Les trois tortues des Seychelles ont profité du beau temps parisien pour s'installer dans leur pelouse estivale...
Enfin le temps des bains de soleil et de la bonne herbe fraîche pour Périclès, Platine et Lecata. Ces trois tortues géantes des Seychelles, résidant à la Ménagerie du Jardin des plantes, à Paris, ont été transférées ce matin de leur abri hivernal vers une verte pelouse où elles paresseront jusqu’à l’automne. L’an dernier, elles avaient pu rester dehors jusqu’au 25 octobre, les températures en journée ne descendant pas sous les 18°C. La nuit, elles peuvent dormir dans une cabane avec chauffage au sol et lampe UV.
Dix kilos de plus pendant l’été
Pour déplacer des tortues géantes, c’est toute une organisation: les soigneurs doivent les faire entrer dans une caisse, qui sert aussi à les peser, puis leur faire traverser les allées de la Ménagerie à bord d’un tracteur. «Depuis quelques jours, elles savent qu’il fait beau, et nous avons dû renforcer la porte de l’enclos», raconte Christelle Hano, leur soigneuse. Mais au moment fatidique de sortir, les ardeurs des tortues se calment: alors que la plus petite, Platine, une femelle d’une quarantaine d’années, monte facilement dans sa caisse, Périclès, l’ancêtre âgé de 99 ans et arrivé à la Ménagerie en 1923, renâcle à bouger. Peut-être par peur de la pesée: le vieux mâle atteint les 150kgs. «En été, ils prennent en moyenne 5 à 10kgs, ce sont leurs stocks pour l’hiver suivant», précise Christelle Hano.
Malgré ses pleurs pour rejoindre ses camarades, le dernier à être déménagé, Lecata, un mâle de quarante ans, ne semble pas très sensible aux incitations des soigneurs qui essayent de le mener vers la caisse à l’aide d’une balle de tennis. «Il a suivi un training pour faciliter les soins et les déplacements», explique la soigneuse.
Tentatives de drague
Une fois débarqués dans leur pelouse, les trois tortues retrouvent leurs habitudes de printemps: mâchouiller de l’herbe, trotter, prendre des bains de soleil… La chaleur semble également leur donner envie de séduire leurs congénères: à peine Lecata est-il arrivé que Périclès tente une approche, aussitôt réprimée par Christelle Hano. «On ne sait pas s’ils peuvent se reproduire en captivité, mais c’est sûr que deux mâles ne donneront rien…»
Ces tortues géantes des Seychelles font partie d’une espèce qui ne compte que 150.000 individus, vivant tous sur l’atoll d’Aldabra. «S’il se passait quelque chose là-bas, on perdrait toute l’espèce», explique Christelle Hano, justifiant ainsi le statut d’espèce vulnérable. En Europe, 71 mâles et 61 femelles sont présentés dans des instituts comme la Ménagerie, ainsi que 32 individus non sexés: «Ce n’est pas toujours évident de connaître le sexe d’une tortue, il faut pas mal de manipulations et d’analyses», explique la spécialiste des reptiles.
Source : http://www.20minutes.fr
Lien (avec vidéo) : http://www.20minutes.fr/article/940973/ ... -quartiers