Début d’année animé à la réserve zoologique
Les bébés animaux de l’année dernière ont reçu, hier, leur puce. Aujourd’hui, le directeur, Emmanuel Mouton, part en Estonie pour travailler sur les visons d’Europe.
Contrairement aux sousliks (des écureuils terrestres), la seule espèce de la réserve zoologique de Calviac qui hiberne, Emmanuel Mouton, le directeur des lieux, n'a pas le temps de s'ennuyer en ce début d'année.
Hier, par exemple, avec sa chef animalier, Mylène Sannier, il a reçu la visite semestrielle de la vétérinaire parisienne, Florence Ollivet-Courtois. Celle-ci s'est penchée sur chaque animal né durant l'année écoulée, afin de déterminer leur sexe et de les équiper d'une puce.
« On leur met une toute petite puce électronique sous la peau pour les identifier. Ils bénéficient ainsi d'un numéro unique qui les suit à travers le monde, durant toute leur existence », précise-t-il. « L'opération est simple, non douloureuse et rapide. Le plus dur, selon les espèces, c'est de les attraper… »
Les visons menacés
La preuve, hier, en début d'après-midi, avec les trois jeunes fossas, qu'il a fallu d'abord isoler de leur mère, avant de les capturer à l'aide d'une grande épuisette. « Il faut se méfier de la mère dans ces cas-là, on ne sait jamais. On reste face à des prédateurs », souligne la vétérinaire, notamment connue pour son ouvrage Un éléphant dans ma salle d'attente.
Elle avait rencontré Emmanuel Mouton au début des années 2000, bien avant l'ouverture de la réserve, en 2008, lorsqu'ils travaillaient au sein du Museum national d'histoire naturelle de Paris. « Et chaque fois qu'elle vient ici, elle en profite pour échanger ensuite avec notre vétérinaire au quotidien, Jean-Yves Gauchot », précise le directeur.
Hier soir, il était néanmoins absent du repas-réunion et avait une bonne excuse. Ce matin, il s'est en effet envolé de Toulouse à destination de Tallinn, en Estonie, afin de travailler sur le programme d'élevage européen des visons d'Europe, l'un des mammifères les plus menacés d'extinction. « Le coordinateur, là-bas, se nomme Tiit Maran, dont le père est un cinéaste animalier très connu en Estonie. Le zoo de Tallinn est également très réputé, surtout pour l'élevage du vison. L'enjeu est simple : faire en sorte qu'ils se reproduisent. »
La libido du vison
Emmanuel se rendra donc sur une île appelée Hiiuma, en mer Baltique. Le vison d'Europe y a été réintroduit et certaines expériences, en formant des couples notamment, y sont réalisées. Son retour en France est prévu le 24 janvier, où il pourra mettre en application certaines observations estoniennes.
Les spécialistes se heurtent, pour le moment, à une problématique : si la femelle vison est toujours partante pour des ébats passionnés, le mâle se fait, lui, souvent désirer. « Soit il est passif, pas intéressé par la chose, soit il est carrément trop agressif, c'est notre cas ici à Calviac, où nous n'avons plus que cinq visons. »
La réserve a perdu il y a quelques semaines Markus, mort dans sa huitième année, un âge plus que respectable pour l'espèce.
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