Près de la moitié des espèces de vertébrés menacées vivent sur des îles
Des chercheurs ont découvert que de nombreuses espèces de vertébrés menacées évoluaient sur des îles. Les espèces invasives sont largement responsables de leur extinction.

Les Océanites cendrés ont été particulièrement menacés par les espèces invasives.
Eric Risberg/AP/SIPA
Près de 41 % des vertébrés qualifiés par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) d'espèces en danger ou en danger critique d'extinction vivent sur des îles. C'est la découverte faite par une équipe internationale de chercheurs qui livre ses conclusions dans un article paru le 25 octobre 2017 dans la revue Science Advances.
61 % de toutes les espèces éteintes connues depuis 1500 étaient sur une île
Les scientifiques ont identifié et localisé la totalité des 1.189 espèces terrestres d'amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères menacées et se reproduisant sur 1.288 îles. Ils ont pu déterminer si des espèces nuisibles à ces vertébrés avaient été introduites sur ces îles comme des rats et des chats. Ces animaux contre lesquelles les espèces endémiques n'ont jamais eu besoin de se défendre les rendent particulièrement vulnérables.
Bien que les îles ne représentent que 5,3% des terres émergées, elles ont abrité 61 % de toutes les espèces éteintes connues depuis 1500. La grande majorité de ces extinctions ont été causées par les espèces invasives. Au cours des derniers siècles, ces animaux ont été responsables d'au moins 44 % des extinctions d'oiseaux, petits mammifères et reptiles. Par exemple, le Moqueur de Floreana, un oiseau des Iles Galápagos, a disparu de l'île dont il porte le nom au 19e siècle, quelques décennies seulement après l'arrivée des humains. Son extinction partielle a résulté de l'arrivée avec les hommes des chats et des rongeurs. Les quelques centaines de Moqueurs de Floreana qui restent et qui sont considérés comme en danger critique d'extinction sont confinés sur des îlots proches où il n'y pas de prédateurs.
Localiser les espèces endémiques et celles invasives pour améliorer les efforts de conservation
Pour les chercheurs, il est possible d'empêcher ce phénomène grâce à des moyens de prévention et l'élimination des intrus. Cela a permis la résurgence de nombreuses espèces autochtones en voie d'extinction, selon l'étude. A titre d'exemple, la petite île d'Anacapa, au large de la Californie, où l'élimination réussie des rats a contribué à la reconstitution des populations de Guillemot de Scripps (Synthliboramphus scrippsi) et de la récente découverte d'Océanites cendrés (Oceanodroma homochroa), une autre espèce d'oiseau menacé. "
Cette nouvelle banque de données sur la biodiversité insulaire permettra de mieux cibler et de nettement améliorer les efforts de conservation dont a besoin notre planète", espère dans un communiqué Dena Spatz, une biologiste de l'ONG Island Conservation, principale auteure de ces travaux.
Source : https://www.sciencesetavenir.fr/animaux ... les_117835