Malgré de grosses difficultés, Jean-Philippe Varin se refuse à mettre la clef sous la porte et à laisser à l’abandon tout ce qu’il a construit durant trente ans.
Jacana wildlife studios, c'est l'histoire d'une passion, celle de Jean-Philippe Varin. Une passion pour les animaux, l'envie de partager des images sublimes un rêve même quand on travaille pour la télévision ou le cinéma aux côtés de réalisateurs de renom comme Jean-Jacques Annaud (l'Ours), Jacques Perrin (le Peuple migrateur), mais aussi Ridley Scott, Martin Scorcese ou encore Claude Lelouch. Mais une activité qui n'a jamais été rentable.
« Voilà plus de trente ans (Jacana est né en 1984, N.D.L.R) que je suis gérant non salarié de cette entreprise. Et elle m'a coûté personnellement non seulement son capital de 152.500 euros, mais plus de 240.000 euros mis en compte courant au fil des années, raconte-il. Comme quoi une passion entraîne souvent des actions tout à fait déraisonnables. »
D'autant que depuis quelques années, la conjoncture économique a fait que beaucoup de films se tournent en Europe de l'Est et cela a rendu la gestion du studio plus difficile. « Et il n'est pas certain que mon entreprise puisse survivre, malgré mon entêtement », regrette-il.
Aujourd'hui, « je diminue mon activité ». Il n'a plus qu'une seule salariée, « et j'ai de moins en moins d'animaux » : quelques fauves, des cerfs, mais encore beaucoup d'oiseaux : cigognes, harphangs des neiges, Grands ducs, hérons etc.
Des studios dotés d'équipements spécifiques
Âgé de 75 ans, Jean-Philippe Varin se refuse pourtant à mettre la clef sous la porte et à laisser tout ça à l'abandon. « J'ai construit des studios spécialement équipés pour des animaux, avec des équipements qui n'existent nulle part ailleurs. » Un tapis roulant pour filmer des courses, courses de tigres par exemple, des turbines pour filmer des vols stationnaires d'oiseaux, des aquariums bizarres, et des animaux factices, parfois robotisés, chargés d'imiter les vrais pour d'incroyables cascades ! Trente ans de vie dans ce studio, de magie pour le petit et le grand écran, qu'il aimerait voir reprendre.
Il verrait bien le rachat du site, ou simplement une collaboration avec une chaîne thématique, ou une production spécialisée en développement durable et en films nature, « cela permettrait aux animaux et aux 8.000 m ² de bâtiments et d'installations de continuer à être utiles ». Et de continuer la magie Jacana.
Source : Le Berry.