Au zoo, Papyrus, le tapir, a mordu la poussière
À 17 ans, Papyrus, le tapir emblématique du zoo de Lille, a mordu la poussière. Une colique aiguë, dont l’origine reste indéterminée, a eu raison de ce solitaire au corps massif. Maigre consolation, Papyrus a été transporté au musée d’Histoire naturelle de la ville. Congelé, il sera ensuite « taxidermisé » et fera certainement un come-back posthume. Un tapir ne s’use que si l’on s’en sert.
Poussière tu es, poussière tu retourneras. Papyrus, l’un des tapirs du zoo de Lille, vient d’être aspiré vers d’autres cieux. Ce matin, sous un ciel gris et lourd, les employés se refusaient à tout commentaire. Pendant que se déroulait une visite pédagogique aussi fraîche que matinale, ils restaient figés, sous le choc de cette disparition qui résonne comme un mystère. À une question simple… mise sur le tapir, « De quoi est mort Papyrus ? », aucune réponse immédiate n’a été apportée. « Il faut une autorisation municipale… » Et peu importe si on les bombardait, le résultat était le même. Au moins, Papyrus n’est pas mort de froid, nous a-t-il été confirmé. « C’est une colique aiguë qui a eu raison de lui. Elle a provoqué une perforation intestinale. Papyrus a été veillé toute la nuit avant de s’éteindre, mercredi », a précisé Cyrille Pradal, conseiller municipal délégué au zoo. Les raisons exactes du décès restent pour le moment indéterminées. Quelques mauvaises langues lâchant qu’un régime plus riche en fibres s’imposait pour qu’un tapir ne fasse pas moquette.
Congelé
Enfin, quoi de plus perçant que de s’accrocher à l’existence quand on vit quotidiennement sous une pancarte où est écrit « Espèce en voie de disparition » ? Dur pour le moral. Papyrus, pas manchot, avait pourtant mis les bouchées quintuples pour conjurer le sort. Il formait avec Laetitia un couple jugé très fertile. Heureux père de cinq enfants (disséminés pour partie, pour éviter tout problème de consanguinité), ce tapir terrestre (ou tapir de sol) a-t-il été prématurément usé par un rythme de procréation insensé ? « Tous les douze à dix-huit mois, contre deux ans habituellement. » « Il nous reste sur place une femelle et deux petits », précise la directrice du zoo.
À 17 ans, Papyrus semblait avoir encore de belles années devant lui. Ce solitaire au corps massif et à la trompe mobile, qui avait donc réussi l’exploit de fonder une belle famille à l’ouïe et à l’odorat développés, laissera le souvenir d’un épais tapir qu’on adorait brosser dans le sens du poil. L’histoire n’est, pour autant, pas terminée. Le musée d’Histoire naturelle va lui dérouler le tapis rouge. « Son corps congelé sera ensuite taxidermisé. On le reverra lors d’une prochaine exposition », assure Cyrille Pradal. Une nouvelle page s’écrit pour Papyrus.
Le zoo de Lille, référent pour la sauvegarde des tapirs (dont on ne dénombre plus qu’une poignée d’individus (5 500 dans le monde), devrait pourvoir récupérer un nouveau reproducteur via un système d’échanges d’animaux. « Les tapirs terrestres font l’objet d’un programme européen d’élevage. L’ensemble est géré par une coordinatrice à qui nous avons fait une demande. » Les marchands de tapirs étant ici interdits.
P.S.
Source : http://www.lavoixdunord.
Un article aux relents d'Almanach Vermot un peu besogneux mais l'info méritait d'être publiée sur le forum,
