Après une gestation de 14 mois, Hakima a accouché le vendredi 27 décembre 2013 au petit matin (vers 7h) d’un magnifique veau, son 2e petit, au zoo d'Anvers, animal symbole pour le zoo belge. Il s’agit du 50e okapi né à Anvers depuis l’arrivée du tout premier, la femelle Buta, en 1919. Le bébé, qui s’est rapidement mis debout, et la maman se portent bien.
Oni
Le bébé est une fille qui a été baptisé Oni, ce qui signifie « née dans une maison sacrée ». Elle pèse 34 kg et est muni d’une série de stries au dessin unique sur ses cuisses et son arrière-train. Bientôt elle aura une aussi longue langue que sa mère et pourra arracher les feuilles des arbres. Actuellement, il fait trop froid pour qu’un bébé okapi mette une langue dehors.
Huit okapis
Oni rejoint un groupe désormais fort de 8 individus : Hakima, sa mère, et Mchawi, sa sœur née en juillet 2011, Yenthe et son petit Ngawani, le mâle né l’hiver dernier, Sofie et les deux mâles reproducteurs Bondo et Henry, le père d’Oni. Dans le cadre du programme d’élevage dirigé par le zoo d'Anvers, Mchawi devrait rejoindre le zoo de Bâle (Suisse) au printemps. Nkosi, le fils de Sofie né en septembre 2012, était, pour les mêmes raisons, parti au zoo de Wroclaw (Pologne) début décembre.
Une espèce menacée
L'okapi est hélas ! devenu une espèce menacée. Ces 10 dernières années, la population s’est réduite de trois-quarts. Il ne subsiste plus que 10 000 okapis dans les forêts denses du Congo, le seul endroit au monde où ces ongulés vivent encore à l’état sauvage. L’okapi appartient à la famille des girafes et il est tellement timide qu’il est très rare d’en voir un. Il est menacés par la déforestation, le braconnage et la situation instable du pays. Le zoo d'Anvers soutient la réserve des okapis à Epulu, mais ontinue aussi à travailler sur une population de réserve dans les zoos.
Détenteur du livre généalogique
La naissance d’Oni est, en effet, une bonne nouvelle pour le programme d’élevage. Le zoo d’Anvers gère l’arbre généalogique des okapis au niveau mondial et coordonne le programme d’élevage européen (EEP). Il collecte l’ensemble des données de tous les okapis présents dans les parcs animaliers du monde entier et détermine, en Europe, les couples pouvant être formés pour préserver la diversité génétique. Une tâche loin d’être simple mais très importante pour cette espèce menacée.
1001 recommandations sur l’élevage des okapis
Le zoo fait aussi des recommandations à l’échelle internationale sur (avec quelques exemples entre parenthèses) :
° l’enclos (sol doit être doux, pas d’acacia dans l’enclos, attention aux mauvaises herbes toxiques, radio dans l’enclos intérieur en permanence afin d’éviter les bruits brusques qui les effraient...).
°les rapports sociaux (composition d’un groupe, introduction de nouveaux animaux, interaction avec l’homme et d’autres animaux, etc.).
°l’élevage et le développement des jeunes animaux (comment réagir face aux rotavirus qui provoquent des diarrhées sévères et frappent les okapis jusqu’à l’âge d’un an ?).
° l’alimentation (liste des différentes espèces de feuilles que les okapis aiment et digèrent bien, 7 aliments différents par jour, au zoo : saule, noisetier, érable, hêtre, peuplier, chêne américain, chêne rouvre).
° la santé (espèce très sensible aux coliques, pas de césarienne).
°le transport (un mois d’entraînement dans la boîte, boîte carrée pour leur permettre de se coucher).
Quel élevage ?
Les parcs animaliers font de l’élevage pour ne plus partir à la recherche d’animaux dans la nature, pour empêcher l’extinction d’espèces menacées, pour informer les visiteurs sur l’espèce, sa beauté et les menaces qui la concernent, pour effectuer des études scientifiques afin de mieux les connaître. En outre, pour l’okapi, l’EEP a permis de classer une partie de la forêt de l’Ituri (Congo) en réserve naturelle.
Programme efficace
170 okapis vivent actuellement dans les parcs animaliers dont 66 en Europe, soit 35 mâles et 31 femelles. Il s’agit d’une augmentation de 60% depuis 1995 ! C’est une population idéale avec beaucoup de jeunes et peu d’individus âgés. Dans l’absolu, chez les okapis, on vise une population mondialement de 270 individus dans les parcs animaliers afin d’avoir des lignées génétiquement saines. Il en manque donc une centaine. Pour atteindre cet objectif, dix bébés doivent naître chaque année. En 2012, 15 sont nés dans le monde entier dont deux à Anvers. En 2013, 16 sont nés, notre nouvelle-née Oni inclus.

Source : Zoo d'Anvers