Dunkerque a son terminal méthanier, Calais son « port 2015 » à 600 millions d’euros. Et Boulogne ? Le Grand Nausicaá sera plus que jamais la locomotive touristique régionale du littoral. Embarquement en 2018 ou 2019 ?
En accordant 20 millions d’euros mi-novembre pour le projet de Grand Nausicaá (il faudra lui trouver un autre nom !), l’Europe va permettre la réalisation de la seconde carapace imaginée par l’architecte Jacques Rougerie sur le thème des aurores polaires autour des morses.
Aujourd’hui, le plan de financement est quasiment bouclé : il ne manque plus que la délibération du conseil régional attendue le 9 février à hauteur de 30millions d’euros. Ce devrait être une formalité, on a encore en souvenir les déclarations des élus régionaux lors du vote de la DSP port unique Boulogne-Calais mi-décembre. « Redonner des perspectives à Boulogne », tel était le leitmotiv des élus ce jour-là à Lille. L’unanimité, du Front national au Parti communiste, devait se faire aussi sur ce projet phare pour le littoral et pour la région Nord–Pas-de-Calais.
Encore un an d’étude
On en aura bien besoin. Mais il faut garder la tête froide et ne pas s’emballer trop vite car on a perdu du temps sur ce projet, un bon trimestre, qui pourrait être préjudiciable à une ouverture espérée en 2018. « Pour réussir l’ouverture, il faudra impérativement être prêt au printemps 2018 » disaient ses promoteurs en juin dernier. Car une fois les financements acquis -en février-mars donc- la phase administrative durera encore un an pour passer de l’avant-projet au projet (dépôt du permis de construire, autorisations diverses...). S’ensuivront 30 mois de travaux pour la tranche ferme (hautes mers) et la tranche conditionnelle (aurores polaires).
Pour peu que les intempéries s’y mettent, l’ouverture en 2018 sera difficile à tenir dans son ensemble, à moins de scinder Grand Nausicaá en deux et de repousser à 2019 la seconde tranche sur les aurores polaires.
La CAB a commencé à plancher sur ce projet en 2009...
Dix ans pour accoucher du plus grand aquarium d’Europe, c’est beaucoup et peu à la fois.
Acteur majeur de la «blue society»
« On change clairement de dimension » explique aujourd’hui Philippe Vallette. « Le Grand Nausicaà - je préférerais Planète Nausicaà - va devenir le plus grand aquarium en Europe et figurer parmi les dix plus gros équipements au monde. On sera toujours perdant dans la course au gigantisme que se livrent aujourd’hui certains pays. Mais Nausicaá n’est pas qu’un aquarium, c’est beaucoup plus que cela. C’est un acteur majeur de la « blue society », une réflexion permanente sur la gestion des océans, sur notre planète bleue qui n’a jamais été aussi en danger. Nous figurons parmi les cinq références mondiales en termes d’aquariologie. Toutes nos actions d’éducation, de responsabilisation autour de la relation entre l’homme et son environnement nous ont permis d’être reconnus par l’UNESCO comme site d’excellence, c’est différent ! »
Grand Nausicaá, grand comment ?
On sait depuis juin que c’est l’entreprise SOGEA (groupe Vinci) qui a été retenue parmi trois propositions. L’architecte retenu, Jacques Rougerie, déjà auteur du premier Nausicaá a imaginé une double carapace pour le plus grand aquarium en Europe. Un chantier pharaonique à 90 millions d’euros qui emploiera 100 personnes pendant 30 mois. Les retombées pour les entreprises locales sont évaluées à 25 millions, une sacrée bouffée d’oxygène pour le Boulonnais.
Pour y voir quoi ?
- Dans la première carapace, un grand bassin de 9500 m 3, le plus grand en Europe, qui offrira un voyage en haute mer (9 m de profondeur) avec des espèces pélagiques (grands thons, raies mantas, requins marteaux...).
- Dans la seconde carapace, un espace dédié aux aurores polaires autour des morses, mammifères emblématiques de l’Alaska et les manchots du Cap déjà présents.
- Entre les deux espaces, une gigantesque halle vitrée avec restaurant, mais aussi une salle de conférence en 4D de 300 places, un espace d’exposition temporaire de 350m 2, une nouvelle boutique, une billetterie...
L’objectif sera de passer à un million de visiteurs par an (580.000 aujourd’hui) et de générer 50 millions d’euros de recettes par an (30 millions aujourd’hui selon l’INSEE).
Une image de synthèse du futur Nausicaá. En haut à gauche, l’actuel et tout petit centre de la mer..
Source : La Voix du Nord.
