animozoo a écrit:Je suis Montoise, Pairi Daiza, ex Paradisio, c’est un vrai succès dans la région. D’un simple petit parc avec des volières, c’est devenu le meilleur zoo d’Europe.
Mais depuis quelques années et encore plus aujourd’hui, je n’y vais plus.
Alors oui, vous allez me dire, ça y est, elle est passée végétarienne limite vegan et maintenant elle s’en prend à Pairi Daiza. “C’est un succès qui donne plein d’emplois dans la région, ne viens pas dire le contraire. En plus c’est beau et ils font tout pour pour protéger les espèces menacées et tu sais quoi, ils ont même une fondation”.
Oui oui oui. Paradisio, quand je l’ai connu j’avais 12–13 ans, c’était la pépite d’un jeune trentenaire: Eric Domb. A 15 ans, je faisais même un reportage double page dans le Flair sur eux. Je trouvais ça génial ! Mon homme y avait travaillé. Comme de nombreuses connaissances.
Mais lors de ma dernière visite il y a bien 5 ans, je ne m’y sentais plus bien. Trop de business tue le business. Trop de visiteurs, trop de tout. Je ne trouvais plus le “paradis des animaux”. Je commençais à me poser des questions sur les zoos.
Et puis j’ai voyagé. Sac à dos autour du monde avec à chaque fois le refus de voir les animaux dans les zoos ou exploités pour les touristes (sachant qu’il y a eu une exception pour le dragon de komodo au cas où vous iriez scruter mes images de voyage). Bref je n’ai ni été dans les sanctuaires d’éléphants, nager avec les requins baleine ou visiter les maisons des singes. J’ai vu des animaux furtivement en pleine nature et c’était suffisament magique.
Ce voyage m’a changée. Je suis revenue beaucoup plus sensible à la nature. Au bien-être animal. Et à plein d’autres choses d’ailleurs
Certains me diront “Ouhh tu as pris plusieurs avions”, oui c’est juste mais cela m’a permis d’être tellement sensibilisée à la nature et à sa préservation. Ma manière d’agir et de consommer actuelle en est la résultante.
Je me dis qu’avec un zoo c’est un peu pareil, les enfants seront sensibilisés aux animaux, c’est bien.
Et puis non. Non, des ours polaires, des lions, des éléphants n’ont rien à faire dans ces enclos.
Quel message voulons-nous donner aux futures générations?
Pairi Daiza a rajouté une petite goutte à son côté mégalo en proposant ses nouvelles nuitées possibles au parc.
Regardez-moi ça, la possibilité de dormir face à un ours polaire.
Y a rien qui vous choque? Personnellement ça me choque.
Désolée Messieurs Domb, Cloquet ou Coucke et autres investisseurs, DisneyLand passe encore. Le DisneyLand des animaux beaucoup moins.
Et puis, en y réfléchissant, c’est dès le départ que j’aurais dû militer contre les animaux sauvages visibles à longueur de journées aux touristes. La nuitée en face d’eux ce n’est qu’une goutte en plus dans un verre déjà mal rempli.
J’essaye de le voir différemment. En me disant que c’est l’ours polaire qui vient voir 2 débiles passer une nuit très chère en face de lui. Que cet argent sert en partie à la fondation. Mais quand même… d’autres idées existent pour préserver la nature.
Et puis, si on aime tant les animaux comme on le dit, si on souhaite tant les protéger, pourquoi les manger? (Ok mon côté végétarienne récente ressort un peu…).
Mais c’est vrai, pourquoi le parc n’est pas 100% vegan dans ses différents restaurants? On les aime ou quoi les animaux? Prenez exemple sur Hollywood, ils s’y mettent tous.
Oh mais Sarah, ça rapporte plein d’emplois, de visites, de trafic touristique. C’est énorme.
Oui, c’est vrai, mais d’autres choses peuvent aussi attirer.
Le cirque Roncalli a remplacé les animaux par des hologrammes.
Les hôtels du parc auraient pu jouer sur la technologie.
Roncalli
Que celui qui ouvrira un hôtel comme cela sache qu’il pourra toujours compter sur mon soutien en communicationEt qu’il se fera un joli coup de buzz.
Voilà, c’était ma petite pensée du jour.
Personne n’est parfait. Certainement pas moi.
Mais Pairi Daiza pourrait quelque peu tourner dans un meilleur sens. Que ce zoo devienne vegan, tout ne sera pas perdu… quitte à conscientiser…
Je suis tombé sur cet page de blog au hasard, et je la trouvai trouvais intéressante.
Il y a quelques temps, Animozoo nous partageait un article d'une chroniqueuse. Voici la suite :
https://medium.com/@sarahthielens/pairi-daiza-jai-rencontr%C3%A9-la-direction-6e446d26e0c7
L'auteur se nomme Sarah Thielens
Pairi Daiza : j’ai rencontré la direction
Un soir, je voyais passer la nouvelle attraction de Pairi Daiza, meilleur zoo d’Europe. Cette attraction étant de dormir avec vue sur l’ours polaire. Un peu choquée de voir cette nouveauté, trouvant que le parc prenait un mauvais tournant lié au profit, j’écrivais cet article le soir même, dans la foulée de mon “trop is te veel”.
Cela serait resté inaperçu s’il n’avait pas été lu 120.000 fois. Si je n’avais pas reçu des dizaines de messages privés. Le lendemain, le directeur de Pairi Daiza me contactait pour me rencontrer. Deux semaines plus tard, cette rencontre avait lieu. Compte-rendu.
Tout d’abord, avant de vous détailler ma rencontre, je voudrais revenir sur ce que j’ai écrit. Non pas que je retire ce que j’ai dit, au contraire, après réflexion, je reste sur mes pensées et propos.
Mais, même si je n’ai reçu aucune remarque directe de leur part, je ne voudrais pas offenser les soigneurs, travailleurs, employés du parc. Je sais que ce parc rapporte énormément d’emplois dans une région en souffrance de possibilités. Un peu comme quand Primark ouvre à quelques kilomètres de là, à Mons, et reçoit 3400 candidatures pour 190 postes. Je suis complètement contre le modèle de Primark (la surconsommation… l’industrie de la mode hyper polluante…) mais je ne suis pas contre l’emploi, évidemment. Je pense juste que l’on peut faire les choses différemment.
Je comprends que certains s’abstiendront de commenter des business qui rapportent à une ville, une région… On fermera parfois les yeux sur différents aspects dans la balance du bien/mal, sympa/un peu exagéré.
Par ailleurs, concernant le bien-être animal, je suis certaine et/ou je l’espère que les soigneurs aiment, par dessus tout, les animaux dont ils s’occupent. Et d’un certain côté, c’est leur gagne-pain : autant que les animaux résistent à leurs conditions et se sentent au mieux dans leur prison dorée. Ce serait dommage de perdre un panda ou pire…l’ours polaire…
Mais un ours ou un éléphant n’est pas un animal qui a les mêmes besoins qu’une poule. On me dira que les enclos sont bien plus grands que ce que la législation demande…que ces animaux sont nés dans des zoos…mais quand même…
Mes différentes et récentes lectures m’ont d’ailleurs permis de me rendre compte de l’intelligence de l’éléphant, par exemple. Plus importante encore que je ne l’imaginais.
Finalement, c’est un zoo. Un zoo plus joli et plus grand que les autres mais ça reste un zoo. On y recense des espèces. Certaines, qui un jour ou l’autre ne se trouveront plus que dans les zoos. Un moyen d’observer ce que l’on trouvait avant dans la nature.
Quand on me dit que c’est un superbe moyen de découvrir les animaux sans se déplacer au bout du monde. Oui. La TV c’est une belle invention aussi dans le même esprit.
Observons et apprenons à observer les animaux que nous avons chez nous, autour de nous, dans nos jardins.
Pairi Daiza se justifie en expliquant qu’ils expliquent et éduquent à la biodiversité, à la nature… Je pense qu’ils sont à 1/10e de ce qu’ils pourraient/devraient faire. Veulent-ils changer cela? Y travaillent-ils déjà?
Je pense qu’il y a un vrai manque d’éducation dans notre monde actuel. Et je ne parle pas que des fake news ou climato-sceptiques. Je suis prête d’ailleurs à parier qu’un petit questionnaire à la sortie de Pairi Daiza nous permettrait très vite de savoir si les personnes ont été impactées sur la nature, amélioreront leurs comportements par la suite…
Demandez-leur déjà comment une poule pond un oeuf

Mais est-ce à Pairi Daiza d’être un modèle? Les gens n’arrivant pas toujours à faire des choix en toute conscience et connaissance.
Ce sont eux qui veulent accueillir près de 2 millions de visiteurs par an. Ce sont eux qui veulent être le paradis des animaux (l’Eden d’un jour). Alors, ce que de jeunes générations attendent (ou devraient attendre?) ce sont des actes forts pour le futur. Pour préserver cette nature. Et pas que dans des programmes de reproduction pour que les zoos puissent continuer à avoir des attractions.
Mais Sarah ! Ce public vient s’amuser, voir les requins, les girafes et caresser les singes. Et du moment qu’ils aillent manger un plateau d’hamburgers, boire quelques boissons… et terminent par acheter un panda en peluche, c’est Jackpot. Ok, alors là on est au parc d’attractions rentable. Mais ce n’est pas l’image que je me faisais de Pairi Daiza. Ou pire, l’image que Pairi Daiza essaye de véhiculer. Et finalement, c’est peut-être cela qui touche mon coeur de communicante : un manque de cohérence.
Je terminais mon article en proposant qu’ils adaptent leur restauration par du 100% végétarien, quitte à aimer les animaux et les protéger. Car pour le moment on arrive au parc en traversant la petite ferme. 100 mètres plus loin, on peut déguster du vol-au-vent… étrange. Bon là, je leur concède, les vegans ne vont certainement pas au zoo. Mais n’empêche, je maintiens cette vision. Et le hotdog à 3 euros n’est sans doute pas de la nourriture responsable…
Malgré tout cela, je suis ravie que la direction ait souhaité me rencontrer pour me donner davantage d’informations. Car évidemment, je ne suis pas une spécialiste des zoos. Ni de leur fondation. Ni de leur business model.
Ma rencontre avec le directeur de Pairi Daiza
Jean-Jacques Cloquet me proposait donc de me rencontrer. J’avais peur qu’il me propose de découvrir l’ours polaire, dans son enclos

Même si son e-mail de prise de contact était quelque peu énervé, sans un bonjour, et pointait mes vols de tour du monde comme assez mauvais pour l’environnement. Il me disait aussi de me renseigner sur leur fondation. En soi, pour cet ancien footbaleur, la meilleure défense c’est peut-être l’attaque.
Pour ma défense à moi… quand j’ai essayé de consulter les infos, j’avais ceci :
Sur l'article, on voit une image avec un lion et l’inscription suivante : PAIRI DAIZA FOUNDATION site en cours de construction, nous vous revenons très vite avec toutes les informations complètes
Je me préparais donc à avoir quelqu’un d’agacé. Ce que je pouvais comprendre. Mais en même temps, à quoi bon? Je ne suis ni journaliste, ni politicienne… ni volontairement méchante.
Mais l’homme est comme vous le voyez. Gentil, bon et bienveillant. Il vous tutoie et connait toute votre vie après une heure. J’avais une série de questions, impossible de les poser. Il passe d’idée en idée. “Et que font tes parents?”, “C’est quoi ton animal préféré?”… “Oui c’est vrai, on propose aux gens de nettoyer les éléphants en payant, mais ça marche et d’habitude on doit de toutes façons le faire, alors pourquoi pas?”.
Il faut le dire, c’est agréable de discuter avec lui. Même si on ne sait suivre aucun fil conducteur.
Il débute d’ailleurs en me disant “Tu as raison, cette image de l’ours pour la pub n’était pas appropriée” “Mes enfants râlent parfois comme toi, tu sais”. Il ne contredira pas l’envie du parc de s’étendre encore et de justifier son propre rôle. Oui, il doit faire du business. Oui, il doit faire des choix rentables. Oui, cette volonté d’agrandissement du parc ne plaira pas à tout le monde, certains ne viendront plus. Car le parc s’agrandira encore avec une rue de magasins et une grande serre.
J’ai eu l’impression dans cette discussion de percevoir une distinction entre le trio à la tête du parc. Un Eric Domb réfugié dans sa fondation. Un Marc Coucke qui investit et veut y voir de la rentabilité. Un Jean-Jacques Cloquet qui essaye de faire en sorte que tout le monde soit content et que “ça roule”. Je me trompe peut-être, innocente que je suis, mais l’incohérence que j’ai ressentie de Pairi Daiza y tire peut-être ses sources.
Mais bon, au final, que faire?
Revenir sur chaque argument qu’il a pu me donner et le contredire? Ou être dans une démarche constructive? Je ne demande pas que Pairi Daiza ferme ses portes. J’ai simplement l’envie d’être fière de ce parc de ma région (dans 5 ans). Les zoos devront de toutes façons se réinventer, qu’ils le veuillent ou non.
J’ai toujours préféré être du côté des solutions et de voir chaque petit pas comme une victoire. Je préfère que Pairi Daiza se souvienne de moi comme celle qui aura apporté des idées plutôt que des critiques.
Alors, j’ai promis à Jean-Jacques Cloquet que je lui reviendrai avec des pistes, que je m’informerai encore un peu plus sur la fondation et qu’il serait utile que je puisse rencontrer Eric Domb avec qui je dois sans doute partager certaines sensibilités.
Dans notre discussion, il aura noté l’idée du restaurant végétarien. Quand j’aborde le sujet, comme beaucoup de personnes, il me dira “Ah non, hein, moi j’aime bien la viande”. Et je lui réponds comme à d’autres : “Même si Pairi Daiza devient végétarien 100%, je ne demande pas aux gens de manger tous les jours chez Pairi Daiza

Alors, ok, lui ai-je répondu. Tout passer en végétarien, c’est sans doute compliqué. Mais pourquoi ne pas avoir un restaurant végétarien parmi l’offre existante? Et de voir ensuite si ça fonctionne? Les chiffres sont en constante progression. Ce sera la technique des petits pas. Un restaurant, puis peut-être 2. Et qui sait, le parc où les animaux sont choyés ne seront peut-être plus mangés dans 5 ans.
Le véganisme ou végétarisme n’est qu’une question de cohérence.
Alors, oui, un jour dans la presse, plutôt que de voir un ours polaire en vedette, j’espère voir un article disant “Pairi Daiza passe toute son offre food en végétarien”.
Et puis, si d’autres choix pouvaient aller dans la même mouvance.
Les animaux meurent à cause du plastique qu’ils avalent en pleine mer? Soyez un exemple. Ne distribuez plus de plastique.
Dans les années 2020, les consommateurs attendent des gestes forts et engagés. Ils attendent une transparence. Et pas juste du greenwashing. Ou des panneaux photovoltaiques qui vont permettre de payer la glace qu’on va mettre dans la piscine de l’ours.
Enfin, un point qui me tient à coeur c’est l’éducation.
J’ai voulu m’inscrire à une formation de guide nature et tout était complet pour les 2 ans à venir. Il y a de l’intérêt.
Et si Pairi Daiza fondation lançait son académie? Avec des formations sur la nature disponibles un peu partout en Wallonie? Et pas spécialement pour nous expliquer que le panda a 48h par an pour se reproduire, ça on le sait assez bien. Non pas qu’on croise des pandas tous les jours dans la rue… mais que j’ai plus vu d’infos et d’images des pandas que de mes filleuls.
Des formations sur notre rapport à la nature et la manière d’en prendre soin, une bonne idée, non?
Je sais que Pairi Daiza travaille à des solutions. Qu’ils font déjà des efforts. Je ne les connais pas tous. J’espère pouvoir en débattre à nouveau d’ici quelques mois quand j’aurai encore plus d’informations.
Affaire à suivre

Sur ce, réfléchissons toutes et tous à nos actes.
j'ai été à la recherche de cette page web de la pairi daiza fondation : https://www.pairidaiza.eu/fr/pairi-daiza-foundation
Il y a effectivement le message "site en construction ..." mais des informations sur les projets existes juste en dessous...