Bonjour à vous,
J'étais à Prague dernièrement, voici quelques nouvelles du " Zoologická zahrada ", où j'ai passé deux jours les 24 et 25 septembre dernier.
L'inauguration officielle du pavillon Rákos avait lieu quelques jours plus tard, le 28, mais j'ai eu la chance de découvrir l'édifice le mercredi pour l'avant première en présence des médias, de nombreux invités, du directeur Miroslav Bobek et d'Antonín Vaidl, le curateur des oiseaux.
Le pavillon totalise 527 m² et 7 à 8 mètres de hauteur, tout en longueur au long de la paroi rocheuse. Il est composé de huit volières (deux à l'extérieur et six à l'intérieur), représentant chacune un écosystème précis, souvent tropical. La végétation plantée dans chaque installation correspond rigoureusement à celle que l'on trouve dans le milieu d'origine évoqué, la plupart des collections provenant du jardin botanique praguois de Tabor Hill, d'une pépinière hollandaise et pour les plus gros sujet d'importation directe. D'après le curateur, le but est aussi de montrer qu'un perroquet ne vit pas qu'en forêt tropicale, et surtout que ces forêts, bien que menacées, ne sont pas toutes les mêmes à travers le Monde.
Le toit du pavillon, vitrée, peut s'ouvrir partiellement pour permettre aux oiseaux de profiter de l'air libre et des rayons du soleil. Il existe aussi un système de pluie artificielle pour les mois d'hiver.
36,5 millions de couronnes tchèques (un peu plus d'1 million d'euros) ont été nécessaires à la construction, dont 10 légués par Stanislav Rákos, grand éleveur d'oiseaux, décédé depuis... mais qui donna son nom au pavillon.
Le pavillon se dresse face à l'entrée principale. En arrivant par ce côté, on longe la première volière extérieure, représentant la Nouvelle-Zélande. On y trouve 4 kéas
(Nestor notabilis), un couple de cassicans flûteurs
(Gymnorhina tibicen hypoleuca) et un autre de tadornes de Paradis
(Tadorna variegata). Beau décors rocheux installé à flanc de roche !
À l'intérieur, le couloir sombre n'est illuminé que par les volières sur la droite, et par quelques supports pédagogiques très réussis à gauche. Les deux premières volières sont très luxuriantes :
Philippines : 3 perruches de Luçon
(Tanygnathus lucionensis), carpophages charlottes
(Ducula carola), goulins gris
(Sarcops calvus), brèves à capuchon
(Pitia sordida) et éperonniers napoléons
(Polyplectron napoleonis).
Nouvelle-Guinée, forêts de montagne : un couple de perroquets de Pesquet
(Psittrichas fulgidus) et un autre de loris noirs
(Chalcopsitta atra).
Au centre de l'édifice on traverse une grande salle, toujours luxuriante, où les oiseaux sont en contact direct. Cette volière évoque les forêts de basse-terre de Nouvelle-Guinée, avec 3 microglosses noirs
(Probosciger aterrimus), des loris papous
(Charmosyna papou), de rares psittacules de Salvadori
(Psittaculirostris salvadorii), de tout aussi rares polochions casqués
(Philemon buceroides), des gouras couronnés
(Goura cristata), des gallicolombes à poitrine d’or
(Gallicolumba rufigula), des colombines à front blanc
(Henicophaps albifrons), des ptilopes superbes
(Ptilinopus superbus), des pigeons-faisans nobles
(Otidiphaps nobilis) et des sarcelles australasiennes
(Anas gracilis).
Après cette salle, les écosystèmes sont sud-américains :
Jamaïque : amazones sasabés
(Amazona collaria), colombes versicolores
(Geotrygon versicolor), pigeons à cou rouge
(Patagioenas squamosa) et canards des Bahamas
(Anas bahamensis).
Pantanal : ara hyacinthes
(Anodorhynchus hyacinthinus), amazones à joues bleues
(Amazona brasiliensis) uniques en Europe, jacanas noirs
(Jacana jacana), troupiales à tête rouge
(Amblyramphus holosericeus) et tinamous tataupas
(Crypturellus tataupa).
Caatinga (forêt épineuse du nord-est du Brésil) : deux couples d’aras de Lear
(Anodorhynchus leari), principale fierté du lieu et paroares dominicains
(Paroaria dominicana) .
Enfin à la sortie, on traverse une volière extérieure dédiée aux contreforts sud de la Cordillère des Andes, avec plusieurs espèces : conures de Patagonie, sous-espèce chilienne
(Cyanoliseus patagonicus bloxami), conures mitrées
(Psittacara mitrata), conures veuves
(Myiopsitta monachus), vanneaux du Chili
(Vanellus chilensis) et sarcelles tachetées
(Anas flavirostris) .
L'ensemble recouvre l'ancienne allée des perroquets, datant des années 30, où de nombreuses espèces se partageaient des volières individuelles. Deux d'entre elles ont été symboliquement conservées, mais rénovées, à la suite de la volière andine. On y trouve deux espèces peu communes : un couple d'amazones tavouas
(Amazona festiva) et trois conures à long bec
(Enicognathus leptorhynchus).
Certains espèces accueillies par le parc ne sont toujours pas visibles. Le seront-elles un jour ? On l'espère vu la rareté : amazones vertes
(Amazona agilis), conures magellaniques
(Enicognathus ferrugineus), pssitacules à poitrine orange
(Cyclopsitta gulielmitertii) ou pssitacules de Desmaret
(Psittaculirostris desmarestii) !
De plus, le parc vient de recevoir deux mâles paradisiers de Raggi
(Paradisaea raggiana).
Je n'ai pris aucune photo malheureusement, mais sur internet vous pouvez trouver quelques vues pour vous donner une idée générale (sources Idnes.cz, zoochat)









Concernant enfin la zone dédiée à la Tasmanie, en face, les travaux avancent, on distingue déjà la forme des enclos des diables, dans un décor inspiré du cratère Darwin. Deux volières sont déjà sorties de terre, et certaines espèces déjà arrivées au parc, comme le talégalle de Latham
(Alectura lathami).
Le 25 aout, un dorcopsis à raies blanches
(Dorcopsis hageni) est né dans les coulisses du zoo, j'espère vraiment que cette espèce sera présentée, peut-être dans la serre indonésienne ?
Les chouettes pêcheuses sont présentées dans le secteur des rapaces, à côté des kétoupas malais, par contre je n'ai pas vu les gorals, et j'ai oublié de poser la question. Les chats de Geoffroy arrivés en 2019 ont pris place dans la fauverie, dans l'une des volières près des chats pêcheurs, panthères longibandes et autres...