Un employé du zoo du Bassin d'Arcachon qui avait frappé l’animal vient d’être condamné au tribunal.
Le 21 mars 2013, une autruche du zoo du bassin d'Arcachon, à La Teste-de-Buch, était retrouvée morte dans le local où elle était hébergée auprès d'un vieux poney de 38 ans. L'animal portait les traces de violents coups à la tête et son bec était brisé. Une enquête de police, ouverte pour une autre cause, a permis d'élucider l'énigme de l'autruche morte.
À l'origine, les enquêteurs intervenaient dans le cadre d'une plainte pour harcèlement moral, déposée par un salarié du zoo. Elle visait un autre employé, qui a été condamné vendredi dernier, devant la 5e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Bordeaux, à six mois de prison, dont quatre avec sursis, d'une part pour harcèlement moral, d'autre part pour actes de sévices ou de cruautés sur un animal.
Présent à l'audience et défendu par Me Hervé Maire, le prévenu a farouchement nié avoir exercé la moindre violence sur l'oiseau. Pour sa défense, il a maintenu que l'autruche avait été victime de coups de sabot du poney qui partageait le même local. Ce qui, techniquement, soulevait de nombreuses questions en raison de l'âge avancé de l'équidé et de la hauteur du volatile, qui a été frappé à la tête et sur le bec. Sa thèse s'est heurtée à celle de plusieurs autres salariés du zoo.
Après la première plainte déposée, d'autres employés se sont fait connaître des enquêteurs. Eux aussi ont affirmé avoir été victimes de harcèlement moral de la part de l'homme présent vendredi à la barre. Ils lui reprochent un comportement agressif et des mots blessants. À l'audience, le président Alain Reynal a évoqué les différents témoignages réunis par les enquêteurs. Un seul d'entre eux était en faveur du prévenu et affirmait qu'il n'était pas capable de faire du mal aux animaux.
Témoignages accablants
Les autres déclarations, une dizaine rassemblées dans le dossier d'enquête, sont au contraire accablantes. Elles ont en tout cas étayé les poursuites pour harcèlement moral, mais également celles pour sévices et cruautés envers un animal, décidées par la justice.
Un des témoins a affirmé et maintenu, lors de l'audience, avoir vu l'employé mis en cause porter des coups, avec une pelle, sur le bec de l'autruche. D'autres affirment qu'il s'est vanté auprès d'eux de ces violences.
L'homme a cependant jusqu'au bout maintenu ses dénégations. Mais en plus des paroles dégradantes à leur égard, les salariés qui ont témoigné ont aussi unanimement évoqué la nervosité fréquente et la méchanceté du prévenu lorsqu'il était en présence des animaux du zoo. Pour le vice-procureur Jean-Louis Rey, la culpabilité était établie. Il demandait six mois de prison avec sursis.
Au début de cette affaire, le salarié mis en cause, qui travaillait depuis quinze ans dans ce zoo, a été licencié. À la barre, le directeur, Bernard Couturier, a regretté de ne pas avoir vu le comportement de son salarié vis-à-vis des autres employés et des animaux. Il s'était constitué partie civile et a obtenu 2 000 euros de dédommagement pour la mort de l'autruche et 1 000 euros de préjudice moral. Le salarié qui avait déposé plainte pour harcèlement moral s'est pour sa part vu reconnaître un préjudice moral de 5 000 euros.
Source : Sud-Ouest.