Qui n'a pas vu de ses yeux ou du moins entendu parler de cette pacifique invasion ? Récemment, une lectrice nous envoyait un cliché en témoignant. Elle avait saisi depuis sa terrasse, rue Wulfran-Puget des perruches à collier dans les arbres. La preuve en vert fluo sur vert forêt de la prolifération de ces oiseaux exotiques.
Longtemps, les Marseillais ont cru à une légende urbaine. Et puis, ils ont commencé à entendre les "kii-a-kii-a" dans le ciel du Roucas, en allant courir à Borély, en allant faire leurs courses à Saint-Loup, dans les espaces verts de Sainte-Marguerite ou dans les jardins de la cité Py, à Montolivet.
Une centaine d'oiseaux observés
Ces perruches à collier (Psittacula krameri) colonisent les jardins marseillais depuis des années. Oiseaux carvernicoles, ils font leur nid dans les cavités naturelles des grands arbres. Fructivores, ils attendent avec impatience les premières cerises et étètent les pousses des cyprès pour manger les graines.
On en compterait plusieurs centaines sur le territoire de la commune. Une belle vitalité même si on est loin des 50 000 observés dans les parcs de Londres. Pour la Ligue de Protection des Oiseaux, tout a commencé avenue du Commandant-Rolland (8e) en 1996 où six individus bigarrés auraient été relâchés ou se seraient échappés de captivité. Certains parlent d'une belle réussie par des perruches lors du démantèlement d'un trafic d'oiseaux exotiques et une autre rumeur assure que les premiers oiseaux qui se sont multipliés pour bigarrer le ciel de Marseille appartenaient à la femme d'un ancien gouverneur de Marseille.
Cette population nouvelle s'installe durablement : l'espérance de vie des perruches à collier est de trente ans et elles n'ont pas de prédateur.
S.M.
Source : La Provence
