Ce dernier volet sur les coulisses du Reynou , au Vigen (87), est consacré aux engagements du parc en matière de protection de l’environnement et de préservation des espèces menacées.
« Le Reynou a une âme. Notre objectif ne se limite pas à faire des bénéfices, le zoo a des vraies missions. » Avec cette phrase, Aude Haelewyn-Desmoulins résume tout. Avec son époux Franck Haelewyn, le vétérinaire, elle s'occupe de la gestion scientifique du parc. Ce dernier partage d’ailleurs son avis. : « Avant, les parcs zoologiques étaient une véritable exhibition d’animaux. Depuis, on a compris que le rôle des zoos, c’est de montrer la biodiversité mondiale. ».
Cela passe par plusieurs aspects. « On doit agir pour les animaux, mais aussi pour les visiteurs, poursuit Aude. Ils doivent comprendre que la biodiversité est en danger. »
« On profite de l’effet magique du parc »
Et le problème ne se limite pas aux pays d’origine des pandas roux, des girafes ou des panthères des neiges. « En Limousin aussi, il y a un danger. Certaines espèces comme les loups vivaient en Limousin et ont disparu de la région aujourd’hui. »
Les visiteurs donc, même s’ils viennent pour leur loisir, se voient proposer des activités pédagogiques, qui visent surtout les enfants. Jeux de piste, quizz, ou encore jeux de cartes, il y en a pour tous les goûts et pour tous les âges. « On profite de l’effet magique du parc. On peut dire ce qu’on veut : voir une girafe à la télé et la voir en vrai, ça n’a rien à voir. Et comme on protège ce qu’on aime... Les enfants peuvent nous suivre dans cette logique et éduquer leurs parents ! », espère Franck.
Son ambition principale ? « Sensibiliser. On aimerait transformer quelqu’un qui vient jeter des cacahuètes aux animaux en acteur de la protection environnementale. » Pour cela, il faut que le parc soit l’exemple à suivre, même si l’objectif n’est pas de toucher 100% des personnes.
Préserver le patrimoine génétique
Aucun pesticide n’est donc utilisé afin de veiller au respect des animaux. L’herbe n’est plus tondue ; les papillons volent par dessus les plaines.
Un choix qui entraine de nombreuses critiques de la part de certains visiteurs, qui jugent le Reynou « mal entretenu » : « Notre volonté, c’est garder le parc le plus naturel possible. Quand on tond, on détruit un écosystème. Ce qui m’étonnera toujours, c’est que l’homme puisse tuer des serpents parce qu’il en a peur, pour ensuite se plaindre des souris... Mais ils sont leurs prédateurs principaux ! C’est illogique », regrette Franck.
« On aimerait transformer ceux qui viennent simplement jeter des cacahuètes aux animaux »
Et ce ne sont pas les seuls reproches qui sont adressés au parc du Reynou. Les promeneurs font souvent remarquer au personnel qu’ils ne voient pas les animaux parce qu’ils sont cachés. « Les enclos des animaux ont été conçus pour le bien-être des animaux. Ils sont grands, et vastes. Il faut mériter l’animal, et parfois passer un peu plus de temps devant pour l’apercevoir. Il faut que les animaux puissent se cacher s’ils en ont envie. »
Il s’agit donc de reproduire ce qui se passe dans la nature, à l’extérieur mais aussi à l’intérieur des enclos. Ce n’est pas un hasard si les trois girafes du Reynou sont des mâles. « C’est moins commercial pour nous, c’est sûr. Mais c’est dans notre éthique, insiste Franck. La nature, veut que, dans un groupe de girafes, le mâle dominant se batte avec les plus jeunes, et finisse par les rejeter. Alors, les jeunes mâles forment à leur tour un groupe. » Cette situation a donc été recréée du côté des girafes pour conserver ce principe de brassage génétique.
Et peu importe si les mâles ne peuvent pas donner de bébé girafe au Reynou. « Il arrive que certaines naissances nous embêtent plus qu’autre chose. Ce qu’on veut, c’est préserver le patrimoine génétique, conclut Franck. On essaye de sauver des espèces. »
Le saviez-vous ?
99% des animaux dans les parcs zoologiques sont nés... dans des parcs zoologiques. Il arrive que certains animaux sauvages soient capturés dans leur milieu naturel : blessés puis soignés ou rejetés par leur groupe, ils ne peuvent pas tout le temps être réintroduits dans la nature.
Au Reynou, le choix a été fait de construire des enclos très vastes pour tous les animaux. L’objectif ? Leur laisser un maximum d’espace, mais aussi avoir la possibilité de recréer un environnement naturel. Dans l’enclos des tigres, on retrouve donc de grands troncs d’arbres couchés sur lesquels les félins s’amusent, mais aussi un bassin d’eau avec sa petite cascade où ils peuvent faire trempette.
Source (avec reportage vidéo) :
www.lepopulaire.fr/paget/GF/PC_Reynou_ep7.html
