf du Prince Alfred (Cervus alfredi) :

Cervus alfredi fut découvert et décrit au Zoo de Londres sans qu’on en connaisse l’origine exacte : c’est ainsi qu’il porte le nom de l’un des fils de la Reine Victoria ! De taille moyenne (75 cm au garrot, 30 kg en moyenne), le cerf du Prince Alfred se distingue facilement par l’étroitesse de son crâne, la petite taille des bois, la finesse et la densité de sa fourrure ainsi que par son pelage brun sombre tacheté d’ocre. La femelle est plus petite que le mâle et ne possède pas de bois.
Ce cerf vivait autrefois dans les forêts tropicales denses sur cinq îles de l’Archipel des Visayas au centre des Philippines. Déjà disparu de trois de ces îles, il ne subsiste plus que sur Negros et Panay où son habitat forestier, maintenant très fragmenté, a été réduit de 95% : c’est la plus petite aire de distribution connue pour un cerf au monde !
C’est en 1985 que l’on prit conscience de la gravité de la situation : dès 1987, le Zoo de Mulhouse signe avec le Département de l’Environnement des Philippines, un accord de coopération qui établit un programme de sauvetage d’urgence. Entre autres, la récupération de cerfs détenus par des particuliers aux Philippines est envisagée afin de constituer un troupeau d’élevage.

Les premiers animaux sont alors importés à Mulhouse avec pour mission l’établissement d’un troupeau européen : le livre des origines est tenu par le jardin zoologique alsacien. Le programme d’élevage s’est révélé un succès notoire : à partir de 13 individus en 1990, l’effectif du troupeau est monté en 2004 à plus de 70 têtes dont une vingtaine à Mulhouse. Un second groupe d’animaux a été importé en 2001 afin de diversifier le patrimoine génétique du troupeau d’élevage. Tous les cerfs restent la propriété du gouvernement philippin et ne peuvent donc être cédés à un autre zoo ou transférés sans son accord.


Aujourd’hui, plus d’une dizaine de parcs en présentent à travers le monde, pratiquement tous situés en Europe.
Parmi eux, citons les zoos de Landau (Allemagne), de Münster (Allemagne), du Luxembourg, de Vienne (Autriche), ou encore de Chester (Angleterre), sans oublier le zoo de Mulhouse, seul parc français à en posséder, où naissent entre 3 et 4 faons chaque année.
Le Diergaarde Blijdorp de Rotterdam en présente un petit groupe dans un grand enclos herbeux, aménagé d’un très grand bassin et de divers arbres.

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Couple de cerfs du Prince Alfred


Iguane des îles Fidjis (Brachylophus fasciatus) :

Il existe deux espèce d’iguane des Fidji. Brachylophus fasciatus vit dans les arbres des forêts tropicales humides des îles Fidji et Tonga. Brachylophus vitiensis vit sur une petite île au nord-ouest du groupe des îles Fidji (Yaduataba).

Brachylophus fasciatus peut atteindre une taille totale de 80 cm, dont les ¾ pour la queue. Couramment les femelles sont plus petites que les mâles. Les femelles sont normalement uniformément vertes alors que les mâles ont des bandes blanches ou bleues sur une coloration de base verte. Il est très rare queles femelles aient du bleu ou du blanc. Les deux sexes ont les yeux brun rouges et le tour de narines jaune.

L’iguane des Fidji est généralement végétarien. Ils aiment aussi les fruits comme : la mangue, la papaye, le kiwi, le melon, le raisin et autres fruits saisonniers. Et les insectes (Criquets, grillons…)

La maturité sexuelle peut être atteinte à l’âge de 16 mois. Une ponte contient de 1 à 7 œufs (en fonction de la taille de la femelle) et sont déposés dans du sable humide.
Le temps d’incubation peut varier énormément de 120 à 170 jours à 29-30°C.


En captivité, le Diergaarde Blijdorp de Rotterdam est, à ma connaissance, le seul parc européen à en présenter.
Ce dernier en présente un petit groupe dans un terrarium assez classique, composé de feuillages et branches.
Il semblerait qu’aucune reproduction n’est été réalisée.

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Mâle iguane des îles Fidjis


Salamandre géante de Chine (Andrias davidianus) :



Cette géante aquatique de près d’1mètre 80, vit dans les lacs de montagnes, en Chine, où elle se nourrit de grenouilles d’insectes et de poissons.
La femelle pond approximativement 500 œufs dans une cavité sous marine, gardés par le mâle, jusqu’à ce qu’ils éclosent, au bout de 60 jours.
Cet amphibien menacé voit sa population décroître rapidement et est classé à l’annexe 1 de la CITES.

En captivité, seul le Diergaarde Blijdorp de Rotterdam en posséderait.
Le petit groupe est présenté dans un grand aqua-terrarium aménagé de nombreuses roches et de cavernes sous marines.

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Salamandre géante de Chine


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Aqua-terrarium des salamandres géantes de Chine




Crotale unicolore d’Aruba (Crotalus unicolor) :

Ce crotale, l’un des plus rares du monde, n’est présent que sur la petite île d’Aruba, près du Vénézuéla.
Il affectionne les milieux secs et volcaniques présents sur l’île d’Aruba.
Serpent nocturne durant les périodes les plus chaudes de l’année, le crotale unicolore d’Aruba se nourrit de petits rongeurs, d’oiseaux et de lézards.
Menacé il y a quelques siècles par le déboisement, il est aujourd’hui mis en danger par l’importation de chèvres sur son habitat, réduisant la végétation de l’île.
Il est également exporté illégalement pour le commerce des N.A.C. (Nouveaux Animaux de Compagnie).

En Europe, moins d’une dizaine de parcs zoologiques en possèdent, parmi les quels les zoos de Wuppertal, de Londres ou encore de Rotterdam.

Ce dernier en présente un seul individu dans un beau petit terrarium de la zone désertique du zoo. Il se compose d’un sol sableux, d’une reconstitution de roches volcaniques, de cactus et de branchages, similaire à celui-ci, abrité par des iguanes des îles Utilas :


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Crotale unicolore



Renard véloce (Vulpes velox) :


D'un tiers plus petit que le renard commun, à peine plus grand qu'un gros chat; le renard véloce adulte n'atteint que 30 cm de hauteur à l'épaule et dépasse rarement 90 cm de long. Le régime alimentaire de ce goupil en réduction consiste avant tout en petit rongeurs, campagnols et gaufres des prairies, mais aussi en lapins, oiseaux, lézards et gros insectes et prélève de temps à autres un poulet. Il est donc nuisible aux yeux des fermiers.
En fait, il est très surprenant que peu de renseignements aient été publiés sur sur la biologie d'un animal si commun jadis. C'est même seulement en 1902 que fut décrite la race septentrionale de cette espèce; elle était alors déjà raréfiée. Le manque de méfiance à l'égard de l'homme est pour beaucoup dans sa raréfaction. Il a de plus de très nombreux prédateurs comme les coyotes, les loups et les aigles. Enfin la colonisation des États-Unis exerça sur l'espèce des pressions auxquelles il ne pu résister. Il a disparu des prairies du nord. La sous espèce méridionale Vulpes velox velox a été soumise à des pressions semblables mais elle a beaucoup mieux résisté. On en attribue la cause à des méthodes beaucoup plus étudiées de chasse aux coyotes, qui ne détruisent plus les petits prédateurs. Mais cette évolution est venue trop tard pour profiter au renard véloce des prairies du nord.
En captivité, le renard véloce reste relativement rare, 2 zoos seulement en présentant en Europe, tous les deux néerlandais. Il s’agit du Burgers’Zoo (Arhnem) et du Diergaarde Blijdorp de Rotterdam.
Celui-ci en présente un beau groupe reproducteur (Une portée ayant été enregistrée il y a quelques mois) dans un enclos intérieur aménagé de la même façon que le précédent, relié à une partie extérieur, sableuse, et aménagée de nombreuses plantes, branchages et de pierres.


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Renard véloce

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Enclos intérieur des renards véloces


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Enclos extérieur des renards véloces




Sanglier des îles Visaya (Sus cebifrons negrinus) :


La foret tropicale des îles Visaya (Philippines) est le lieu de vie de ce suidé très peu connu, l’un des plus rares de son genre.
La femelle met bas à 1 à 3 porcelets, durant la saison sèche, qui s’étend de janvier à mars.
Ils vivent en petit groupes composés de 4 à 5 individus.
Se nourrissant d’une grande variété de fruits, de racines et de tubercules, il est fortement menacé par la destruction de son habitat et la chasse. Les croisements avec les cochons domestiques font également partis de son déclin.

Ils font également partis des plus rares suidés présents en parcs zoologiques, seuls 3 zoos en possédant à travers le monde. Il s’agit des parcs de San Diego, de Poznan (Pologne) et de Rotterdam.

Ce dernier en possède un très grand groupe (Une quinzaine d’individus), qui se reproduit très régulièrement.
Ils évoluent dans un enclos terreux assez dénudé, aménagé d’un petit bassin et de quelques arbres.
Leur bâtiment est visible par de grandes baies vitrées.


Image
Mâle sanglier des îles Visaya




Image
Enclos des sangliers des îles Visaya




C’est avec cette quatrième partie que se clos mon compte rendu sur Rotterdam. Bien entendu, de nombreuses autres espèces rares y étaient présentées, mais dû au mauvais temps je n’ai pu voir ou prendre de bonnes photos des animaux.
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Messagepar raphaël » Dimanche 19 Novembre 2006 18:13

Le compte rendu est très bien, ces sangliers sont vraiment rares, par contre la photo de l'enclos des renards et des sangliers est la meme...
Les animaux des zoos sont les ambassadeurs de leurs cousins sauvages. (Pierre Gay)
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Messagepar maxime » Dimanche 19 Novembre 2006 18:55

Là voilà :

Désolé pour cette petite erreur :wink:


Image
Enclos des sangliers des îles Visayas
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Messagepar will » Dimanche 19 Novembre 2006 20:34

Petite correction le zoo de los angeles présente aussi des sangliers de l ili de visaya
Sinon très bon compte rendu et toujours aussi intéréssant
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Messagepar raphaël » Dimanche 19 Novembre 2006 21:05

Ces zoos hollandais savent allier présentation et collection, avec souvent conservation...respect !!
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Messagepar Achille » Lundi 20 Novembre 2006 8:56

bravo maxime pour tes compte rendu, super interessant.
L'enclos des sangliers n'a pas l'air très boueux comme on le voit souvent avec les autres espèces... les as-tu vu fouiller le sol???
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Messagepar Steven, Pays-Bas » Lundi 20 Novembre 2006 10:30

Super cette information.

Pour moi il'y a aussi quelque autre animauz rares en Blijdorp - Rotterdam.

-Loutres de mer (seulement 3 parces zoologiques en Europe)
-Leopard d' Amour
-Tufted deer (Elaphodus cephalophus)
-gazelle d' Mhorr

Mais encore merci beaucoup pour cette report.
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Messagepar maxime » Lundi 20 Novembre 2006 12:56

Achille, les sangliers des îles Visaya possédent bel et bien une petite mare assez boueuse, comme on le voit sur la photo du spécimen.
Sinon, je n'ai pas vraiment vu les individus fouiller le sol, beaucoup d'entre aux étant à l'intérieur, vu la météo très pluvieuse...
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