Les primates partagent avec les cracidés un rôle de dissémination des graines des fruits dont ils se nourrissent. Ces gros oiseaux sont des cibles intéressantes pour les chasseurs et par conséquent certaines espèces sont devenues particulièrement rares comme le hocco de Blumenbach ou la pénélope à front blanc. Curieusement, la pénélope péoa (Penelope superciliaris) est elle bien plus simple à voir puisqu'elle est présente au sein même de la ville de Rio de Janeiro, dans le jardin botanique et le parc national adjacent : la forêt de Tijuca. Moins répandue et limitée à la Mata Atlantica, la pénélope yacouhou (Penelope obscura) est sympatrique (les deux espèces vivent côte à côte).

Pénélope péoa

Pénélope yacouhou
Singes comme cracidés doivent toutefois rester alertes car le danger plane au dessus d'eux. L'aigle tyran (Spizaetus tyrannus) est un hôte redoutable des forêts denses qui chasse à l'affût, depuis un perchoir sous la canopée. Selon la région, son régime alimentaire balancera plus en direction des mammifères ou des oiseaux. Cela dépend notamment de la compétition avec ses cousins l'aigle orné et l'aigle noir et blanc ou les harpies. Dans un contexte de forte concurrence, l'aigle tyran se concentrera alors sur la prédation de chauves-souris, d'opposums ou des coatis.

Aigle tyran
Le piaye écureuil (Piaya cayana) est un curieux représentant de la famille des coucous. Il ne présente pas de comportement de parasitisme et élève lui même sa progéniture. Cet insectivore apprécie notamment les chenilles qu'il chasse en priorité dans les clairières et les lisières de forêts. Avec le grimpar grive (Dendrocincla turdina), ils forment souvent des groupes multi-espèces qui suivent les colonies de fourmis légionnaires. Les oiseaux insectivores profitent de la panique déclenchée par le passage des redoutables fourmis pour attraper les proies débusquées.



Piaye écureuil


Grimpar grive, endémique de la Mata Atlantica
Le long des ruisseaux, une végtétation de type forêt galerie se forme qui est particulièrement appréciée par certains passereaux, pas toujours faciles à débusquer dans la végétation dense.

Todirostre à lunettes (Hemitriccus orbitatus), endémique du sud-est brésilien et classé comme quasi menacé.

Todirostre familier (Todirostrum cinereum)


Parulines des rives (Myiothlypis rivularis)

Cassique cul-jeune (Cacicus haemorrhous), la plus forestière des espèces de cassiques du sud-est brésilien

Merle leucomèle (Turdus leucomelas)

Picerthie de Saint-Hilaire (Lochmias nematura), un petit passereau limité aux cours d'eau clairs où il chasse insectes et larves entre torrents et rochers. Ses populations sont distribuées de manière fortement distincte, en raison de son choix d'habitat spécifique. Il partage avec la tortue de Saint Hilaire (Phrynops geoffroanus) le nom d'un naturaliste français. mais lequel ?
Étienne Geoffroy Saint-Hilaire est certainement le plus illustre d'entre eux. Ce zoologiste français qui fonda la Ménagerie du jardin des plantes qui côtoya notamment Daubenton et Cuvier fût à l'origine du concept d'homologie et développa la théorie du plan d'organisation. En 1807, sous Napoléon, malgré l'intervention britannique, il parvient à visiter le muséum du Portugal pour ramener des spécimens prélevés au Brésil.
Ou bien Isidore Geoffroy de Saint Hilaire, son fils, qui travailla sur plusieurs espèces sud-américaines ?
A moins qu'il ne s'agisse d'Auguste de Saint Hilaire, botaniste non-apparenté, dont la postérité a peu perduré dans son pays natal mais qui a laissé une marque durable au Brésil suite à ses nombreux voyages dans le sud-est du pays, de 1816 à 1822 puis en 1830 ?

