Polémique autour d'un dauphin à Planète Sauvage

Polémique autour d'un dauphin à Planète Sauvage

Messagepar Philippe » Vendredi 22 Mai 2015 11:45

En effectuant une petite recherche sur le rachat de Planète Sauvage annoncé aujourd'hui, j'ai trouvé cet article concernant une polémique liée à la présence des dauphins dans le parc de Loire-Atlantique. Même s'il date de quelques jours, il me semble qu'il n'a pas été mis en ligne et que l'information est intéressante.
Planète sauvage se défend : le dauphin Lucille en phase "d'adaptation"

"Il s'agit d'une phase normale d'acclimatation et son dernier-né a six ans" se défend Planète sauvage face aux attaques de "C'est assez!", qui pointe l'état de déprime de Lucille, son dernier dauphin, et appelle à manifester le 6 juin 2015.

Le parc animalier de Port-Saint-Père est devenue la cible n°1 de l'association C'est Assez! qui "lutte contre les massacres et la captivité des cétacés". Elle appelle militants et sympathisants à venir manifester le 6 juin, notamment pour défendre une mère dauphin baptisée Lucille.

Sur sa page Facebook, le porte-parole de l'association Boris Gantner, affirme plusieurs choses que conteste le parc. "Lucille vivait depuis 18 ans dans un Delphinarium du nord de l'Europe où elle a donné très récemment naissance à deux petits. Le mois dernier, on l'a séparée de sa progéniture et de ses congénères pour la transférer à Planète Sauvage..." explique Boris Gantner.

Planète sauvage conteste cette première affirmation : "Le dernier petit de Lucille est né en 2009 (6 ans), il s'appelle Riff" précise Clémentine Amar, responsable marketing. "Les mâles dauphins laissent leur mère à 3 ans."

Échanges gérés au niveau européen


C'est assez ! explique encore que "Depuis, Lucy vit recluse dans le bassin 4 matérialisé sur le plan et refuse d'en sortir.... 30 jours qu'elle tourne en rond dans cet espace malgré les sollicitations des autres dauphins à venir découvrir les 3 autres bassins... "

Mais l'employée du parc estime qu'en matière de vie animale, il est nécessaire de bien connaître le contexte : "L’organisation sociale naturelle des dauphins prédominante consiste en des groupes très fluides avec le départ et l’arrivée permanente de nouveaux individus pour éviter la consanguinité. Nous faisons exactement la même chose. Les échanges entre parcs sont gérés à un niveau européen, par des coordinateurs par espèces (cela s’appelle les EEP)."

Le temps au temps

Dans notre article, Boris Gantner explique finalement avoir eu un entretien avec un soigneur, il rapporte : "Le soigneur me dira: "Vous savez, les dauphins, parfois, ils se bloquent (en mettant les mains autour de son crâne pour me faire comprendre que c'est "dans la tête") c'est un comportement habituel, elle s'en remettra."

Guerre de communication ? Mauvaise interprétation ? "Le soigneur n’a pas tenu les propos qui lui sont rattachés", affirme l'attachée du parc. "Ce qu’il a du expliquer c’est que Lucille est en acclimatation et a fait connaissance avec les autres. Les portes sont ouvertes. Elle n’a pour l’instant pas décidé de passer. Ce bassin est le préféré de tous les dauphins. C’est là où ils passent le plus de temps."

Le dauphin Lucille est arrivée le 7 avril, il y a un peu plus de 30 jours. Le 6 juin, elle pourrait bien recevoir pas mal de visites. "C'est assez" a inscrit son action dans le cadre de la mobilisation internationale "Empty the tanks" (Vider les bassins).
Source : Presse Océan.
Voici par ailleurs, le lien vers le premier article publié par le quotidien Presse Océan : www.presseocean.fr/actualite/nantes-ils ... 015-158971
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Re: Polémique autour d'un dauphin à Planète Sauvage

Messagepar raphaël » Dimanche 24 Mai 2015 16:57

Voilà qui est intéressant en effet.
Je ne me rappelle plus de la liste exacte, mais je crois que la société qui rachète Planète Sauvage n'a pas d'autres établissements à dauphins ?
Les animaux des zoos sont les ambassadeurs de leurs cousins sauvages. (Pierre Gay)
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Re: Polémique autour d'un dauphin à Planète Sauvage

Messagepar Vinch » Dimanche 24 Mai 2015 22:30

raphaël a écrit:Voilà qui est intéressant en effet.
Je ne me rappelle plus de la liste exacte, mais je crois que la société qui rachète Planète Sauvage n'a pas d'autres établissements à dauphins ?

Sans doute pas, mais la société qui a vendu Planète Sauvage fait partie de la même holding que celle qui a racheté... Donc, j'imagine que ça ne leur posera pas de soucis...
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Re: Polémique autour d'un dauphin à Planète Sauvage

Messagepar Philippe » Samedi 30 Mai 2015 13:47

Planète Sauvage : quand la captivité contribue à la science

Depuis dix ans, le parc animalier Planète Sauvage a mis en place un partenariat scientifique avec le CNRS et l’université de Rennes. Des chercheurs viennent étudier le comportement des animaux en captivité, recueillant des données précieuses, notamment pour comprendre leurs habitudes à l’état sauvage.

Quand la captivité peut aider la science… Depuis dix ans, le parc animalier Planète Sauvage et un laboratoire de l’université de Rennes I ont mis en place un partenariat qui permet à des spécialistes de l’éthologie de venir observer le comportement des animaux en captivité –aucune intervention n’est forcée, ce sont leurs attitudes naturelles qui sont au centre des préoccupations des chercheurs.

Avoir recours à un parc animalier peut être une solution à certains travaux, assure Alban Lemasson, directeur du laboratoire d’éthologie et professeur à l’université de Rennes, qui mêle observations du terrain naturel et des parcs: « Pour tout ce qui traite du comportement, c’est indispensable d’avoir les deux pour certains animaux. Les dauphins et les singes en ont partie. Ces derniers car ils vivent souvent dans des forêts denses, qui peuvent être inaccessible, où l’on peut difficilement les voir plus de 30 secondes. Les dauphins car ils sont toujours sous l’eau, et c’est quasiment impossible d’évaluer leur comportement en milieu naturel. Les travaux réalisés en captivité permettent ensuite d’aller poser des questions dans le milieu naturel. »

Le chercheur donne un exemple rencontré lors d’études de la sémantique chez le singe, notamment sur leurs cris d’alarme: « C’est intéressant de comparer les sauvages et les captifs: l’espèce que j’étudie a des cris d’alarme propres aux prédateurs à l’état sauvage –une alarme léopard et une alarme aigle. Ces cris n’existent plus en captivité. Mais par contre, ils ont développé une alarme anti-humain pour les blouses blanches, les vétérinaires qui font des choses qu’ils n’aiment pas trop et donc là c’est intéressant: on voit dans quelles mesures les conditions de vie peuvent influencer la variabilité des comportements. »

D’autant que l’étude des animaux en captivité n’empêche pas celle sur le terrain, et vice versa: « Mais même ceux qui ne font que l’un ou l’autre vont intégrer leurs recherches dans la littérature existante, avec des comparaisons des travaux des autres », précise le spécialiste.

"Des passerelles entre les deux milieux"

Pour Martin Boye, responsable scientifique de Planète Scientifique et responsable de la Cité marine, où vivent les sept dauphins du parc, ces deux types d’observations sont « complémentaires »: « Il faut faire des aller-retour, des passerelles entre ces deux milieux pour avoir une vision globale. On va soulever des questions qui vont parfois répondre à des choses inconnues dans le milieu naturel, et l’inverse est vrai.» Il prend l’exemple du sonar du dauphin, dont on savait que l’animal se servait pour se repérer. Mais des études réalisées dans des delphinariums ont permis de découvrir qu’ils « pouvaient organiser leurs chasses » avec cet outil redoutable : « Les dauphins sont capables d’utiliser les indices du sonar d’un autre dauphin pour orienter leur chasse. Et ça, vous ne pouvez pas le montrer en milieu naturel car les animaux partent dans tous les sens et surtout vous n’allez pas intervenir et déranger les animaux, alors que là, ils sont habitués à notre présence et vous pouvez leur demander. »

Mais il insiste : « On les encourage, on ne les force jamais. » Les dauphins s’approchent des soigneurs uniquement s’ils le veulent, et leurs séances d’entraînement coïncident avec leurs repas: ainsi, la nourriture n’est pas une récompense, mais les jeux des distractions entre deux poignées de poissons. « Pas question d’en faire des robots », jure-t-il, expliquant qu’aucun jour n’est semblable à un autre afin de continuer à stimuler ces animaux très intelligents.

Tensions autour des dauphins

A une semaine de la manifestation prévue par des militants, et soutenue par Sea Shepherd*, le sujet des dauphins était sur toutes les lèvres. En question : le comportement de Lucille, dauphin de 19 ans, qui n’a toujours pas rejoint le «grand» bassin avec ses congénères depuis son arrivée le mois dernier depuis le Parc Astérix. Un comportement d’«adaptation» qui n’inquiète pas du côté du parc, mais qui révolte certains amoureux des animaux. Martin Boye se défend de toutes les accusations et rumeurs avancées sur Internet : non, les dauphins ne sont pas sous anti-dépresseurs, Lucille ne vient pas tout juste d’avoir des jumeaux, et les animaux ne sont pas affamés ou vendus…

« Il y a des gens qui critiquent notre métier : ça vient surtout d’une profonde méconnaissance de ce qu’on fait, assure-t-il. Ce que je leur demande, c’est de prendre contact avec nous pour venir discuter, observer. Et là, je pense les arguments tombent à 99%. Nos dauphins sont nés en bassin, se reproduisent très bien en bassin, vivent plus longtemps qu’en milieu naturel et c’est tout à fait normal. » Sans prédateurs ni dangers liés aux conditions climatiques, les décès interviennent en moyenne plus tard. Les dauphins sont sous la surveillance constante des équipes, qui les ont habitués à passer des échographies et faire des prises de sang afin de s’assurer de leur bonne santé.

En tout, neuf personnes sont dédiées aux sept dauphins, dont un maîtrise 110 comportements différents –une preuve de l’intelligence de l’espèce. Pour Martin Boye, ces manifestants sont un « épiphénomène très bruyant » par rapport aux milliers de visiteurs qui passent chaque année les portes du parc, qu’il sensibilise régulièrement « aux problèmes rencontrés par les dauphins en milieu naturel ». Une façon de boucler la boucle.

* Dans le cadre de la mobilisation internationale Empty the tanks («Videz les bassins»), qui milite pacifiquement contre la captivité de dauphins dans des parcs.

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Source : Paris Match.
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