Zoo de la Teste : Nouveauté 2014

[okapi]

La vraie bonne question, c'est: les animaux n'appartiennent pas aux zoos, ils n'appartiennent pas à l'EAZA, donc, à qui sont-ils? Comme ils ne disposent pas de leur droit de choisir leur cadre de vie, qu'ils sont soumis aux règles des hommes, qu'ils peuvent se retrouver dans une caisse du jour au lendemain pour franchir les frontières et se retrouver dans un pré ou une fosse sans préavis, qu'ils ne peuvent compter que sur la bienveillance de leurs gardiens pour les nourrir et que l'on décide à leur place dans quelques milliers de cas chaque année de leur dernière heure, sur recommandation notamment de l'EAZA, on peut accepter l'idée qu'en effet l'institution exerce un quasi droit de vie et de mort sur bon nombre d'espèces à travers le monde. Ce n'est pas possession au sens strict, mais ça y ressemble quand même beaucoup, non?

[okapi]

En recoupant quelques informations, il semble en effet qu'une partie des parcs soit parfois un peu moins "vertueuse" que de nombreux confrères… On achète toujours des animaux, oiseaux, reptiles et mammifères se vendent, y compris d'un parc à l'autre et les parcs à l'Est ne sont sûrement pas les seuls à céder leurs bêtes contre de l'argent.

[jean-marc]

a vraie bonne question, c'est: les animaux n'appartiennent pas aux zoos,

Les animaux appartiennent forcément à un zoo soit celui où ils sont présentés soit à un autre parc qui les a placé en dépôt là.
Et après pour la vertu, chacun à sa politique, il y a des parcs non EAZA qui ne pratiquent que le don entre parcs, d'autres qui vendent leur animaux de même pour les parcs EAZA..certains même, donnent leur animaux aux parcs EAZA et les vendent aux non EAZA

[okapi]

C'est du pinaillage, forcément, mais une institution qui a droit de vie et de mort sur des êtres vivants et dont les recommandations ont force de loi dans un petit monde dont les habitants n'ont pas le choix (la panthère longibande de Paris soumise à contraception et la girafe danoise supprimée) flirte quand même avec la possession… Qu'est-ce qui définit la propriété? L'animal est plus en transit qu'autre chose dans de nombreux cas et sur consultation des fiches, il peut déménager du jour au lendemain: la notion de propriété reste donc très relative…

[Philippe]

Le parc de la géo-zoologie

Le zoo vient d’inaugurer un nouvel espace dédié à l’Asie. D’ici cinq ans, il se sera entièrement réaménagé en zones géographiques. Un travail colossal.

Créé il y a 30 ans par Bernard Couturier, le zoo de La Teste-de-Buch est en train de faire peau neuve. Sous la houlette de Rudy et Ludovic, les deux fils Couturier, il se réaménage progressivement en zones géographiques. La première partie, dédiée à l'Asie, a ouvert le 12 avril, à l'issue de travaux retardés par les intempéries.

Un lac de 3.000m2 a été réaménagé avec des îles pour les macaques ouandérous et les entelles hanuman et une serre de 1000m2 a été construite afin d'accueillir une femelle et son bébé orangs-outans de Bornéo. « Une espèce rare dans les zoos » explique Rudy en expliquant que « d'ici 2020 il n'y aura plus d'orangs-outans en liberté. »

Un rhinocéros indien

« Asia Forest se construit sur deux ans. Nous allons prochainement accueillir des nouveautés rares » poursuit Rudy. Ainsi est annoncée l'arrivée d'un rhinocéros indien (le plus important des rhinocéros pouvant mesurer jusqu'à deux mètres au garrot), des nilgauts, des antilopes cervicapres et des cerfs axis. Un mâle orang-outan sera également installé dans une seconde serre. « L'espèce est très solitaire » stipule le responsable.

Le zoo collabore avec d'autres parcs en Europe et travaille notamment avec un site tchèque. Il fait également partie du programme d'élevage européen. Il est l'un des rares sites à accueillir, depuis 2012, un couple de rhinocéros noirs. « Ils ne sont que six en France. »

10 hectares à réaménager

Les rhinocéros noirs qui augurent du second aménagement à venir dans le zoo et qui sera consacré à l'Afrique. « Nous allons refaire 10 hectares » annonce Rudy. Après l'enclos de contact avec les lémuriens réalisé en 2013, enclos des tigres blancs et la fosse à ours à colliers, le zoo poursuit sa division en zones géographiques.

À terme, il comptera cinq zones géographiques : l'Asie, l'Afrique, Madagascar, l'Amérique du nord et l'Amérique du sud.

Source : Sud-Ouest.

[Philippe]

Il fait également partie du programme d'élevage européen.

Sauf erreur de ma part, le zoo du Bassin d'Arcachon n'est pas membre de l'EAZA, même à titre temporaire...

[Philippe]

Okapi, je ne suis pas sûr que l'on puisse écrire que l'euthanasie du girafon de Copenhague émane d'une recommandation de l'EAZA.
Emettre le souhait qu'un animal ne se reproduise pas (ou plus) n'est en rien synonyme d'exiger son euthanasie, . A preuve, une partie des membres de l'EAZA se sont démarqués (plus ou moins nettement et plus ou moins clairement) de la politique du zoo danois.
Je pinaille mais je crois qu'il faut éviter de jeter l'EAZA avec l'eau de la "gestion" animalière de certains établissements.

[okapi]

Pinaillons, pinaillons! Ce n'est certes pas une "recommandation" directe de l'EAZA, mais la supervision globale de la gestion des groupes et des collections avec tout ce que cela comporte de "mainmise bienveillante" sur les parcs membres, l'extrême attention portée sur la pureté des lignées, le respect et les exigences liées à la contraception et la gestion des naissances, les transferts obligés et les couples arrangés, franchement, ça ressemble quand même à une domination planétaire, non? D'autant que les parcs membres se doivent de jouer le jeu et se plient aux injonctions sans sourciller…

[Philippe]

Rappelons tout de même que Copenhague n'était en rien "contraint" d'euthanasier le girafon. Rien (en tout cas pas l'EAZA) n'oblige en effet un parc à héberger telle ou telle espèce...

La supervision globale de la gestion des groupes et des collections avec tout ce que cela comporte de "mainmise bienveillante" sur les parcs membres, l'extrême attention portée sur la pureté des lignées, le respect et les exigences liées à la contraception et la gestion des naissances, les transferts obligés et les couples arrangés...

Ne peut-on se féliciter de l'attention portée à la pureté des lignes ? Ne pas avoir pris conscience plus tôt de cette nécessité rend aujourd'hui la sauvegarde ex-situ de certaines (sous-)espèces scientifiquement contestable. Et n'est-il pas louable de prévenir la consanguinité au sein des lignées captives ?
Enfin et surtout, que ne dirait-on pas si les EEP et leurs recommandations (lesquelles concernent aussi les conditions d'élevage, les protocoles de reproduction) n'existaient pas ? Ne serions-nous pas les premiers à alors appeler de vos voeux une instance régulatrice et "supérieure" supervisant les programmes de reproduction aux échelles continentales ? Bref, à considérer l'EAZA comme une nécessité ?

[okapi]

Mais je ne conteste rien! Surtout pas! Au contraire, je voudrais une instance encore plus puissante qui ordonne, oblige et tranche, interdise et punisse avec de lourdes amendes pour contraindre tous les parcs à se plier à la doxa la plus stricte qui se puisse concevoir! Si une autorité de régulation contrôlait les choix des zoos et imposait pour de vrai des normes rigoureuses en matière d'enclos, publiait un satisfecit mensuel, trimestriel et annuel qui permette au grand public de juger et de critiquer, y compris sur place: "pourquoi vos suricates ont-ils moins d'espace et d'enrichissement qu'à X?" Pourquoi vos gibbons sont-ils dans une volière de 3 mètres de haut alors qu'il s'agit d'une espèce arboricole et qu'à Y ils ont de vrais arbres? Pourquoi vos binturongs ne disposent-ils pas d'un plan d'eau alors qu'ils sont bons nageurs? Pourquoi vos panneaux sont-ils aussi succincts?
Il y a une mission de contrôle à créer, y compris du point de vue du visiteur en l'éduquant pour ce faire: beau programme, non?

[Philippe]

Pour que cela puisse fonctionner ainsi, la philosophie d'une pareille instance doit faire l'unanimité. Et si je suis partisan, comme toi, d'une structure aux pouvoirs étendus, je crois que celle-ci doit être portée sur les fonts baptismaux par les parcs eux-mêmes et non par une instance bureaucratique soumise à divers lobbyings.

[okapi]

Un collège coopté par les parcs, oui, mais une équipe dirigeante déconnectée du business, sinon, c'est un autre lobbying… Mais c'est utopique. Une autorité de régulation intergouvernementale, avec des spécialistes, des scientifiques, un ou deux candides et des professionnels pourrait aussi orienter la stratégie globale.

[Philippe]

Pourquoi utopique ?

[okapi]

Parce que c'est avant tout un business et que jamais le commerce ne s'effacera devant l'intérêt général: il y a trop d'enjeux financiers…

[bastet_75]

La dimension commerciale est difficile à éviter.. Ce sont les visiteurs qui entretiennent les installations et par leur visite financent le parc et les programmes.