Profitant d'un passage dans la sinistre ville de Béziers, j'ai découvert il y a quelques semaines un établissement zoologique qui a beaucoup occupé la scène "zoologico-médiatique" de ces derniers mois.
Le ZooParc Nature du Val d'Hérault a ouvert ses portes en octobre 2014, après plusieurs mois de travaux. Le projet est porté par Damien Lerasle, un jeune entrepreneur d'à peine 22 ans. Créateur de l'association CSI ("Conservation Sauvage Internationale") qui permet aux aspirants soigneurs d'obtenir des conventions de stages dans les zoos, il est notamment soutenu dans sa démarche par la société Saruna créée par l'ex PDG de Louis Vuitton. Au total, 3.5 millions d'euros sont investis pour construire le ZooParc, avec une part importante placée dans la comm : bus de villes à Montpellier habillés aux couleurs du parc notamment.
Le Val d'Hérault s'annonce comme un parc moderne, "au concept unique en France", qui affirme d'ailleurs être le premier zoo à ouvrir dans l'Hexagone depuis quinze ans (occultant donc l'existence de Calviac, Biotropica ou Nesles). Au discours de son créateur, conservation d'espèces rares, collection orientée vers les oiseaux, espaces modernes pour les animaux, zoocontact...
Je suis donc particulièrement curieux de découvrir cet établissement nouveau.
Dès le parking, l'ambiance est étrange. Tout le zoo est bâti sur un ancien domaine viticole. Les pieds de vignes ont été arrachés, et les enclos construits dessus sur cette terre nue. Rien pour retenir l'oeil, une végétation quasi absente, et à peine sorti de ma voiture, je balaie tout le parc du regard.
L'entrée se fait par une petite serre 20ème siècle reconstituée qui accueille aussi la boutique. Une seule caisse est prévue, ce qui me parait peu compte tenu d'une attente d'environ 80 000 visiteurs par an.

Le ZooParc est divisé en zones géographiques afin de faire découvrir au public les richesses variées des différents continents. Nous commençons par l'Europe, et un premier territoire de contact. En effet, poussant la porte grillagée, nous pouvons entrer dans ce qui est nommé "la vallée des daims". En fait, il s'agit d'un petit enclos complétement aride et triste, où quelques animaux semblent attendre que l'herbe pousse.


Derrière ce territoire, un enclos bardé de palissades abrite le mammifère le plus en vue sur les dépliants et la comm du parc : le renard roux. Ils ne se sont pas montrés, mais les panneaux informent que deux femelles vivent dans cet enclos herbeux peu aménagé.

Nous traversons alors un nouvel enclos de contact. C'est le premier espace vraiment joli,à mon sens, du zoo. Bien que les marmottes qui l'habitent sont restées cachées, nul doute que cette vaste prairie herbeuse correspond bien aux animaux. J'espère juste qu'ils ne tondront pas trop.

En face de ces enclos à mammifères, "le lac des cygnes" présente quelques oiseaux d'eau européen. Deux grues d'Europe vivent sur les berges.



C'est la fin du secteur européen. Nous arrivons à la zone sud-américaine, forcément riche puisqu'elle accueille nombre de pistaccidés qui sont le coeur de la collection du parc. Un panneau marque l'entrée de la zone, et c'est tant mieux car on ne peut pas dire que nous soyons dépaysés : les amazones et petites espèces sont alignées dans une succession de cages métalliques, grises et petites, aménagées de quelques perchoirs et de nichoirs. Il y a réellement beaucoup d'espèces. Mais je ne suis pas un grand spécialiste. Certaines sont peut être rares en captivité, mais au vu des panneaux que j'ai observés, elles ne sont pas toutes en danger d'extinction, loin de là. Le parc est peut-être fier d'exhiber des spécimens rares, il n'empêche que pour le commun des mortels et moi-même qui suis pourtant un peu "averti", cet alignement d'amazones toutes un peu ressemblantes n'est pas passionnant. Surtout dans un type de présentation aussi triste.






D'après le plan, une "volière bolivienne" est censée se trouver à côté des cages, permettant d'entrer sur le territoire des perroquets, mais elle est visiblement encore à l'état de projet.
Nous sommes à une extrémité du parc : derrière un large fossé sec se trouve la pampa. Tout en longueur, cet enclos abrite des nandous (dont certains blancs) et des alpagas. Derrière la clôture d'enceinte, nous voyons des boxs à chevaux d'un centre équestre.


Pour finir la zone sud-américaine, se dressent face à nous de grandes cages, du même style que celle des amazones et conures, mais en bien plus volumineuses. Il s'agit, selon le plan, de "Perroquet forest". La forêt n'est pas encore là, mais les perroquets oui, et l'on retrouve plusieurs espèces de aras (chloroptères, hyacinthes, à gorge bleue, araraunas, macaos...).



Si vous avez bien regardé les photos, vous vous rendez compte que dans chaque cage se trouve une sorte de boite métallique verte ressemblant à un composteur. Je me suis demandé de quoi il s'agissait. C'est en fait la porte-sas par laquelle le personnel entre et sort. Nous avons beau être sur la côte méditerranéenne, je trouve surprenant qu'aucun oiseau n'ait accès à un bâtiment intérieur chauffé.

Nous achevons ainsi la zone sud-américaine pour longer l'amphithéâtre ou a lieu quotidiennement un spectacle d'oiseaux.

Nous entrons alors dans la zone asiatique. Malgré le changement géographique, le paysage reste le même : des cages. Ici pas de psittacidés, mais une collection de pigeons divers et de faisans. La "star" du lieu étant le paon vert de Java. Lieu appelé "le sous-bois d'Asie".





L'espace s'ouvre un peu lorsque nous arrivons aux "marécages d'Asie". Il s'agit du secteur des grues. Ces grands oiseaux sont présentés en enclos ouverts, donc ne peuvent pas voler. Mais cela a au moins le mérite d'aérer un peu le paysage, enfin libre de barreaux. Les animaux sont séparés du public par des fosses et des bras d'eau, et profitent d'espaces plutôt jolis. On trouve des grues antigones isolées sur leur territoire, tandis que grues blanches et grues de Mandchourie cohabitent. Je crains juste que l'été le soleil ne tape fort...




Dans le prolongement des grues se trouve le restaurant du parc. C'est une tente plutôt jolie, mais qui là aussi me semble limitée question contenance pour des journées de forte affluence.

Le point de restauration n'est pas réellement affilié à une zone géographique puisque sa terrasse surplombe le grand lac central du zoo où vivent les flamants du Chili.


En face, "la steppe de Mongolie" héberge un chameau et un alpaga.

