Il est 7 heures, le zoo de Plaisance-du-Touch, aux portes de Toulouse, s'éveille sous un soleil de miel. Michaël De Zotti, 29 ans, soigneur animalier, prend son service. Comme tous les matins, il prépare le petit-déjeuner de Rahima, Quibala et Ondiri, les trois demoiselles angolaises au long cou.
Leur ration se compose d'un mélange d'avoine aplati, de granulés de betteraves, de farine d'orge auxquels s'ajoutent des fruits et des légumes. «Aujourd'hui, ce sera bananes, carottes, endives et oignons», précise Michaël. Il faut compter 3 kg de nourriture par animal, matin et soir. Ces trois girafes, toutes des femelles, proviennent du zoo de Dortmund, en Allemagne. Elles sont à Plaisance-du-Touch depuis le mois d'avril, sur les cinq nouveaux hectares du parc. Prochainement, le zoo va accueillir une quatrième girafe. Cette fois, ce sera un mâle pour la reproduction.
Elles déjeunent jusqu'à 9 h
Rahima, Quibala et Ondiri passent la nuit dans des box conçus spécialement pour elles. Ils font 9 mètres de haut. En journée, elles sont dehors dans l'enclos qui leur est réservé, non loin des hippopotames Pipo et Fifi.
Michaël a terminé la préparation des collations matinales. Il les verse dans trois seaux qu'il va ensuite accrocher en hauteur sur chacun des portails des enclos. Les girafes s'avancent avec précaution et plongent leurs têtes délicates dans les récipients. Elles prennent une bouchée qu'elles mâchent lentement. Les belles déjeunent de 7 h 30 à 9 heures, à leur rythme.
Michaël passe une heure tous les matins avec elles. «On finit par s'attacher, reconnaît-il. Elles sont très routinières et n'apprécient guère le changement. Ce sont des animaux très craintifs et impulsifs. Au moindre bruit, elles s'affolent. Il faut se méfier de leur coup de patte. Il peut faire très mal», prévient Michaël.
Le menu de leur ration est élaboré par la vétérinaire du zoo, Sylvie Clavel, en poste à Plaisance depuis 12 ans. C'est la première fois qu'il y a des girafes ici. La «véto» a dû «potasser» pour se familiariser avec l'espèce. Elle est même allée à la Réserve africaine de Sigean voir ses collègues.
Langue noire de 45 cm
«Ces girafes angolaises évoluent dans un climat très aride. Elles sont assez claires et plutôt grandes avec des pattes longues de 1,80 m et un cou de 2 mètres. Elles pèsent autour de 900 kg et sont folivores», précise Sylvie Clavel. Folivores ? «Cela signifie qu'elles mangent des feuilles. Leur appareil digestif est adapté à la digestion des feuilles et non de l'herbe. Il leur faut donc un fourrage et des compléments alimentaires adaptés», ajoute la vétérinaire. Celle-ci n'intervient qu'en cas de problèmes ou pour contrôler leur nourriture. «La girafe est un animal gracieux. Elle évolue à un autre niveau. Elle panique très vite, il faut se méfier.»
Il est 9 heures, le petit-déjeuner est terminé. Michaël ouvre l'enclos, Rahima, Quibala et Ondiri peuvent sortir. Mais là encore, patience ! Tout dépend du bon vouloir de ces demoiselles, impossible de les brusquer. Du haut de leur cou, elles inspectent les lieux puis s'avancent, en marchant à l'amble (elles lèvent les deux jambes du même côté en même temps). Dehors, un filet de luzerne ainsi que des branchages accrochés à un arbre les attendent. Elles le savent et dévorent les feuilles en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Rahima, Quibala et Ondiri attrapent les rameaux avec leur langue noire longue de… 45 cm.
Il est 9 h 30. A la caisse, les premiers billets d'entrée sont imprimés. La panse pleine, Rahima, Quibala et Onduri n'ont plus qu'à affûter leurs plus beaux sourires devant les flashes.
Source : La Dépêche.