(…) qui devait être euthanasié ou ne pouvait être gardé (…) Mulhouse estourbit à l'occasion le produit de naissances malheureuses? Ou est-ce l'expression d'une philosophie personnelle?
Un vieux zèbre offert aux lions équivaut-il à un sanglier servi aux visiteurs? Le premier zoo qui affichera à son menu de la girafe ou du gnou, ponctuellement et annoncé par voie de presse locale à la suite d'une mort naturelle d'un de ses pensionnaires, fera un carton, malheureusement.
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Suisse : un zoo met ses animaux au menu de son restaurant
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- okapi
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Re: Suisse : un zoo met ses animaux au menu de son restauran
Le premier zoo qui affichera à son menu de la girafe ou du gnou, ponctuellement et annoncé par voie de presse locale à la suite d'une mort naturelle d'un de ses pensionnaires, fera un carton
Non je ne pense pas et je dirais heureusement ! Un zoo n'est pas un fournisseur de viande de brousse et certaines espèces ne sont pas associées à une source de nourriture dans nos cultures (girafe, singe ou carnivores) ... ça serait plutôt un très mauvais coup de pub pour lui.
Mais ça, c'est un extrême qui pour moi dépasse la limite. Pour les sangliers, cerfs, autruches, ... que l'on mange déjà ailleurs, là, ça ne me choque pas du tout.
Bien au contraire : ça peut faire prendre conscience aux visiteurs que sauver des espèces c'est aussi sauver la source alimentaire de certaines populations (qui ne se nourrissent parfois que de cueillette et de chasse) et ne pas opposer animal à humain comme on a tendance à le faire. Tout le monde ne détruit pas tout comme les occidentaux, les russes et les chinois.
En fait, ce qui me choque dans tout ça c'est l'importance que l'on donne à l'individus d'une espèce sauvage alors qu'on devrait s'occuper de ce type de problèmes au niveau de l'espèce (de sa diversité, sa représentation et la représentation des sous-espèces).
Le cas typique des méfaits de cette "individualisation" c'est par exemple quand un parc dit avoir "sauver" trois rhinocéros d'un parc de chasse en les achetant. Certes, il a sauvé ces trois là, mais il y a beaucoup de chance que trois autres les aient remplacés devant le fusil et que le parc ait financé l'industrie de la chasse par son achat... Et, les réserves de chasse remplace le lien alimentaire avec les autochtones (qui protège l'espèce) par un lien purement financier qui, lorsque cela ne rapportera pas assez, disparaîtra, et l'espèce avec.
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emil19 - Messages: 372
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Re: Suisse : un zoo met ses animaux au menu de son restauran
La vogue des offres "venez dormir au milieu des lions" est une étape significative: le zoo a longtemps été considéré comme un espace de savoir, puis de promenade. Désormais, c'est un lieu de divertissement avec frites et souvenirs à toutes les portes. "Pour mieux les protéger, mangeons-les": encore un petit effort et ce slogan prendra tout son sens accolé à une problématique génétique de lignage, de pureté et de maintien de l'espèce en captivité. Lorsqu'il sera avéré que pour les trois quarts des animaux captifs la réintroduction sera illusoire ou impossible, la sélection humaine fera le reste.
- okapi
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Re: Suisse : un zoo met ses animaux au menu de son restauran
Je ne vois pas trop les choses comme ça Okapi !
Les ménageries ne présentaient que les animaux dans des cages de béton pour amuser les gens. On fessait des tigrons et on appelé les animaux des "bêtes féroces". Petit à petit les parcs ont commencé à parler de là où les animaux vivaient. Aujourd'hui les zoos nous parlent de milieux, tentent de recréer ces milieux dans les enclos et font de la cohabitation. Ils éduquent les visiteurs à la conservation, parlent de consommation responsable et des problèmes de l'huile de palme.
Pour moi, l'avenir c'est aussi :
- de montrer qu'à des endroits, l'homme et l'animal s'entendent très bien, de parler des cultures humaines qui vivent à proximité et vivent bien avec la nature pour "donner l'exemple"
- d'avoir des bouts de forêt entiers comme enclos, des plaines avec beaucoup de cohabitation
- de travailler sur chaque espèce pour améliorer nos connaissances afin de la préserver, de faire de la sélection en zoo afin de ne pas avoir trop de transmission de maladies génétiques ou malformations et garder une population saine pour une réintroduction future.
Je vois bien des cases (pour les points d'observation) et des panneaux sur un peuple africain en bordure d'une plaine africaine. Bon après ... un enclos de manchot dans un faux bateau, je trouve ça vraiment moche et les gros bateau ne cohabitent pas très bien avec les milieux ... donc ça ne donne pas un bon exemple.
Et donc ... manger du cerf dans un zoo ... c'est un peu : rappeler au gens que des peuples dépendent de populations d'animaux sauvages pour se nourrir et donc qu'elles les défendront, que ces peuples font "partie" de l'écosystème. C'est un bon exemple pour nous qui mettons du gazon de golf et du béton partout et séparons tout. Si on fessait des mares naturelles dans nos jardins, si on essayait de préserver l'environnement où l'on s'installe, de se fondre dans le paysage tout en interagissant intelligemment avec la nature, ça serait un bon début.
Pour la réintroduction "illusoire ou impossible", j'en ai bien peur ! Mais il faut essayer de pousser les hommes à se fondre à nouveau dans la nature sans forcement revenir en arrière sur leur confort et se sera peut-être possible un jour de réintroduire là où on le pensait impossible
Les ménageries ne présentaient que les animaux dans des cages de béton pour amuser les gens. On fessait des tigrons et on appelé les animaux des "bêtes féroces". Petit à petit les parcs ont commencé à parler de là où les animaux vivaient. Aujourd'hui les zoos nous parlent de milieux, tentent de recréer ces milieux dans les enclos et font de la cohabitation. Ils éduquent les visiteurs à la conservation, parlent de consommation responsable et des problèmes de l'huile de palme.
Pour moi, l'avenir c'est aussi :
- de montrer qu'à des endroits, l'homme et l'animal s'entendent très bien, de parler des cultures humaines qui vivent à proximité et vivent bien avec la nature pour "donner l'exemple"
- d'avoir des bouts de forêt entiers comme enclos, des plaines avec beaucoup de cohabitation
- de travailler sur chaque espèce pour améliorer nos connaissances afin de la préserver, de faire de la sélection en zoo afin de ne pas avoir trop de transmission de maladies génétiques ou malformations et garder une population saine pour une réintroduction future.
Je vois bien des cases (pour les points d'observation) et des panneaux sur un peuple africain en bordure d'une plaine africaine. Bon après ... un enclos de manchot dans un faux bateau, je trouve ça vraiment moche et les gros bateau ne cohabitent pas très bien avec les milieux ... donc ça ne donne pas un bon exemple.
Et donc ... manger du cerf dans un zoo ... c'est un peu : rappeler au gens que des peuples dépendent de populations d'animaux sauvages pour se nourrir et donc qu'elles les défendront, que ces peuples font "partie" de l'écosystème. C'est un bon exemple pour nous qui mettons du gazon de golf et du béton partout et séparons tout. Si on fessait des mares naturelles dans nos jardins, si on essayait de préserver l'environnement où l'on s'installe, de se fondre dans le paysage tout en interagissant intelligemment avec la nature, ça serait un bon début.
Pour la réintroduction "illusoire ou impossible", j'en ai bien peur ! Mais il faut essayer de pousser les hommes à se fondre à nouveau dans la nature sans forcement revenir en arrière sur leur confort et se sera peut-être possible un jour de réintroduire là où on le pensait impossible
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emil19 - Messages: 372
- Enregistré le: Jeudi 15 Juin 2006 18:43
Re: Suisse : un zoo met ses animaux au menu de son restauran
Allons, allons! Les zoos ne "recréent" pas les milieux d'origine: dans une très grande majorité de cas, ils "décorent" avec plus ou moins de goût des surfaces carrées ou rectangulaires pour donner le change! Piquets, échafaudages et tables à pique nique n'ont rien à voir avec le milieu naturel! Ce sont des aveux d'impuissance, comme tous les artifices humains installés dans les enclos, pour justifier de la bonne santé mentale de l'animal: il grimpe, donc il est… Pour une poignée de parcs qui assument le droit à l'absence, tous les autres n'assument pas le fait que l'animal puisse être invisible: résultat, des enclos ratissés, du sable et des arbres à l'extérieur… Il faut arrêter d'être naïf! Un okapi dans un enclos vraiment forestier, on ne le verrait pas!
Quand à la "pédagogie", il n'y a toujours qu'une poignée de zoos qui s'en soucient et franchement, ça n'intéresse que nous! Les visiteurs, ils ne viennent pas pour lire, ils viennent pour voir des bêtes, pas trop loin des barrières et plutôt connues: le reste, c'est une source de bonne conscience…
Quand à la "pédagogie", il n'y a toujours qu'une poignée de zoos qui s'en soucient et franchement, ça n'intéresse que nous! Les visiteurs, ils ne viennent pas pour lire, ils viennent pour voir des bêtes, pas trop loin des barrières et plutôt connues: le reste, c'est une source de bonne conscience…
- okapi
- Messages: 12061
- Enregistré le: Lundi 02 Juin 2008 19:02
Re: Suisse : un zoo met ses animaux au menu de son restauran
Avec des raisonnements si arrêtés et défaitistes, c'est sûr, ni les zoos ni leurs visiteurs ne sont près d'évoluer...
Les animaux des zoos sont les ambassadeurs de leurs cousins sauvages. (Pierre Gay)
- raphaël
- Messages: 7204
- Enregistré le: Mercredi 10 Août 2005 15:24
- Localisation: gironde
Re: Suisse : un zoo met ses animaux au menu de son restauran
Il suffit d'ouvrir les yeux! Le zoo est un business, un peu mieux vêtu, sinon déguisé, qu'avant, mais ça reste un puissante machine à fric avant toute autre chose! C'est un long et vieux débat et faire évoluer les zoos en attendant que ça se passe de leur seul fait, c'est un peu comme espérer que les centrales nucléaires vont installer des panneaux solaires et des éoliennes sur leurs toits! Le zoo est un commerce florissant depuis près de deux siècles, étroitement lié à l'exploitation et au trafic de la faune sauvage, un gros et bon business qui se double aujourd'hui d'un profil de rentabilité proche de celui des parcs d'attraction avec malbouffe, souvenirs cheap et public rendu de plus en plus captif par un développement d'infrastructures hôtelières. On s'éloigne un peu de la notion d'institutions vertueuses et scientifiques, non? Oui, je sais, les zoos doivent gagner de l'argent pour pouvoir en verser un peu à la conservation, mais c'est, tout bien considéré, le serpent qui se mord la queue: comme si les quelques centaines de milliers d'euros reversés à la protection de la faune devenaient la justification de l'existence de parcs qui génèrent par ailleurs des millions de chiffre d'affaire…
- okapi
- Messages: 12061
- Enregistré le: Lundi 02 Juin 2008 19:02
Re: Suisse : un zoo met ses animaux au menu de son restauran
Encore une fois Okapi, je pense qu'une bonne façon de voir les choses c'est de se dire que tout n'est pas blanc ou noir. En ce sens les anti-zoos apportent quelque chose, les zoos aussi.
Certes les zoos, surtout privés, sont des entreprises mais contrairement à Marineland, par exemple, et pour la grande majorité les bénéfices ne sont pas distribuer à des actionnaires mais sont soit réinvestis, soit envoyés à des programmes de protection in situ. (Bon malheureusement, c'est pas tout à fait vrai car les banques se servent aussi au passage.) Tant que les parcs sont détenus par des amoureux des animaux qui n'ont pas l'idée d'acheter un supermarché avec les bénéfices du parc ça (les travaux, les hôtel,... ) ne me dérange pas du tout puisque ça reste lié au parc et donc que ces bénéfices gonfleront ceux du parc.
Après tout, plus il y aura de bénéfice plus il y aura d'argent pour envoyer in situ, d'autant plus que les zoos commence à communiquer sur les montants envoyés (peut-être la prochaine étape de l'évolution des zoos).
Le chiffre d'affaire c'est autre chose, il faut enlever tous les frais courants.
Pour moi, introduire le cirque ou d'autres choses de ce type dans un zoo c'est aller à contre courant de l'évolution en cours qui amène les zoos à montrer un environnement plutôt qu'un animal (Je pense notamment aux serres type Masaola de Zurich ou la grande volière de Doué) ... et donc aussi les espèces et interactions plutôt que les individus.
Faire un hôtel de style indonésien dans la zone du zoo dédié à l'Indonésie ou servir de l'autruche ça me parait logique et dans la continuité de l'évolution. Ça me fait penser aux sculpteurs maliens et indonésiens de Doué, je trouve vraiment ça bien et en harmonie avec le parc.
Certes les zoos, surtout privés, sont des entreprises mais contrairement à Marineland, par exemple, et pour la grande majorité les bénéfices ne sont pas distribuer à des actionnaires mais sont soit réinvestis, soit envoyés à des programmes de protection in situ. (Bon malheureusement, c'est pas tout à fait vrai car les banques se servent aussi au passage.) Tant que les parcs sont détenus par des amoureux des animaux qui n'ont pas l'idée d'acheter un supermarché avec les bénéfices du parc ça (les travaux, les hôtel,... ) ne me dérange pas du tout puisque ça reste lié au parc et donc que ces bénéfices gonfleront ceux du parc.
Après tout, plus il y aura de bénéfice plus il y aura d'argent pour envoyer in situ, d'autant plus que les zoos commence à communiquer sur les montants envoyés (peut-être la prochaine étape de l'évolution des zoos).
Le chiffre d'affaire c'est autre chose, il faut enlever tous les frais courants.
Pour moi, introduire le cirque ou d'autres choses de ce type dans un zoo c'est aller à contre courant de l'évolution en cours qui amène les zoos à montrer un environnement plutôt qu'un animal (Je pense notamment aux serres type Masaola de Zurich ou la grande volière de Doué) ... et donc aussi les espèces et interactions plutôt que les individus.
Faire un hôtel de style indonésien dans la zone du zoo dédié à l'Indonésie ou servir de l'autruche ça me parait logique et dans la continuité de l'évolution. Ça me fait penser aux sculpteurs maliens et indonésiens de Doué, je trouve vraiment ça bien et en harmonie avec le parc.
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emil19 - Messages: 372
- Enregistré le: Jeudi 15 Juin 2006 18:43
Re: Suisse : un zoo met ses animaux au menu de son restauran
Okapi, si besoin était, je précise que ce que j'écris sur ce forum n'est que mon expression personnelle et n'engage en rien qui que ce soit d'autre ! 
Encore une fois, personne à part les membres de ce forum n'a jamais parlé de mettre au menu d'un quelconque restaurant de la girafe, du gorille ou du gnou...
Entièrement d'accord là dessus, encore une fois !
Concernant le débat sur les intentions des zoos, Okapi, tu as une vision très noire des choses. Il y a certes du vrai dans ce que tu dis, et certains zoos correspondent bien à ta vision des choses l(e plus commerciaux pour ne pas les citer), mais tous ne sont pas à mettre dans le même panier. De plus, une vision fataliste et défaitiste ne fait jamais avancer les choses.

okapi a écrit:Le premier zoo qui affichera à son menu de la girafe ou du gnou, ponctuellement et annoncé par voie de presse locale à la suite d'une mort naturelle d'un de ses pensionnaires, fera un carton, malheureusement.
Encore une fois, personne à part les membres de ce forum n'a jamais parlé de mettre au menu d'un quelconque restaurant de la girafe, du gorille ou du gnou...

emil19 a écrit:Le cas typique des méfaits de cette "individualisation" c'est par exemple quand un parc dit avoir "sauver" trois rhinocéros d'un parc de chasse en les achetant. Certes, il a sauvé ces trois là, mais il y a beaucoup de chance que trois autres les aient remplacés devant le fusil et que le parc ait financé l'industrie de la chasse par son achat... Et, les réserves de chasse remplace le lien alimentaire avec les autochtones (qui protège l'espèce) par un lien purement financier qui, lorsque cela ne rapportera pas assez, disparaîtra, et l'espèce avec.
Entièrement d'accord là dessus, encore une fois !
Concernant le débat sur les intentions des zoos, Okapi, tu as une vision très noire des choses. Il y a certes du vrai dans ce que tu dis, et certains zoos correspondent bien à ta vision des choses l(e plus commerciaux pour ne pas les citer), mais tous ne sont pas à mettre dans le même panier. De plus, une vision fataliste et défaitiste ne fait jamais avancer les choses.
- Dips
- Messages: 402
- Enregistré le: Mardi 01 Septembre 2009 8:24
Re: Suisse : un zoo met ses animaux au menu de son restauran
Allons! Je n'ai pas une vision noire, elle est à peine rose foncé! Prétendre le contraire, c'est réinventer la politique de l'autruche: les zoos ne sont en aucun cas des acteurs "majeurs" de la protection de la faune et de la conservation: c'est une justification en creux, très bon genre, mais qui n'est d'une part portée que par un très petit nombre de parcs et d'autre part alimentée par des montants "dérisoires" en regard des millions investis par les états. Le zoo est un business, à caractère, parfois, didactique, à vocation, parfois, scientifique, mais c'est avant tout un business. Prétendre le contraire, c'est se voiler la face: il faut accepter que les zoos justifient leur existence par un assemblage plus ou moins cohérent de prétextes, mais on ne peut pas dire que leur existence conditionne la conservation des écosystèmes et de la faune. C'est formidable d'élever des escargots à Thoiry, mais on ne peut pas dire que c'est la raison d'être du parc! Que le zoo profite de son aura économique pour élever ces petites bêtes, c'est très bien, mais elles pourraient être élevées n'importe où sans justifier des frais de chauffage et de nourriture pour des girafes, des éléphants et des singes!
- okapi
- Messages: 12061
- Enregistré le: Lundi 02 Juin 2008 19:02
Re: Suisse : un zoo met ses animaux au menu de son restauran
okapi a écrit: les zoos ne sont en aucun cas des acteurs "majeurs" de la protection de la faune et de la conservation: [...] par des montants "dérisoires" en regard des millions investis par les états.
Tu es sûr de ça ? J'aimerais savoir la différence entre l'argent des zoos pour la conservation des espèces asiatiques, ou malgaches par exemple, comparés à celui versé par les Etats. N'oublions pas que la très grande majorité des pays du monde, hors Europe et Amérique du nord, n'ont même pas de quoi maintenir leurs habitants au dessus du seuil de pauvreté, alors les animaux..
Les animaux des zoos sont les ambassadeurs de leurs cousins sauvages. (Pierre Gay)
- raphaël
- Messages: 7204
- Enregistré le: Mercredi 10 Août 2005 15:24
- Localisation: gironde
Re: Suisse : un zoo met ses animaux au menu de son restauran
Je ne vois pas pourquoi tu opposes business à actions de conservation. Beaucoup de parc trouvent un équilibre, pas parfait mais pas trop mal non-plus.
La question que tu poses est : L'argent serait-il envoyé in situ sans les parcs ?
Je pense que non. Les gens n'enverraient pas spontanément cet argent. Ce que l'Etat ou les collectivités mettent dans les parcs, elles ne le font que pour l'économie de la région, donc cet argent n'irait pas in situ non-plus.
De plus, il ne faut pas oublier qu'un peu d'argent ici ça en fait beaucoup dans certaines régions du monde, c'est pas les mêmes prix.
Et puis, parler juste d'argent, c'est oublier aussi le côté pédagogique des parcs, de réserve potentielle pour les réintroductions, etc.
Sans parcs certains se payeraient des safaris en Afrique avec un bilan carbone pas terrible, sans compter que certaines zones sauvages commencent à crever du tourisme de masse.
Il ne faut pas que nos parcs tombent entre les mains de personnes qui veulent juste se faire de l'argent. Mais aujourd'hui ce n'est pas le cas, à de très rares exception près, la réglementation assez contraignante aidant un peu.
Il me semble que l'on va vers des enclos d’immersion de plus en plus dépaysant, vers une communication sur les programmes soutenus in situ (donc plus de soutien)... et ça me va bien ! Après, les brebis galeuses, "à fermer ou pas ?", c'est un autre sujet.
La question que tu poses est : L'argent serait-il envoyé in situ sans les parcs ?
Je pense que non. Les gens n'enverraient pas spontanément cet argent. Ce que l'Etat ou les collectivités mettent dans les parcs, elles ne le font que pour l'économie de la région, donc cet argent n'irait pas in situ non-plus.
De plus, il ne faut pas oublier qu'un peu d'argent ici ça en fait beaucoup dans certaines régions du monde, c'est pas les mêmes prix.
Et puis, parler juste d'argent, c'est oublier aussi le côté pédagogique des parcs, de réserve potentielle pour les réintroductions, etc.
Sans parcs certains se payeraient des safaris en Afrique avec un bilan carbone pas terrible, sans compter que certaines zones sauvages commencent à crever du tourisme de masse.
Il ne faut pas que nos parcs tombent entre les mains de personnes qui veulent juste se faire de l'argent. Mais aujourd'hui ce n'est pas le cas, à de très rares exception près, la réglementation assez contraignante aidant un peu.
Il me semble que l'on va vers des enclos d’immersion de plus en plus dépaysant, vers une communication sur les programmes soutenus in situ (donc plus de soutien)... et ça me va bien ! Après, les brebis galeuses, "à fermer ou pas ?", c'est un autre sujet.
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emil19 - Messages: 372
- Enregistré le: Jeudi 15 Juin 2006 18:43
Re: Suisse : un zoo met ses animaux au menu de son restauran
Bon, allez, un chiffre: la RSPB (The Royal Society for Protection of Birds) a levé l'année dernière un peu plus de 93 millions de livres pour la protection de la faune dans le Royaume Uni et au-delà. Plus de 100 millions d'euros pour la protection in situ et nous parlons d'une seule organisation… Multipliez par dix, les Américains sont très forts pour ce genre d'organisations, et vous allez obtenir… Sans même évoquer l'implication des états…
Pour en savoir plus: http://www.rspb.org.uk
Pour en savoir plus: http://www.rspb.org.uk
- okapi
- Messages: 12061
- Enregistré le: Lundi 02 Juin 2008 19:02
Re: Suisse : un zoo met ses animaux au menu de son restauran
Un autre chiffre, celui de la National Wildlife Federation: 92 millions de dollars levés en 2012 pour la protection de la faune en Amérique et au-delà. J'imagine que des organisations similaires existent en Allemagne, en Suisse, aux Pays Bas… Nous parlons donc de centaines de millions d'euros, voire de milliards, récoltés chaque année pour la protection de la Nature: à combien s'élève la contribution de l'ensemble des parcs français pour une année? Et, encore une fois, les états ne sont pas concernés ici.
Pour info au Québec: à l'occasion de la cérémonie de remise des diplômes à la cohorte 2013 des agents de protection de la faune, le ministre du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs, M. Yves-François Blanchet, a annoncé des investissements de 9,3 M$ à la Station touristique Duchesnay, qui abrite le Centre de formation et de perfectionnement des agents de protection de la faune.
Pour info au Québec: à l'occasion de la cérémonie de remise des diplômes à la cohorte 2013 des agents de protection de la faune, le ministre du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs, M. Yves-François Blanchet, a annoncé des investissements de 9,3 M$ à la Station touristique Duchesnay, qui abrite le Centre de formation et de perfectionnement des agents de protection de la faune.
- okapi
- Messages: 12061
- Enregistré le: Lundi 02 Juin 2008 19:02
Re: Suisse : un zoo met ses animaux au menu de son restauran
Il va de soi que cet argent est collecté essentiellement auprès des particuliers, sans doute ceux qui ne mettent pas les pieds dans un zoo par conviction, éthique ou refus d'encourager la captivité comme prétexte à la conservation. Ce qui est sûr, c'est que cet argent ne vient pas des zoos et qu'il prouve à quel point on peut faire sans. Cela signifie surtout que le grand public est prêt à financer des actions in situ, bien plus sensibilisé par les grandes organisations que par les zoos eux-mêmes où les boîtes destinées à collecter des fonds restent souvent vides. Au contraire, en payant son entrée, le visiteur se détache d'une perception altruiste et en veut pour son argent: il oublie le reste du monde et profite avant tout du spectacle. En glissant un chèque dans une enveloppe ou en effectuant un virement, il agit directement, sans l'intermédiaire de la visite qui lui a déjà coûté un peu d'argent. En fait, le pourcentage du ticket d'entrée pour la conservation est largement inférieur au montant versé en moyenne par les particuliers impliqués dans une démarche de protection. L'importance des fonds collectés chaque année, notamment pour la création ou le maintien de réserves naturelles, pourrait laisser supposer que des plans d'élevage pourraient aussi voir le jour et constituer de manière indépendante et sans arrière-plan spectaculaire ou commercial des unités de réintroduction. Bref, on peut délier zoo et conservation dans de nombreux cas et attacher plutôt les parcs à une mission didactique, un domaine où malheureusement ils n'excellent guère.
- okapi
- Messages: 12061
- Enregistré le: Lundi 02 Juin 2008 19:02
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