Il survole la région namuroise depuis des semaines. Riki est un pélican en fugue de Paira Daiza. Jeudi, il était posé au sommet de l’église d’Hastière (Belgique). Mais personne n’est venu le sauver.
Le pélican s’est posé au sommet de l’église d’Hastière la nuit de jeudi. Une habitante a repéré l’oiseau. Riki (le petit nom que nous donnons à l’imposant oiseau blanc dont le bec est long de 40 centimètres) est en fugue depuis de longues semaines. C’est l’un des plus anciens pélicans du parc.
Sur le champ, la dame au grand cœur a formé le numéro du parc animalier. La téléphoniste de Paira Daiza a pris note. Mais personne n’est arrivé. La dame a rappelé. Et là Pairi Daiza lui a répondu que personne ne viendrait sauver Riki. Drame.
Samedi, un délégué de Natagora, l’association de sauvegarde de la nature, montait au créneau. «L’animal ne les intéresse plus», affirmait Pierre Mossoux, dans un courrier des lecteurs paru samedi dans nos journaux. «Il est très fréquent que des animaux s’échappent de ces parcs animaliers, et ayant été élevés en captivité, ils n’ont pas la possibilité de se nourrir dans la nature et finissent par mourir», écrivait encore le défenseur de la nature.
L’affaire a alors enflammé la toile et fait couler des vagues de larmes et protestations, au grand dam des responsables de Pairi Daiza. «Bien sûr, on voudrait qu’il rentre à la maison. Mais quand le pélican est en hauteur, on ne peut rien faire. Il doit être calme et posé au sol pour qu’on puisse espérer l’approcher», justifie Françoise Gilson, porte-parole de Paira Daiza.
«Nous aimons profondément nos animaux»
Les soigneurs de Pairi Daiza sont déjà parvenus une fois à approcher le pélican, avec du poisson. Mais Riki s’est envolé avant qu’ils n’aient pu le capturer. «En attendant, soyez certains que nos deux soigneurs sont en stand-by permanent pour le récupérer . Nous aimons profondément nos animaux. C’est très injuste de prétendre l’inverse», assure François Gilson.
Riki est le dernier des trois pélicans qui s’étaient fait la belle en octobre dernier. Les pélicans vivent en liberté à Pairi Daiza. Ils rentrent au bercail en fin de journée, motivés par un copieux repas maritime. Mais trois d’entre eux n’étaient pas rentrés.
Le premier pélican fugueur a été récupéré à Nivelles. Il avait un temps posé ses plumes sur le lac de Louvain-la-Neuve où il était devenu l’attraction de tous les promeneurs et joggeurs. Le second pélican a été repris peu après dans l’Entre-Sambre-et-Meuse. Mais le troisième vole donc toujours malgré les températures de moins en moins idéales pour l’animal. Pour le moment, notre pélican a établi sa zone de vie dans le Namurois et n’a jamais poussé plus loin.
Trois autres pélicans blancs s’étaient déjà échappés de Pairi Daiza en février dernier. Des vents violents avaient endommagé la serre et contrairement à ces trois-ci, ils n’avaient pas été signalés assez vite et ont migré. Au moins un d’entre eux a été retrouvé mort.
° Si vous repérez Riki, formez le 068 250 850 et tapez le 3 pour avoir l’hôtesse d’accueil qui avertira les soigneurs du pélican
« On peut espérer que le pélican se laissera approcher bientôt »
Philippe Funcken, vous êtes le directeur de Natagora. Est-ce que Pairi Daiza met en danger de mort le pélican qui a fugué ?
Remettons les choses à leur place. Il n’y a pas mort d’animal, justement. Le pélican est suivi. Le personnel de Pairi Daiza fait de nombreux déplacements pour tenter de le reprendre. Et ils ont pu constater qu’il va bien, qu’il est nourri et se débrouille. Et puis, les pélicans ne sont pas une espèce exotique envahissante ou en voie de disparition. Mais ici, c’est vrai, l’animal pourrait souffrir du froid. À Pairi Daiza, ils ont une serre chauffée pour cela. On peut espérer que le pélican se laissera approcher bientôt, quand il aura trop froid ou trop faim.
Vous soutenez Pairi Daiza ?
On ne cautionne pas tout ce que fait Pairi Daiza. Moi je n’aime pas trop les animaux en cage. Mais je vais souvent avec mes enfants à Pairi Daiza. Les zoos sont des outils pour émerveiller et sensibiliser les gens à la cause animale. Les zoos ne sont pas une cause de destruction de la biodiversité. On doit se mobiliser contre les pesticides, par exemple, pas contre les zoos.
Source : http://www.lavenir.net