Les gueules du zoo de Maubeuge font leur bilan

Les gueules du zoo de Maubeuge font leur bilan

Messagepar Antoine » Mardi 11 Novembre 2014 16:57

Souvenirs, anecdotes, petits bobos: les gueules du zoo de Maubeuge font leur bilan
Publié le 08/11/2014 - Mis à jour le 08/11/2014 à 16:11
CÉCILE DEBACHY et THOMAS LO PRESTI (photos)

Mardi soir, le zoo va fermer ses portes aux visiteurs. Une hibernation de cinq mois après une saison riche en événements. Naissances, départs, arrivées, petits accidents… Dans l’ombre des animaux, les soigneurs et personnels tirent leur bilan, secteur par secteur. Rencontres.

Quand on interroge les soigneurs, tous sont unanimes : s’il fallait retenir un événement cette saison, c’est bien l’arrivée d’Ananda et Yoema, deux éléphants d’Asie de 5 et 6 ans, le 4 avril. Et, surtout, le départ de Daisy et Dina, parties couler des jours heureux sous le soleil de Majorque. « Ce jour-là, on a tous pleuré, c’était très émouvant », confie Jimmy Ebel, directeur. Après huit ans de soins, forcément, l’émotion est encore palpable lorsqu’on discute avec Caroline, l’une des quatre soigneuses en charge du secteur. « Ce sont des animaux qui demandent une attention particulière, on passe beaucoup de temps avec eux, plus qu’avec d’autres, on s’attache. »

Un départ, rapidement suivi de cette arrivée, vécue comme une reconnaissance pour l’équipe, chargée d’enseigner les bases du training médical. « Ces éléphants ne savaient rien. Il a fallu leur apprendre leurs prénoms, les faire entrer dans le bâtiment... Ils ont déjà appris beaucoup, ils sont très intelligents », sourit Caroline.

« Des carottes ambulantes »

Des gros bébés, joueurs et plus taquins que leurs aînées, qui ont donné un peu de fil à retordre. « La première semaine, ils ne voulaient pas du tout rentrer dans le bâtiment la nuit, nous avons dormi dans les vestiaires, fait des nuits blanches, pour les rassurer, savoir si tout se passait bien », se souvient Frédéric.

Et, comme les enfants, Ananda et Yoema font des bêtises et leurs expériences. « Le premier jour, Yoema est tombé dans le bassin, il ne l’avait pas vu », s’amuse Caroline, dont le doigt, cassé par Yoema, n’est plus qu’un mauvais souvenir.« C’est de ma faute. J’ai mis ma main sur son front, pour faire un câlin, il a trop poussé. Ce sont des enfants, pour eux, on est juste des carottes ambulantes, ils ne savent pas que nous, on ne fait pas deux tonnes… » Et ce n’est pas le brave paon, écrasé (par erreur) par l’un de ces gros ados, qui dira le contraire…

Pauline et Marie, pas frustrées de ne pas toucher

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« On est un peu toquées du loquet », explique Marie, en tournant pour la énième fois de la journée la clé dans la serrure de l’enclos des panthères, et en dévoilant le protocole de sécurité strict du secteur carnivore. « Vous l’imaginez libre en ville ? » La petite phrase, prononcée avant la dégustation d’un poulet, est peu réjouissante. « Viens mon pépère ! » À observer Pauline, les félins ressembleraient presque à des gros chats. « Même si on a aucun contact physique, on communique avec eux, par la voix », raconte Pauline.

Difficile de passer à côté de cette cage tant observée depuis cet été avec les deux naissances phares de la saison. « P our nous, ces naissances sont importantes, en termes scientifiques. » Une « dose de bonheur » qui devrait encore durer. Le départ des bébés est envisagé l’an prochain pour permettre à l’espèce de se reproduire. Avant, peut-être, d’ouvrir une nouvelle page du carnet rose.

Mathieu, « Ne pas faire culpabiliser »

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Donner envie aux visiteurs d’aimer et de protéger les espèces : l’objectif de Mathieu, l’un des deux animateurs pédagogique, recruté il y a un an. Cette année, parmi les nouveautés, le parc a mis en place plusieurs animations : visites des coulisses, chasses au trésor… qui ont toutes rencontrées un succès. « Nous avons triplé les visites guidées – 330 cette saison –, accueilli 300 enfants pour des anniversaires, plus d’une quarantaine pour soigneurs d’un jour… », détaille Jimmy Ebel, directeur. « Le but est de développer un pôle pédagogique qui n’existait pas avant », poursuit Mathieu. Pour le jeune homme, l’enjeu est réel. « Le but n’est pas de faire culpabiliser les gens à chaque visite. » Une découverte du monde animal qui va s’accentuer l’an prochain avec encore plus d’interactivité avec les familles. Avec toujours ce garde-fou : « Nous n’allons pas devenir un parc d’attraction, notre mission première est le bien-être animal. »

Fabien, « le choc des températures »

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Primates, oiseaux, girafes, hippos… Dans le secteur de Fabien, les animaux et le quotidien sont très différents. Cette année, pas de grandes naissances à recenser. « Mais l’an passé on a eu des aras militaires, c’est rare. Nous maîtrisons aussi plus la reproduction de certaines espèces qui évoluent très bien dans les parcs », raconte l’un des quatre soigneurs de ce secteur. « C’est sûr que c’est moins impressionnant que des panthères, mais pour nous, c’est important scientifiquement. » Soigneur depuis trois ans, pour lui « le quotidien n’est pas toujours facile, avec le choc des températures, d’un bâtiment à l’autre, les tâches extérieures », explique-t-il simplement. Avec, toujours cette mission qui l’anime : « Pouvoir à terme réintroduire les espèces dans la nature. »

Julien, « les yeux partout »

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« En un jour, on peut abattre deux jours de boulot. Il y a toujours un truc à faire », décrit Julien, chef animalier, quand on parle du quotidien de ses équipes. Nettoyage, nourriture, soins, entraînements, tenue du parc… « Mon rôle est aussi d’avoir les yeux partout pour le bien-être de l’animal et du visiteur. » Un arrêt maladie, un problème, et la bonne marche du parc est bouleversée. Contrairement à d’autres professions, difficile de s’improviser soigneur d’ours ou d’éléphants. « D’autant que chaque parc travaille différemment. » Alors, charge aux équipes d’être polyvalentes et conciliantes. Revenir sur les jours de repos, à Noël… « On travaille du 1er janvier au 31 décembre. » Charge également à Julien de gérer les moments parfois émouvants. Son bilan ? « Le départ des éléphants a été un moment stressant pour tous. Mais le bilan, c’est tout le quotidien à gérer. » Et avec les animaux, impossible de tout prévoir.

Ghislaine, les plumes du paon

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Elle est le premier visage amical que l’on rencontre avant d’accéder aux enclos. Dans son chalet, à l’entrée du parc, Ghislaine veille depuis 2003 sur les visiteurs. Et sait repérer les tendances. « Cette année, nous avons vendu plus de pass que d’habitude. Beaucoup de gens viennent se balader régulièrement, même quand il pleut. Parfois, juste un quart d’heure, après l’école ou le matin, comme ce couple âgé. On a nos habitués », sourit-elle. Elle sait aussi reconnaître les visiteurs un poil roublards, comme ceux qui tentent de rester dans le parc après la fermeture, ou malveillants. « Souvent on en voit repartir avec des plumes trouvées par terre. Mais quand ce n’est pas la saison de la perte des plumes, on sait qu’elles ont été arrachées sur l’animal… »

Jimmy Ebel, le visiteur explorateur

Une progression des visites de 5,5 % : une bonne nouvelle pour Jimmy Ebel, qui a profité de l’arrivée de deux éléphants et des petites panthères. « D’autant que nous n’avons pas vécu un bel été. » Pour le directeur du parc, les chiffres stables montrent « que le zoo est un acteur incontournable en matière d’offre touristique et de loisirs », sur le territoire, convaincu que la progression est encore possible.

Certes, le petit parc maubeugeois semble bien loin de son voisin belge Pairi Daiza, qui, avec 1,39 million de visiteurs en sept mois d’ouverture, a encore pulvérisé des records. « Nous ne sommes pas concurrents. Nous sommes un petit parc de proximité, les gens viennent nous voir pour autre chose, ce qui ne les empêche pas d’aller aussi en Belgique. » Visites, animations, ateliers… Jimmy Ebel a développé une nouvelle offre qui a remporté un succès immédiat. « Pour une première, c’est au-delà de nos espérances », assure le directeur, qui constate aussi une évolution du comportement. « Il y a dix ans, on était plutôt dans le zoo version ménagerie. Le visiteur a changé, il est passé du rôle de consommateur à celui d’explorateur. » La fermeture hivernale permettra donc de poursuivre cette volonté avec la création d’un nouvel espace restauration et d’une boutique. Une (petite) extension pour fidéliser et coller encore un peu plus aux attentes du visiteur…

EN CHIFFRES

164 660

Le nombre de visiteurs cette année. Soit 5,5 % d’entrées de plus qu’en 2013 (156 260).

1 083

Le nombre de pass annuels vendus cette saison, soit plus du double de l’an dernier (550).

30

Le nombre d’employés du parc dont 14 soigneurs, répartis en trois secteurs.

16 000

En moyenne, par an, la somme reversée par la Ville aux associations de conservation, grâce aux entrées du parc. Soit 0,10 centime reversé par entrée.

Source : http://www.lavoixdunord.fr/region/souve ... 86n2481170
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