L'ancien enclos des éléphants du Zoo de Lyon.

[grievous]

Le mécénat est intéressant...mais il est plus facile d'en parler que d'en avoir.

Les possibilités sont nombreuses mais il y a une certaine frilosité bien française sur le sujet.

[bastet_75]

Le mécénat marche très bien en France. Mais il faut être lucide, les entreprises ne le font pas par bonté d'âme. Reste à déterminer en quoi un tel soutien serait profitable à l'entreprise mécène. Les pistes avancées par Okapi sont plausibles.

[okapi]

Le principe de base du mécénat, c'est de le construire: les entreprises ne décident pas spontanément d'investir en visibilité un beau matin, mais parce qu'elles sont sollicitées et que le plan est bâti en amont et en fonction de leur identité. Le mécénat fonctionne très bien en France, sans doute jamais assez, mais c'est une habitude de dire que c'est mieux dans les pays anglo saxons. Le mécénat, c'est à peu près comme les fonds européens, ça ne vient pas tout seul et il faut une équipe dédiée. C'est une contrainte, mais les résultats en valent souvent la peine. Il faut surtout commencer par avoir une idée et imaginer qui va le mieux répondre à cette idée: rien que ça, c'est des mois de travail, donc un zoo dont le code génétique est avant tout de gérer des bêtes enfermées privilégie souvent le quotidien et le mécénat c'est de l'anticipation. C'est pas gagné.

[grievous]

Si je me suis permis de dire ceci c'est par connaissance de la difficulté du mécénat. Il est faux de croire que les zoos ne s'investissent pas ou n'anticipent pas ce genre de choses.

Comme souvent c'est les connaissances et les réseaux qui font qu'un mécénat fonctionne ou pas...et ça bah un réseau ça se construit pas aussi facilement...

[okapi]

As-tu une idée du résultat de cet investissement des zoos dans leur quête de mécénat? Le zoo de Vincennes en avait noué un avec Vilmorin, mais c'était anecdotique en regard de ce que font les parcs américains. Au-delà du réseau et des connaissances, et si on se réfère au fonctionnement des zoos où c'est monnaie courante de faire appel au mécénat, c'est surtout à la manière de cultiver le désir de "mécéner" qu'il faut s'intéresser. Il y a aussi un truc qui marche très bien, c'est l'ADMICAL, l'association historique qui porte le mécénat en France. L'un des obstacles majeurs en France, c'est la possibilité pour le mécène de donner son nom au bâtiment, à l'enclos ou à la volière qui fait débat. Près de deux milliards pour la culture chaque année, le zoo, avec sa visibilité populaire, devrait avoir toutes les chances d'en profiter un peu. L'un des leviers en la matière, c'est les associations d'amis ou les fondations associées qui sont capables de lever des fonds au service du parc, mais encore faut-il avoir envie de s'en doter et les faire fonctionner, ce qui nous ramène à la question de la gestion du quotidien.

[togare]

Le Parc de la Tête d'Or est la principale attraction touristique à Lyon.
La mairie a tout interêt à débloquer de l'argent afin de rénover le batiment des éléphants qui dans l'état actuel laisse une partie importante du zoo à l'abandon. D'autant plus que les deux enclos des tigres sont eux aussi inoccupés même si un manul, non visible du public, est hébergé dans l'un d'eux. En 2013 l'enclos des lions a été aggrandi et réaménagé.
On peut imaginer que des animaux asiatiques occuperont cet enclos puisqu'à proximité ce trouve la fauverie qui accueille actuellement des lions d'Asie, des panthères de l'Amour, des petits pandas et des gibbons à favoris blancs.

[okapi]

Une attraction touristique qui ne rapporte rien… Et il faudrait savoir si les deux ou trois millions de visiteurs annuels sont essentiellement Lyonnais, s'il s'agit de visiteurs réguliers, 500 000 qui y vont 6 fois, 300 000 qui y vont 10 fois ou 150 000 qui y vont 20 fois, genre promeneurs du dimanche, joggers du matin ou visiteurs du mercredi… 52 semaines, ça ouvre de sacrées perspectives de régulations d'un chiffre astronomique. Combien de touristes visitent vraiment le zoo? Les parcs publics gratuits sont-ils fréquentés majoritairement par des habitués ou sont-ils vraiment générateurs de visites extérieures? Paradoxalement, c'est bien parce qu'ils sont traversés par des millions de visiteurs qu'un mécénat visible aurait toutes les chances d'être valorisé. Mais la ville n'a guère de raisons d'investir dans de coûteuses structures innovantes si au bout du compte il n'y a pas de retour financier sur l'investissement. Reste, évidemment, l'impact électoral, mais c'est toujours à double tranchant: une partie des électeurs pensera qu'il valait mieux construire une école, un dispensaire ou améliorer la voirie plutôt que de bâtir un pavillon pour des longibandes, des anoas ou des langurs… D'où l'intérêt du mécénat qui n'a pas de comptes à rendre, hormis à l'institution elle-même…

[raphaël]

Dans une ville aussi peuplée que Lyon, j'imagine bien une entreprise financer un enclos ou un projet, avec en échange quelques articles dans la presse voire leur nom devant la structure.
Ce n'est pas la même échelle, mais l'élevage conservatoire des visons à Calviac a été financé par la fondation EDF.

[okapi]

Et la volière des outardes houbaras par un dignitaire d'Abu Dhabi, avec une plaque discrète sur le côté de l'enclos.
La question est toujours d'avoir un projet ambitieux en accord avec la fierté d'un entrepreneur qui aura envie d'y associer son nom. C'est sans doute ça le plus complexe: avoir la bonne intuition pour ne pas envoyer 1000 dossiers au hasard. C'est là que la notion de réseau est importante: mais on ne le construit pas, on engage la bonne personne qui le possède déjà, comme toute bonne fondation anglo saxonne.

[bastet_75]

En revanche, sur le même modèle que la Ménagerie, Lyon pourrait jouer sur des partenariats étrangers, un enclos pour promouvoir un pays.