Il y a quelques jours, le mardi 26 février 2019, j'ai eu le plaisir de découvrir mon premier zoo italien: le zoo de Naples. Mais avant de vous raconter cette étonnante visite, il vous faut quelques détails, sur mon rapport avec l'Italie et sur la ville, sur le zoo et sur les parcs italiens.
A la fin de ce compte-rendu, je vous ferais également découvrir en quelques images la ville et la perle de la Méditerranée, ou plutôt de la mer Tyrrhénienne pour être plus exact !
J'aime l'Italie, ce pays, pour moi le plus beau du monde ! Et y-a-t-il plus italien que le Golfe de Naples ? Cela fait six ans que la Campanie est mon lieu de villégiature en février.
Existe-t-il meilleur remède à l'hiver que la vision du Soleil descendant sur la mer d'un bleu ("Azzuro") intense ? Ces nombreuses venues m'ont également permis de tisser de réels contacts là-bas. Six ans oui. Mais pourquoi n'étais-je jamais allé au zoo de Naples ? A cause de sa réputation. Le zoo de la ville était considéré comme une véritable horreur, un alignement indescent de cages où crépissent fauves en tout genre. Je savais que depuis quelques années le parc s'améliorait, nouvelle ferme, nouveau vivarium, nouvel espace pour les tigres, rénovation de la maison des éléphants et de leur espace extérieur, rénovation de fosses, puis plus récemment, arrivée de makis cattas, création d'une savane africaine et arrivée d'hippopotames.
Avant de commencer ce compte-rendu, j'aimerais dire deux mots sur les zoos italiens. En effet, nous parlons rarement de ceux-ci sur le forum, contrairement aux zoos belges, néerlandais, suisses et évidemment français. Globalement, je dirais que les zoos italiens ne sont pas très renommés, et qu'ils n'ont pas la qualité des zoos allemands, anglais, néerlandais ou scandinaves par exemple. Le plus grand zoo du pays est le safari de Fasano, dans les Pouilles, entre Brindisi et Bari. Sinon... Il y a bien le Parco natura viva qui est relativement grand, le zoom Torino qui ressemble beaucoup de par son style au Bioparc Valencia en Espagne, l'Oasi di San Alessio au sud de Milan qui me parraît d'une très grande qualité, ou encore Falconara qui a accueilli des okapis récemment ! Il y a également le zoo de la capitale, le Bioparco di Roma. Mais dans l'ensemble, je ne crois pas me tromper en disant que les zoos italiens ont des collections plutôt classiques, et qu'il manque un "grand parc", comme Beauval pour la France, Vienne pour l'Autriche, ou Pairi Daiza pour la Belgique par exemple.
Quelques détails sur le zoo de Naples: le parc a été créé en 1940, sur une surface de 10 hectares. En 2013, comme je l'ai évoqué, le zoo a été repris par Francesco Floro Flores, qui a commencé la rénovation du zoo.
Cette année, donc, je me suis dit: "il est temps de découvrir ce fameux zoo di Napoli !", et c'est ainsi que ce 26 février 2019, j'empruntais un métro/RER napolitain, pour arriver dans un quartier particulièrement isolé. Et là, premier contact avec l'ambiance qui caractérisera particulièrement le parc: une véritable immersion dans les années 1950, de par l'architecture des lieux. Après une très courte promenade, j'arrive au zoo.

L'entrée du parc.
Commençons d'abord avec l'ambiance du zoo: il s'agit d'un magnifique parc, orné de somptueux arbres et d'un grand plan d'eau en son centre. Je retiendrais notamment ses magnifiques palmeraies.






Au fait, je dois vous prévenir: l'état des allées que vous verrez sur mes photographies n'est pas représentatif de l'état général du parc. Il faut savoir qu'une incroyable tempête avait frappée le golfe de Naples le samedi d'avant (nous étions un mardi), -ce qui est d'autant plus agréable lorsque l'on est sur une île au beau milieu de la mer, battue par les vents

J'attache moi-même une grande importance à l'état des allées: beaucoup sont en très mauvais état, mais au niveau des parties récentes, le parc les a reconstruites, et je pense qu'il en sera de même pour toutes les installations du parc, à la fin de sa rénovation.
Le premier espace que nous découvrons en arrivant est celui des éléphantes d'Asie.
Deux pachydermes, Wini et Jula vivent dans un espace rénové et agrandi récemment, avec une grande maison en son centre, non visible des visiteurs (ce que je trouve bien dommage, même si le climat napolitain est plus clément que celui des zoos allemands ou scandinaves, qui, eux, ouvrent plus volontiers leurs maisons à éléphants). Cet espace est loin d'être le meilleur que j'ai pu voir pour cette espèce, mais il est toujours moins pire qu'avant.



Puis nous trouvons une grande allée bordée d'arbres. à gauche, nous retrouvons les éléphantes, mais aussi, plus loin, une étonnante volière en forme de dôme où vivent des aras araraunas. Je ne pense pas que cette structure soit originale architecturalement parlant (il me semble avoir déjà vu ou croisé ce genre de conception), et je ne parlerais pas des conditions de vie des oiseaux. Au bout de ce côté gauche de l'allée, nous trouvons également le point de restauration du parc. Décevant par rapport à tout ce qu'offre la cuisine italienne, et il me semble important qu'un parc ait au moins un vrai grand et bon restaurant, tout comme au moins une grande boutique.

La fameuse volière des aras en forme de dôme.


Le point de restauration.
A droite nous découvrons d'abord un enclos relativement vaste pour un groupe de flamants, puis un espace pour grues couronnées grises, et enfin un enclos où vit un nandou (d'Amérique ?).

L'enclos des flamants.

Celui du nandou.
Puis nous arrivons à la fosse des lions d'Afrique, séparée en deux pour héberger deux groupes. Une véritable horreur, comme vous pouvez en juger sur ces photographies.



Mais continuons notre chemin par le grand point d'eau du zoo. A l'image de nombreux autres parcs, cet étang est véritablement le cœur du zoo, et aussi son plus bel espace. Entourés de magnifiques palmiers, il est le lieu de vie de nombreux oiseaux d'eau, canards, oies et pélicans blancs. L'on peut bien évidemment y regretter la présence des flamants voisins.


Cet étang est également le lieu de vie depuis quelques temps d'un groupe de makis cattas, sur une île... Que je trouve d'une qualité très médiocre:




Continuons notre chemin, qui monte petit à petit en hauteur. Légèrement écartée du chemin, une sorte de volière/cage héberge des écureuils roux, en cohabitation avec des porcs épics:


Plus loin, deux enclos voisins accueillent, l'un des tapirs terrestres et des maras, et l'autre des wallabies et des émeus.

Un morceau de la pampa sud-américaine (le reste de l'enclos est sur le même modèle).

La plaine australienne.
Non loin de là, nous découvrons une impressionnante volière des années 1950, lieu de vie de divers oiseaux africains. Même si elle pourrait, je pense, être bien mieux utilisée, cette structure est celle que je préfère dans ce parc:





En face, nous pouvons observer divers oiseaux, loris et perruches et grues à cou noir, dans une série de volières.


Banc, très original, de cette zone du parc. Remarquez aussi l'asphalte...
Puis nous arrivons au vivarium, rénové récemment. Et bien comment dire... Cela ne se voit pas, en tout cas pour les conditions de vie des animaux ! Le bâtiment (des années 1950 lui aussi), est séparé en deux parties: tout d'abord, une minuscule zone consacrée à Madagascar, puis un espace beaucoup plus grand pour "le reste". Je trouve cela extrêmement dommage: plutôt que de séparer cette structure en deux parties, pourquoi ne pas faire un choix ?
Quand aux terrariums, ce sont de véritables horreurs. Le vivarium héberge comme grandes espèces des tortues radiées, des pythons molures, des iguanes rhinocéros, des anacondas verts et surtout des crocodiles du Nil. Beaucoup de terrariums sont de véritables boites, et l'on peut remarquer la cruelle absence de végétation.




La partie consacrée à Madagascar. Remarquez l'absence de végétation.








Le terrarium des crocodiles du Nil. Là encore, une espèce plus petite aurait été selon moi plus appropriée, comme des caïmans ou des crocodiles nains.
Sortons de ce vivarium... Avec soulagement ! Car la température à l'intérieur est étouffante ! Je finirais sur cet épisode de la visite par une réflexion qui m'est venue: le climat napolitain, même s'il peut faire très froid, est relativement clément, et les reptiles méditerranéens menacés ne manquent pas... Pourquoi ne pas loger des reptiles directement à l'extérieur ?
Non loin de là, une grande volière abrite un grand groupe de siamangs. Même si l'installation est là aussi déplorable, la volière présente pour moi l'avantage, en milieu urbain, d'offrir un territoire en trois dimension aux primates, et d'économiser de l'espace.


Nous arrivons maintenant à une des installations principales du parc: celle des tigres. Plusieurs enclos accolés, plantés de divers végétaux hébergent des tigres de Sumatra, des tigres de Sibérie et des tigres blancs. Par rapport aux horribles cages qu'ils avaient avant (j'y reviendrais plus tard), nous ne pouvons que faire l'éloge de cette installation, même si elle n'est pas de qualité optimale:




Et une vue d'en haut (vous apercevez aussi la volière des années 1950).
Non loin de là, deux enclos accueillent les prédateurs des grands félins, cerfs sikas et antilope cervicapres. A l'arrière de ces enclos, vous pouvez voir un grand bâtiment ancien: il s'agit de la villa Leonetti, que le parc souhaite rénover: http://www.lozoodinapoli.it/#!/architettura.

Tout au bout du chemin, nous apercevons une sorte de grand rocher entouré de gradins, qui domine trois fosses, typique des zoos du milieu du XXe siècle: au centre, la plus grande est le lieu de vie des macaques japonais, très courant en captivité en Italie (contrairement à la France où ils ne sont présentés qu'à Jurques) ! A sa droite, une autre fosse est censée héberger des phoques, mais ils n'étaient pas présents lors de ma visite. A sa gauche, la dernière fosse héberge les ours bruns.


L'espace des macques japonais.

Celui des phoques.


Et enfin, celui des ours bruns.
Peut-être serait-il plus judicieux de consacrer cette fosse à une seule espèce.

Cette zone du parc.
Nous nous dirigeons maintenant vers l'espace le plus en hauteur, et aussi le plus récent du parc: la savane africaine. Cette zone se compose en réalité de cinq enclos: le premier héberge des cercopithèques de Brazza (il était en travaux lors de ma visite), le second, un premier groupe de cobes de Lechwe. Le troisième est la "grande savane africaine", avec girafes, autruches, cobes, gnous et zèbres. Le quatrième enclos est un espace d'isolement, qui était occupé par les zèbres lors de ma visite. Enfin, le dernier enclos est celui des hippopotames amphibies.
Que dire sur la qualité de cette savane... Celle-ci est loin d'être la pire que j'ai pu voir, mais elle est tout de même médiocre. Pas d'herbe au sol, du grillage pour entourer les espaces... L'enclos des hippopotames, malgré son étroitesse, m'a paru d'une assez bonne qualité, avec un beau bassin. La maison des animaux laisse à désirer, mais le climat est clément (pour les soigneurs, à voir...).

Plateforme d'observation de la savane.




La "grande savane".

L'enclos d'isolement.


L'espace des hippopotames.
J'en profite pour vous montrer un des panneaux d'identification du parc:

Redescendons maintenant en direction de l'entrée/sortie du zoo. Un enclos séparé en deux héberge des chameaux:

Puis nous arrivons à trois volières qui sont le lieu de vie de panthères de Sri Lanka, de panthères noires, et de caracals. Non loin de là, une autre héberge des Servals.



Ces volières sont conçues sur le même modèle.
Et maintenant, passage sur les sordides cages du vieux zoo de Naples, là où vivaient tigres, léopards et autres jusqu'à une période très récente:







En contemplant ces cages, les vieux zoos sont plus réels, mais en voyant ces images, je n'ai pu m'empêcher de regretter une époque révolue, celle où le zoo de Naples était prospère, et profitait d'une riche collection... Autre temps.
Nous arrivons à la dernière partie de la visite, la ferme pédagogique. Elle est le lieu de vie de divers espèces de chèvres, d'alpagas, de poules, de poneys, de cochons, d'ânes, de lapins, mais aussi de suricates, et de chiens de prairie. Pour ces derniers, le parc a réutilisé ses anciennes cages, une idée qui j'ai trouvé très judicieuse.

Cage des suricates.

Autres cages réutilisées.


"Volière" des tortues d'eau.

Panneau pédagogique sur les espèces invasives.

La ferme.
Puis nous regagnons l'entrée/sortie du parc.
Alors que penser de ce zoo de Naples ? il s'agit d'un parc étonnant, "entre tradition et..." certainement pas modernité ! Selon moi, les installations récentes sont déjà dépassées, mais il s'agit toutefois d'un immense progrès par rapport à ce qu'il y avait, avant. Je pense que le parc doit développer sa collection, qui est actuellement très classique, et son côté "belle promenade", car le parc possède de très beaux arbres, et que les espaces verts demeurent rares dans la ville. Pendant toute la visite, je me disais "les pauvres", à cause de tout ce qu'il restait à accomplir ! Le parc doit également supprimer sa mauvaise réputation... En tout cas, j'ai trouvé cette visite très intéressante, et je renouvellerais sans doute ma visite dans quelques années pour voir comment les travaux ont avancés.
Je ne peux vous faire un compte-rendu du zoo de Naples sans vous faire découvrir la ville et ses environs ! Et désolé pour le hors-sujet. De plus, il serait dommage de ne garder que cette image de cette ville exceptionnelle.
Existe-t-il plus italienne que Naples ? Cette ville aux mille couleurs, aux mille époques, des ruines grecques aux immeubles des années 1980, en passant par les bâtiments des années 1940, aux palais des XVIII et XVIIe siècles, aux structures de la Renaissance et aux vestiges romains de l'antique "Cum"... Des travaux qui n'en finissent plus, des rues rapprochées, étroites et animées, une église baroque à chaque pas et des spécialités italiennes locales un peu partout... Et le tout se jetant dans la mer d'un éternel bleu, d'où vous apercevrez Capri et la côte amalfitaine, et le tout bien-sûr dominé par l'impressionnant Vésuve !





Le Teatro San Carlo.

Et que serait Naples sans ses environs ? Les îles par exemple ? Prenons Capri, la si célèbre île du golfe de Naples, si authentique en hiver lorsque les hordes de touristes sont absentes.


Une anecdote étonnante: sur le plus grand de ces rochers (les "Faraglionis"), vit... Une espèce endémique de lézard ! le lézard bleu des Faraglionis, qui a développé sa couleur, si rare dans le règne animal, par mimétisme entre la mer, éternellement bleue, et le ciel.
C'est ainsi que j'achève votre voyage, en vous souhaitant une bonne journée !
