
Diergaarde Blijdorp de Rotterdam (Pays-Bas), visité le 14 août 2006.
Créé en 1757 à l’entrée de la 2 ème plus grande ville hollandaise, le Diergaarde Blijdorp possède aujourd’hui plus de animaux appartenant à espèces, sur 23 hectares, et accueillant plus d’un million et demie de visiteurs par an, le plaçant en tête des plus grands zoos néerlandais…
Lors de sa création, le Diergaarde Blijdorp de Rotterdam possédait une collection des plus extraordinaire du pays et la présentait dans des enclos très modernes pour l’époque…Malheureusement, les années passent, seules de très rares transformations sont effectuées, et les installations vieillissantes deviennent inadaptées aux animaux. Alors, voilà maintenant quelques années de ça, une grande rénovation fut entreprise, ayant pour but de remplacer chaque vestige (à de rares exceptions près) par des enclos dignes des grands parcs zoologiques européens (à l’image de l’installation des tigres)…
La fin de ces longs travaux est estimée pour 2009 !
Mais ce qui fait également la réputation du Blijdorp, c’est aussi sa collection, et l’impressionnant nombre d’espèces rares qu’il présente, comme vous allez le découvrir dans ce compte-rendu (réalisé en plusieurs parties)…
Je ne vous invite donc qu’à aller visiter ce parc que j’ai découvert il y a 3 mois (malheureusement sous la pluie), mais qui m’a vraiment enthousiasmé…
Première partie :
Varan Varié (Varanus varius) :
Deuxième plus grand lézard australien, le varan varié affectionne tout particulièrement les forêts tropicales ainsi que les forêts sèches du sud de l’Australie : Queensland, Nouvelle Galles du Sud, état de Victoria, et il n’est pas rare de le trouver près des décharges publiques, aux alentours des grandes villes.
Très bon grimpeur, il est pourvu de griffes fortement recourbées, et se nourrit en particulier d’oiseaux, de chauves souris et de petits mammifères (opossums…), mais ne dédaigne pas lézards, serpents, insectes et poissons.
Le varan varié est un reptile très actif, passant beaucoup de temps à chercher sa nourriture, au sol comme dans les arbres, et n’hésitant pas à se cacher dans un arbre, collé contre le tronc, lorsqu’il se sent menacé.
En captivité, le lézard varié est assez facile à maintenir, et sa reproduction est assez aisée si on leur offre de grandes possibilités d’évolution.
Le Diergaarde Blijdorp de Rotterdam est actuellement le seul parc zoologique (Avec Chester, en Angleterre) à présenter ce magnifique reptile, dont la coloration varie selon son habitat.
Rotterdam en présente 2 groupes, présentés dans deux enclos aménagés de la même façon : un fond composé de rochers, et de nombreux troncs d’arbres et branches, permettant aux varans d’évoluer en hauteur.
Lors de ma visite, les couples de chaque enclos étaient particulièrement actifs, et j’ai ainsi pu assisté à une parade de reproduction (course dans l’enclos, entre les 2 individus, caresses…).

Varan varié

Un des enclos des varans variés
Langur de François aussi appelé semnopithèque de François (Trachypithecus francoisi)
Primate affectionnant plus particulièrement les forêts tropicales asiatiques (Chine et Vietnam), le langur de François se différencie des autres espèces par son pelage entièrement noir et ses bandes blanches qui partent de chaque côté de sa bouche, remontant vers les oreilles.
Folivore, mais ne dédaignant pas fruits, graines, nectar et insectes, il vit au sein d’un groupe composé de 4 à 27 individus.
En captivité, les langurs de François restent relativement rares, aucun zoo français n’en présentant.
On en trouve, en Europe, dans les zoos de Belfast, de Twycross, de Londres (Royaume-Uni), et de Rotterdam.
Ce dernier en possède un beau petit groupe et la reproduction est régulièrement enregistrée, avec, cette année, deux naissances.
Ils évoluent dans une installation au style asiatique, composée d’un enclos herbeux de taille moyenne, aménagée d’un grand arbre et de nombreuses petites branches, ainsi que d’enclos intérieurs, assez spacieux, que les visiteurs ont la possibilité de découvrir grâce à de petites vitres rondes.

Langur de François

Installation des langurs de François
Calao papou (Aceros plicatus) :
Se rencontrant principalement dans l’est de l’Indonésie, en Nouvelle Guinée et aux îles Salomon, le calao papou vit dans les forêts tropicales, au dessous de 1500 mètres.
Chez le mâle adulte, la tête couverte par une huppe hirsute et le cou sont roux. L'ensemble du corps et les couvertures alaires sont noirs. La queue est d'un blanc immaculé. Le bec impressionnant présente une belle teinte jaune pâle maculé de rouge-brun foncé à la base. Il est surmonté d'un petit casque qui part du front et qui est composé d'une série de petites crêtes basses, teintées de rouge brun elles aussi. Une zone circumorbitale de peau nue bleue forme un anneau autour de l'oeil, lui-même situé sous une paupière couleur chair. Le menton et la gorge nue sont blancs avec une nuance de bleu. Les iris sont rouges à rouge-brun, les pattes et les pieds noirs. La femelle ne diffère guère du mâle mais elle est d'une taille inférieure. Quelques différences, cependant : hormis le menton et la gorge, la tête et le cou sont entièrement noirs. Les yeux sont bruns. Les juvéniles présentent un plumage semblable au mâle adulte. A sa différence pourtant, le casque n'est pas formé. La peau faciale est bleu pâle, les yeux gris-brun.
Son régime est principalement végétarien. 85% de son menu est constitué de fruits dont principalement les figues. Les 15% restants de son alimentation sont composés de matières d'origine animale : insectes, petits reptiles, oeufs, oisillons d'autres espèces, qui sont ingurgités surtout pendant la période de nidification.
Les calaos papous volent très haut et on peut les observer volant en larges groupes au dessus de la cime des arbres lorsqu'ils rentre aux dortoirs pour se percher. Leur vol est bruyant, comme chez la plupart des grands calaos.
Assez présent en Europe, où une quinzaine de parcs en possède, la situation du calao papou en est toute autrement en France, l’espèce y étant (à ma connaissance) absente.
Le couple de calao papou présent à Rotterdam évolue dans une volière d’assez grande taille, elle-même située dans une des serres tropicale du parc.
Elle est composée d’un substrat d’écorce, de nombreuses plantes, de troncs nus et d’un nid artificiel.

Calao papou

Volière des calaos papous
Varan de Komodo (Varanus komodoensis) :
Avec un poids moyen d’environ 70 kg, et parfois du double en captivité, le dragon de Komodo est le plus lourd lézard du monde.
Il a un corps allongé, des pattes robustes et une langue fourchue qu’il darde quand il cherche de la nourriture. Les jeunes possèdent des rayures grises ou crème qu’ils perdent à l’âge adulte pour devenir brun-gris uni, avec une peau écailleurs et lâche.
Ces lézards vivent sur les coteaux broussailleux, dans les bois clairs et le lit des rivières à sec d’Indonésie (Komodo, Rinja, Padar et ouest de l’île de flores), où ils se nourrissent d’animaux vivant ou de charognes.
Grâce à leur odorat très développé, ils détectent, à une distance pouvant atteindre 5 kilomètres, des restes d’animaux en putréfaction. Les jeunes attaquent des serpents, des lézards et des rongeurs ; les adultes s’en prennent à des proies beaucoup plus grosses (petits sangliers, buffles d’eau, et cerfs).
Ces lézards sont aussi cannibales, ce qui expliquerait en partie que les jeunes sont souvent dans les arbres. Les adultes vivent surtout seuls, mais ils se rassemblent parfois autour d’un cadavre d’un animal.
Pendant la période de reproduction, les mâles s’affrontent, dressés sur leurs pattes arrières, leur queue leur servant d’appui. Après l’accouplement, les femelles creusent un nid dans le sable et pondent jusqu’à 25 œufs. Quand ceux-ci éclosent, 9 mois plus tard, les petits sont abandonnés à eux même.
Eu Europe, seuls une dizaine de parcs en présentent. Parmi ceux-ci, citons : Barcelone, Londres, Prague, Poznan…Sans oublier Thoiry, seul parc à en posséder actuellement en France.
Au Blijdorp, le seul individu présent, un mâle, évolue dans une splendide réalisation intérieure, dans le vivarium du parc. Recréant l’habitat des dragons dans leur milieu naturel, l’enclos, de grande taille, est aménagé de nombreuses plantes basses, d’un grand bassin, de troncs nus, ainsi que des zones permettant à l’animal de se dissimuler du regard du public, le tout sur un sol composé en majeure partie d’écorce et de terre.

Mâle varan de Komodo

Enclos des dragons de Komodo