Pour sauver les éléphants d’Afrique, envoyons-les aux Etats-Unis.
Il y a 13 000 ans, cinq espèces différentes d'éléphants peuplaient les Grandes Plaines — région des Etats-Unis située entre le Mississippi et les Rocheuses — aux côtés de tigres aux dents de sabres et de guépards américains. Aujourd'hui, il reste des pachydermes sur les continents africain et asiatique, mais au rythme auquel les animaux sont exterminés par les braconniers l'espèce pourrait bientôt s'éteindre.
Selon le site Internet du World Elephant Day, il ne reste que 400 000 éléphants d'Afrique sur plus d'un million en 1980. Les éléphants d'Asie, en voie d'extinction, ne sont plus que 40 000.
Pour les sauver, pourquoi ne pas les déplacer là où ils ne seront plus chassés ? C'est ce que propose la National Review, qui préconise de réintroduire des éléphants aux Etats-Unis, au même titre que les bisons ont été réintroduits dans le pays. « La chasse a eu raison de nos éléphants américains. Comme elle a eu raison de nos bisons. mais nos bisons sont de retour. Pourquoi ne pas ramener les éléphants ? », demande l'article qui précise que le continent serait tout à fait adapté aux animaux (climat, espace, etc.).
Un parc historique
Dans un article daté de 2005, National Geographic se faisait déjà l'écho de cette initiative en citant le projet de chercheurs de l'université de Cornell. Leur objectif était de réintroduire « les plus proches parents vivants » des animaux qui vivaient sur le territoire nord-américain durant l'âge de glace : les mammouths, les tigres aux dents de sabre et le guépard américain. Ces mammifères seraient remplacés par des lions, des guépards, des éléphants et des chameaux.
Leur étude, publiée dans la revue Nature, suggère de créer un parc écologique historique. Surtout, introduire le guépard africain aux Etats-Unis permettrait d'aider à empêcher son extinction, prévue pour la fin du siècle prochain, selon lui. Idem pour l'éléphant d'Afrique, dont la réintroduction constituerait l'étape « ultime » de leur projet : « On sait, grâce à des études menées sur le long terme, à quel point les éléphants sont une espèce-clé, qui joue un rôle important dans l'écologie africaine. »
Cette proposition diffère cependant de celle relayée par la National Review puisque les chercheurs de Cornell n'envisagent « en aucun cas » de capturer des animaux sauvages pour les installer aux Etats-Unis, mais de libérer les individus qui vivent aujourd'hui dans des zoos du pays et de les réintroduire progressivement.
Source :http://bigbrowser.blog.lemonde.fr