Manifestation à Planète Sauvage. La captivité des dauphins en question
L'association C'est Assez ! manifeste samedi 10 octobre 2015 devant le parc animalier Planète Sauvage. Elle demande la fin de la captivité des dauphins. Arguments et réponse du parc.
Association C'est Assez ! : « La reproduction pose le problème de la promiscuité »
Boris Gantner, coordinateur du groupe Grand Ouest de l’association C’est Assez.
« L’essentiel de nos revendications reste inchangé. La manifestation est orientée vers la reproduction en captivité et le taux de mortalité assez conséquent qu’on peut y constater. Cela fait suite à la mort du delphineau qui a vécu à peine 15 jours à Planète Sauvage.
On continue à faire travailler une femelle enceinte en captivité. Par ailleurs la reproduction pose le soucis de la promiscuité. En milieu naturel, on trouve régulièrement des pouponnières d’une dizaine de jeunes, un peu comme une petit crèche. Là, on met ensemble des femelles qui ne se connaissent pas, qui ne se sont pas choisies, qui peuvent être frustrées car peuvent avoir été séparées de leurs petits dans d'autres delphinariums.
Nous demandons la fermeture des delphinariums. Les dauphins doivent être remis dans la nature, on a plusieurs exemples où cette réintroduction progressive s’est bien déroulée.
On pense la même chose des lions et des girafes. Si on arrive à libérer cette espèce de mammifère qui jouit d’une image très positive aux yeux du public, on pourra ensuite libérer d’autres espèces. »
Le parc Planète Sauvage : « Les deux dauphins avaient des rapports apaisés »
Martin Boye, responsable scientifique de Planète Sauvage
« En mer on sait très peu de chose sur la toute petite enfance du dauphin. Une seule fois, en août 2013 au large des Etats-Unis, on a filmé la naissance d’un delphineau en milieu naturel - malheureusement, il a été attaqué par un mâle juste après -. Il y a un lien très fort entre la mère et son petit, il n’y a pas de « crèche » entre les animaux. Parfois, des femelles expérimentées restent à proximité, tolérées par les mères qui donnent naissance pour la première fois.
Chez nous, soit la naissance se déroule au milieu du groupe quand il y a peu de mâles, soit on laisse la mère tranquille. Dans le cas du delphineau mort cet été, la femelle mettait bas pour la première fois. On a décidé de la mettre avec une mère expérimentée trois jours avant la naissance. On avait observé leurs réactions, elles avaient un rapport apaisé.
La mère ne participait pas au spectacle. On propose aux dauphins des activités, on n’utilise pas la contrainte, ils sont libres d'y participer ou non. On lui a demandé de montrer les nageoires, ce qu’elle a fait sans difficulté, mais on ne lui a jamais demandé de faire de sauts par exemple.
Le succès des opérations de réintroduction en milieu naturel est très critiqué. Nous ne voyons pas l’intérêt de remettre en mer des animaux qui sont tous nés en delphinarium comme les nôtres, ce serait un traumatisme pour eux.
Travailler avec ces animaux au quotidien nous permet d’en apprendre beaucoup sur eux. Lors des visites, nous expliquons au public ce qu’est un dauphin et ce qu’il faut faire pour respecter son milieu de vie naturel. L’étudiante avec qui nous travaillons nous fait régulièrement des rapports sur les interactions sociales entre les animaux : ils ont une vie riche socialement.
Par ailleurs nous avons constaté que le taux de mortalité à la naissance était moins élevé qu’en milieu naturel.
Nous avons convenus d’une rencontre avec l’association au mois de décembre. »
Source :
Ouest-France.