Grue du Canada (
Grus canadensis)
Identification :
La grue du Canada est un grand oiseau. Elle a un corps lourd, un long cou et de longues pattes. Mâle et femelle sont semblables en apparence, mais le mâle est plus grand que la femelle.
L'adulte est gris, avec la peau rouge terne sur la calotte et les lores. Il a le menton blanchâtre, ainsi que les joues et le haut de la gorge, et les primaires noires. Le bec est gris foncé. Les pattes sont noirâtres.
Le juvénile n'a pas de tache rouge sur la calotte. La tête et le cou varient du clair au foncé. Son corps est gris, mais tacheté irrégulièrement de brun rouge. Il a un bec clair et les pattes noirâtres.
Chant : Grue du Canada craque, glapit, trompette. Le cri en vol est un « karr-rooo » plus musical que celui de la grue cendrée. Les juvéniles émettent un sifflement ténu, haut et ondulant. Les grues du Canada adultes ont plus d'une douzaine de cris, quelques trilles variés, des ronflements et des claquements.
Habitat : La grue du Canada est localement commune. Elle niche dans la toundra, sur les marais et les zones herbeuses. En hiver, elle se nourrit régulièrement dans les champs secs, retournant vers l'eau pour la nuit.
Distribution : la grue du Canada est résidente près des régions côtières, en Floride et à Cuba. Les autres espèces nord américaines sont migratrices. L'espèce est très rare pendant l'automne et l'hiver sur la côte est, depuis le sud du Massachusetts. On trouve aussi des populations de grues du Canada au nord-est de la Sibérie.
Comportements : Lissant leurs plumes avec le bec boueux, les grues peuvent teindre les plumes de leur dos, du bas de la nuque et de la poitrine, avec une solution ferrugineuse contenue dans la boue.
La grue du Canada est monogame. Les couples restent ensemble année après année, maintenant les liens en effectuant des parades, restant proches l'un de l'autre et criant à l'unisson. Elles ont une parade nuptiale élaborée. Cinq différents comportements ont été étudiés. Le premier est une sorte de « danse », le principal atout des couples. Ensuite, elles peuvent tendre les ailes vers le haut, mettre la tête à l'horizontale, faire de petits sauts à la verticale et s'élancer en l'air.
Les parades exclusivement utilisées par les adultes en couple afin de maintenir les liens, sont au nombre de trois. D'abord, le bec levé, puis l'accouplement et les chants nuptiaux lancés à l'unisson.
La grue du Canada n'a qu'une seule couvée par an.
C'est un oiseau diurne et un migrateur partiel. Les populations du sud restent près des sites de reproduction toute l'année, alors que les populations du nord migrent vers le sud pour hiverner. Les grues vivent habituellement en couple et en groupes familiaux. Elles peuvent rejoindre des non nicheurs pour former des groupes de survie, pour se nourrir et dormir tous ensemble.
La grue du Canada utilise son bec pour trouver de la nourriture sous la surface du sol, et pour glaner graines et autre nourriture sur le sol. Elle se nourrit sur terrain sec ou dans des marais peu profonds avec végétation.
Quand un prédateur volant s'approche, elle vole vers lui, en donnant des « coup de pieds ». Quand il s'agit d'un mammifère, elle va vers lui avec les ailes déployées et le bec pointé vers l'intrus. Si celui-ci persiste, la grue attaque, en claquant du bec et en donnant des coups de pattes.
Vol : Les vols migratoires des grues du Canada sont à haute altitude, parfois trop hauts pour être vus depuis le sol. Pendant ces vols, les grues volent en ligne droite ou en forme de V.
Leurs battements d'ailes sont de lents battements vers le bas, suivis de rapides battements vers le haut.
Nidification : Le site des nids de grues du Canada est habituellement situé dans les marais et les zones herbeuses, mais elles peuvent occasionnellement nicher dans des zones sèches. Les deux adultes construisent le nid, utilisant des matériaux végétaux trouvés aux alentours.
La femelle dépose 1 à 3 oeufs, habituellement 2. Ils sont brun terne tacheté de brun-roux. L'incubation dure 29 à 32 jours, assurée par les deux parents. L'incubation commence avec le premier oeuf pondu, et continue jusqu'à l'éclosion du dernier.
Les poussins sont couverts de duvet et ont les yeux ouverts. Ils sont capables de laisser le nid 24 heures après la naissance. Les deux parents se partagent leur élevage pendant plus de trois semaines. Ils nourrissent les jeunes de manière intensive les premières semaines, et réduisent jusqu'à ce qu'ils gagnent leur indépendance au bout de 9 à 10 mois.
Après avoir laissé leurs parents, les jeunes forment des groupes erratiques avec des immatures et des non nicheurs. Ils restent avec ces groupes jusqu'à leur maturité sexuelle, entre 2 et 7 ans.
Régime : La grue du Canada est omnivore. La nourriture dépend de ce qui est disponible. Les graines cultivées de céréales, comme le blé et le sorgho, sont leur principale source de nourriture quand elle est disponible. Dans les latitudes nordiques, elle consomme des baies, des petits mammifères, des insectes, des escargots, des reptiles et des amphibiens.
Protection / Menaces : La grue du Canada a quelques prédateurs comme les renards, ratons laveurs, coyotes, loups, corvidés, grands corbeaux, busards et aigles, rapaces nocturnes.
Beaucoup de grues sont tuées pour leur viande.
Les dérangements humains pendant l'incubation et l'élevage des jeunes, provoquent l'abandon des nids et des petits.
En captivité, cette espèce est peu commune et en Europe, entre autres, les zoos d’Emmen, d’Eindhoven (NOP) et de Branféré (paraît-il) sont les rares parcs à en posséder.
Au noorder, le couple de grue du Canada est présenté dans un enclos accolé à celui des élans et le visiteur peut donc les observer, tout comme cette dernière espèce, du haut du pont en bois.
Leur enclos est du même style que celui des élans du Canada, et donc magnifique : arbres rochers, troncs…Rappelant aux visiteurs une ambiance nord-américaine.
Grue du Canada.

Enclos des grues du Canada.
Sterne inca (
Larosterma inca)
Les sternes sont parfois difficiles à identifier, mais cette espèce sud-américaine mesurant de 39 à 42 cm et pesant de 175 à 200 g est instantanément reconaissable par sa couleur gris ardoise et sa remarquable moustache blanche émergeant de ses joues de 5 cm ou plus.
On la trouve dans la région du courant de Humboldt, se nourrissant des abondants petits anchois vivant dans ces eaux poissonneuses. Elle se rassemble parfois en grand nombre autour de lions de mer ou de baleines à bosses, et plonge sur les débris de poissons laissés par ces animaux quand ils se nourrissent.
Statut : commun localement.
En captivité, cette espèce est assez commune, mais dans l’hexagone, très peu de parcs en présentent.
A Emmen, les sternes incas sont présentées dans une grande et magnifique volière, où le visiteur peut pénétrer et se retrouve alors plongé dans une grande végétation et diverses points d’eau l’entourent. C’est alors que de très nombreuses espèces d’oiseaux volent autour de nous, nous invitant dans un magnifique ballet aérien, où évoluent ibis rouges, flamants rouges de Cuba, échasses d’Amérique, aigrettes garzettes, hérons garde-bœufs, savacous huppés, ibis de Ridgway, spatules roses, caurales soleils, ortalides du Chaco, agamis trompettes, canards spatules, canards à collier noir, et enfin, nos fameuses sternes incas.
Vraiment superbe !
Sterne inca.

Grande volière.
Faux gavial d’Afrique (
Crocodylus cataphractus)
Cuvier
Protection
Toutes les populations du faux-gavial d'Afrique ou crocodile à nuque cuirassée sont inscrites à l'annexe I de la Cites depuis 1992.On estime qu'il existe environ 50 000 individus mais cette espèce demeure encore assez mal connue et des populations peuvent être ignorées. L'espèce qui souffre d'une chasse excessive ne semble pas en danger dans l'immédiat. L'inscription à la Cites permettant de protéger les populations existantes.
Morphologie
Taille habituelle : environ 2,5 m.
Taille maximale observée : 4,2 m.
Biologie
Le régime alimentaire habituel est constitué de poissons et d'invertébrés aquatiques. Les plus gros individus pouvant s'attaquer à des proies plus importantes.
Les individus vivent isolés sauf au moment de la reproduction.
Habitat
Cette espèce vit dans des rivières bordées par une épaisse végétation. Certains rares individus ont été trouvés sur la côte maritime ce qui indiquerait une légère tolérance à l'eau de mer.
Étymologie
Le nom de l'espèce, cataphractus, signifie recouvert par une armure et dérive du grec kataphraktos.
En captivité, les faux gavials africains sont très rares, et d’ailleurs, aucun parc français n’en n’accueille.
En Europe, les zoos de Colchester, de Rotterdam, et d’Emmen (celu- ci possédant d'ailleurs l’un des plus grands groupes de cette espèce en Europe) sont les rares parcs à en présenter.
A Emmen, ils sont présentés dans une grande et magnifique installation nommée « africahuis » (maison africaine).
Il s’agit d’un petit bâtiment, où sont présentés comme principale espèce les fameux faux gavials africains, dans une ambiance (comme le nom du bâtiment l’indique) africaine.
A notre droite, sont présentés, dans un magnifique enclos agrémenté, bien sur, d’un très grand bassin, les faux gavials, et en face de cet enclos, on peut admirer les petits du couple présenté : ils sont au nombre de 7 et évoluent dans un enclos du même type que leurs parents.
Et en totale liberté, pour finir la panoplie des espèces africaines, volent autour du visiteur cous coupés, veuves dominicaines, spréos superbes...
Encore une fois magnifique !
Faux gavial d’Afrique.

Enclos des faux gavials d’Afrique.
Rat taupe nu (aussi appelé Hétérocéphale) (
Heterocephalus glaber)
L'hétérocéphale est un rat-taupe localisé en Afrique de l'est (Somalie, Kenya, Ethiopie). C'est un petit rongeur de 7 cm de long et pesant de 30 à 70 g.
Les rats-taupes nus ont une tête aux muscles de la mâchoire particulièrement développés et avec de grandes incisives qu'ils utilisent pour forer leurs galeries.
Ils sont pratiquement glabres, à la peau rosée, à l'exception de la tête et de la queue qui possèdent des vibrisses ou des poils sensitifs et des pattes qui montrent des poils entre les orteils.
Ces sont des animaux complètement souterrains aux capacités visuelles athrophiées mais dont l'odorat et l'audition sont bien développés. Ils sont aussi particulièrement sensibles aux vibrations du sol et aux courants d'air.
Ce sont des animaux sociaux dont le système de colonie rapelle celui des insectes sociaux. Une colonie comprend de 70 à 300 individus.
La constitution du groupe est remarquable pour un mammifère, une seule femelle, la «reine», étant reproductrice. Elle s'accouple avec quelques mâles avec lesquels elle entretient des relations stables. Les autres individus de la colonie participent à l'élevage des jeunes, au percement des galeries, à la récolte de nourriture et défendent le système de terriers. Leurs capacités sexuelles sont bloquées par les phéromones contenues dans l'urine de la reine et par son agressivité. Les rats-taupes nus sont considérés comme les seuls mammifères eusociaux (c'est-à-dire se comportant comme les fourmis, les abeilles ou les termites).
La gestation est d'environ 70 jours et la reine peut avoir 5 portées par an. La taile des portées est d'une douzaine de petits mais peut monter jusqu'à 27 (chiffre le plus élevé jamais observé chez des mammifères).
La durée de vie dans la nature est inconnue et est supérieure à 20 ans en captivité sans que les limites en soient actuellement connues.
Ces animaux sociaux coopèrent pour le forage des galeries et le déblaiement de la terre. Comme ils ne possèdent pas de régulation thermique complète, ils se regroupent aussi en masse pour limiter leur déperdition de température lorsqu'il fait froid.
Leur régime alimentaire est végétarien et ils consomment les racines charnues des plantes de savanes. Ces racines leur fournissent aussi l'eau dont ils ont besoin. Ils peuvent se révéler des ravageurs redoutables si la colonie est installée sous une zone cultivée. Ils pratiquent la coprophagie comme cela se rencontre chez les espèces dont le régime alimentaire est à base de cellulose.
Leur fonctionnement social particulier fait que les individus à l'intérieur d'une colonie sont très proches génétiquement.
Ils n'ont que peu de prédateurs (certains serpents) et leur plus grand ennemi reste le froid. En effet, ils n'ont pas de moyen de réguler efficacement leur température corporelle, et sont virtuellement des animaux à sang-froid.
En captivité, cette espèce est très commune dans les parcs américains…Mais en Europe, il en est tout autrement, car le Noorder Dierenpark Emmen est l’un des peu nombreux parcs à en accueillir (d’ailleurs près d’une centaine, formant ainsi l’un des plus grands groupe au monde d’hétérocéphales).
Et aucun parc français n’en accueille…
A Emmen, le grand groupe est présenté dans une installation très sombre et assez remarquable : en effet, il s’agit d’un ensemble de « tuyaux » en plastique, formant ainsi un réseau de couloirs et de tunnels semé d’embûches : comme, par exemple et parmi tant d’autres, de nombreuses pommes et autre nourriture bouchant les passages…
Rats taupes nus. (Désolé pour la qualité de la photo)

Installation des rats taupes nus.