Un enclos sera créé au printemps pour accueillir des dinosaures. Ces avatars en 3D se voudront plus vrais que nature, sur la base des dernières découvertes scientifiques.
L’avatar façon Pessac, ce sera pour ce printemps au zoo. Un petit pas pour les visiteurs et un grand bond en arrière de 65 millions d’années pour l’imaginaire nourri des dernières connaissances scientifiques. Des dinosaures bien vivants vont rejoindre tigres, girafes, flamands roses, primates et autres espèces d’aujourd’hui mais dans un enclos un peu spécial : numérique.
Vivants mais en 3D, donc. En fait, ces trois dinosaures style raptors, avec des dents qui raclent le plancher (des vaches ?) sont encore en gestation dans des entreprises d’Aquitaine spécialisées dans le virtuel.
Interactif
L’effet devra être presque « plus vrai que nature », comme si trois dinosaures, un mâle et deux femelles, se trouvaient effectivement derrière une des vitres du zoo. La grande nouveauté sera l’interactivité avec l’environnement. Dotés d’une intelligence artificielle, les trois spécimens évolueront selon une « réalité augmentée » : les attitudes des visiteurs entraîneront des réactions « naturelles » de la part de ces animaux virtuels.
Le fonctionnement tiendra compte de la lumière ambiante « pour améliorer l’intégration de l’animal dans le décor réel et renforcer ainsi le sentiment d’immersion ». Il ne s’agit pas de créer simplement un jeu vidéo XXL. Le zoo de Bordeaux-Pessac a une ambition scientifique en s’appuyant sur l’expertise d’un comité ad hoc. Outre les « comportements crédibles » au regard des recherches, ces avatars constitueront la première reconstitution de l’utahraptor à partir d’ossements trouvés récemment. L’expérience s’accompagnera de contenus pédagogiques sur la paléontologie, la biodiversité du passé et le concept d’évolution. Le prototype pourra être réutilisé et adapté pour d’autres projets : musées, parcs animaliers…
Zoo du futur
Ces informations ont été divulguées par le Conseil régional, « séduit » par cette initiative du zoo que dirige Raphaël Dupin. La Région a décidé d’apporter une aide de 189 192 euros, dans le cadre de son appel à projet Médiation innovante du patrimoine au service du développement touristique. Elle a « identifié la filière du e-tourisme et de la numérisation du patrimoine comme l’une des filières prioritaires en matière de développement économique », précise un communiqué, derrière lequel, on sent la… patte d’Alain Rousset.
Cette expérience, dans l’actuel zoo de Bordeaux-Pessac, préfigure peut-être ce que l’on pourrait trouver dans le futur parc animalier et végétal voulu par Alain Rousset quand il était maire de Pessac et aujourd’hui soutenu par le Conseil régional dans le cadre d’un syndicat mixte. Ce parc doit être créé au Bourgailh d’ici le printemps 2017. Il ne sera pas seulement cinq fois plus grand, mais visera des objectifs scientifiques, en affichant la volonté de participer à la conservation des espèces et des milieux naturels sur des points sensibles de la planète. Et puisque le combat semble définitivement perdu pour les espèces disparues, pourquoi ne pas faire entrer les dinosaures dans l’ère du numérique ?
Source : Sud Ouest