Zoo de Maubeuge : l'extension remise en cause

Zoo de Maubeuge : l'extension remise en cause

Messagepar Philippe » Samedi 07 Décembre 2013 14:54

La chambre régionale des comptes (CRC) a consacré tout un chapitre au zoo de Maubeuge lors de son récent rapport sur la gestion de la commune. Elle pointe des déficits structurels récurrents et des dépenses parfois peu lisibles et sous-estimées. Quant au projet d’extension en cours, la lecture du rapport de la chambre n’invite pas à l’optimisme.

« L’étude de faisabilité de juillet 2009 concluait à l’impossibilité pour un partenaire privé (par exemple un délégataire de service public) d’équilibrer sur 20ans l’exploitation du parc zoologique, même en pratiquant des tarifs normaux, compte tenu du volume d’investissement alors envisagé, soit 80millions d’euros. »

Ainsi débute le paragraphe dans lequel la CRC évoque le financement de l’extension du zoo. Constat implacable qui rappelle qu’aucun candidat n’avait répondu à l’appel à concurrence en 2010. Les élus maubeugeois ont modifié plusieurs fois le montage juridique du projet pour le faire aboutir. C’est finalement un marché de conception-réalisation qui a été passé avec Eiffage construction Artois Hainaut et ses partenaires pour 93millions euros en tout, avec une première tranche ferme de 36millions environ.

Au fil des années, le financement 100% public s’est imposé avec « une forte augmentation de la part de la Région et du Département ». Financements qui ne sont, pour l’heure, pas encore validés officiellement mais pour lesquels Rémi Pauvros, maire de Maubeuge et président de l’Agglo, se veut très rassurant dans ses réponses aux observations de la CRC.

Des dépenses sous-estimées

La nature du futur parc animalier pose aussi question. Service public? Activité touristique lucrative? La municipalité de Maubeuge semble naviguer entre deux eaux, sans se positionner franchement. La Ville estime que « seule la partie restauration-boutique est commerciale » et donc sujette aux impôts commerciaux. Mais la CRC remarque que « susceptible par nature d’être exploité par une entreprise privée, potentiellement en concurrence avec des entreprises, le parc zoologique ne semble échapper à la qualification d’exploitation lucrative que du fait d’une volonté délibérée de la commune de pratiquer des tarifs ne permettant pas son équilibre financier. » Et de conclure un peu plus loin: « Sauf à considérer que la commune a seulement pour but de faire supporter une activité déficitaire par la communauté d’Agglomération Maubeuge- val de Sambre, c’est bien une transition vers une activité équilibrée financièrement qui est envisagée. »

Actuellement, le zoo accuse un déficit structurel d’environ 700 000€ par an avec une pointe à 988 000€ en 2008, année de la tornade, selon les bilans comptables réalisés par la commune. Des chiffres à mettre en perspective étant donné les « nombreuses discordances » relevées par la chambre pour « les dépenses d’investissement et les dépenses de fonctionnement ». Ce qui conduit à « une sous-estimation des dépenses liées au parc zoologique » selon la CRC. Le nombre d’entrées payantes n’a que légèrement varié entre 2007 et 2012. « La part des entrées gratuites est de 20%, note la CRC, ce qui est loin d’être négligeable. »

Source : La Voix du Nord
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Re: Zoo de Maubeuge : l'extension remise en cause

Messagepar Philippe » Dimanche 05 Janvier 2014 17:31

Extension du zoo de Maubeuge : l’enquête publique de modification du plan d’occupation des sols est terminée, verdict ?

Dix ans, si tout va bien. Dix ans avant de pouvoir arpenter les allées du zoo de Maubeuge, version « king size ». Trois cents animaux annoncés. Et seize hectares de terrains occupés. Une extension qui nécessite de revoir le plan d’occupation des sols de la ville, déjà modifié onze fois depuis 1994. Les fortifications de Vauban compliquent sérieusement la tâche. D’où l’utilité de cette enquête publique, lancée le 2 décembre et qui s’est close vendredi. Le commissaire-enquêteur, François-Antoine Debski, doit désormais rendre une partie de sa copie.

– Une enquête publique, pourquoi ? Parce qu’après l’extension, le zoo occuperait seize hectares de terrains (contre six, actuellement, voir notre édition du 1er juillet). « Dès que les modifications du plan d’occupation des sols (POS) sont significatives, l’enquête publique est obligatoire », rappelle François-Antoine Debski, commissaire-enquêteur tiré au sort sur une liste et nommé par le tribunal administratif pour le projet maubeugeois.

Depuis le 2 décembre, les habitants avaient à disposition, à la mairie, le dossier complet, les corrections envisagées et pouvaient, s’ils le souhaitaient, émettre leur avis, apporter leurs observations. Ou rencontrer François-Antoine Debski lors des permanences tenues à l’hôtel de ville.

– Quel est le rôle du commissaire-enquêteur nommé par le tribunal administratif ? « Il n’est en aucun cas un expert, et n’a pas à se prononcer sur quelque donnée technique que ce soit », insiste François-Antoine Debski. Il lui incombe, en revanche, « de recueillir les doléances du public, de l’informer sur le dossier… ». Et, fort de toutes les remarques récoltées, d’adresser son procès-verbal de synthèse à la ville de Maubeuge.
« Elle devra ensuite me fournir un mémoire en réponse dans les quinze jours. » Après, seulement après, il aura toutes les cartes en main pour rédiger son rapport et tirer ses propres conclusions. Émettre un avis favorable ou défavorable quant à la modification du plan d’occupation des sols envisagée.
En toute impartialité, évidemment. « Je dois fournir une attestation de neutralité », appuie le commissaire-enquêteur. En dernier lieu, c’est le conseil municipal qui aura à se prononcer.

– Quelles sont les modifications envisagées ? Question technique, en vérité. Pour faire simple, une partie des terrains concernés par l’extension est classée en zone naturelle. Il y a aussi les remparts de Vauban. Forcément, ça bloque. « Le POS est divisé en différentes zones. Il faut en modifier certaines pour permettre l’implantation du zoo », résume François-Antoine Debski.

– Que révèle l’enquête publique ? Difficile à dire. « Je vais vous faire une réponse de Normand, ironise François-Antoine Debski. Les gens qui sont favorables à la modification du POS et à l’extension du zoo ne vont pas venir me dire qu’ils sont d’accord. Les gens qui y sont défavorables, en revanche, viennent me le signifier. » Dans tous les cas, le sujet semble intéresser. « Le nombre de courriers reçus est conséquent. »

Alors, complexe l’enquête publique maubeugeoise ? Pas plus ardue qu’une autre, mais « plus animée ! ». Le commissaire-enquêteur se gardera de tout commentaire. « Aujourd’hui, tant que je n’ai pas le mémoire en réponse de la ville qui porte le projet, je ne peux pas me faire une opinion. »

– Et qu’en disent les Maubeugeois rencontrés ? Un seul avis recueilli à la sortie de la permanence, c’est peu pour se faire une idée, alors gardons-nous de généraliser. N’empêche que cette extension de zoo, Josiane ne la comprend pas trop.
« On est dans une région pauvre. Est-ce qu’on a besoin de ça ? Ce n’est pas indispensable à la vie, et quand on voit toute cette misère… Le budget d’une ville, c’est comme celui d’une famille. On fait avec ce qu’on a. » Des remarques entendues par François-Antoine Debski, sur le gong, deux heures avant de refermer le premier chapitre de l’enquête publique.

Source : La Voix du Nord
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