Un zoo racheté par Sea Sheperd France

[GPN]

Si les éléphants étaient passés en annexe I cela aurait il pu avoir un impact sur le programme d'élevage ? Par le fait qu'il serait interdit de vendre ou acheter des éléphants d'Afrique entre des pays de l'UE parfois nés en Afrique ? Je pense aux nombreux éléphants nés dans la nature dans les années 80 90 et les quelques des années 2000 (Valencia) qui pourraient ne plus bouger des frontières dans lesquelles ils vivent ?

[snockot]

Je trouve le texte plutôt bien construit, avec pas mal d'arguments qui appuient sur des points reprochables (et reprochés sur ce forum à plusieurs reprises, d'ailleurs) aux zoos.
Par contre, surprise, très peu de sources et d'exemples concrets, et beaucoup de "des espèces", "des études"...

La bataille est bien entamée et durera longtemps ! Les zoos vont devoir améliorer certains points en urgence pour faire "mentir" les accusation de Rewild (conservation, pédagogie), et de son côté, l'asso n'a plus le choix de la marche arrière (envoyer les animaux vers d'autres parcs zoologiques pour libérer la place pour les futurs arrivants). Il faudra absolument que la très grande majorité d'entre eux soient libérés et/ou rejoignent des sanctuaires ne ressemblant pas à des alignement de petites cages dans des pays d'origine...

Le plus triste étant que ni l'un ni l'autre ne fera cadeau à l'adversaire, alors que, au final, les deux sont sensés œuvrer pour le bien être animal et la conservation des espèces, et pourraient (devraient ?) allier leurs forces pour de bien meilleurs résultats...

[Vinch]

En fait, la grosse erreur stratégique de ReWild, sans doute sous la pression de certaines de ses composantes telles que Sea Shepherd et One Voice, aura de s’afficher ouvertement anti-zoo, anti-EAZA et anti-AFdPZ, et aussi tant qu’il y aura avec eux le fondateur du Biôme qui nourrit beaucoup de rancune envers les zoos français et envers qui beaucoup de monde semble vouloir régler des comptes, on peut être certain qu’aucun cadeau ne leur sera fait.

[cedric]

Il apparait évident que l'achat du parc est une opportunité afin de faire échos à leurs revendications "anti captivité". Elles paraissent supplanter les opérations de retour à la nature. Que l'EAZA ou l'AFDPZ ai réagi ou non, je pense que le discours était déjà rodé.Le vers est dans le fruit! Des institutions, des parcs, des personnes morales sont nomméments mis en cause dans la dernière tribune. Je mettrai ce rachat en parallèle avec ce qu'il s'est passé dans le monde du cirque français il y a quelques années : un cirque en déroute ,celui d'andré joseph bouglione, raillé par ses confrères devenu porte étandard des "antis" . C'est un peu ce qu'il se passe avec la famille Thomas au final. AJ Bouglione n'a ,2 ans après, toujours pas mis sur pied son éco cirque mais continue de faire la promotion du cirque sans animaux. Assistera t'on à la même chose avec le REWILD RESCUE?

[Philippe]

Concernant les éléphants, il me semble que l'espèce africaine figurait déjà en Annexe I depuis 1990 de la Cites à l'exception de quatre populations :

Inscription CITES: Annexe I (18/1/1990) sauf les populations du Botswana, de la Namibie et du Zimbabwe (Annexe II, 18/9/1997) et de l'Afrique du Sud (Annexe II, 19/7/2000)

Source : Site de la Cites.

La proposition évoquée dans son communiqué par Rewild, initiée par le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Gabon, le Kenya, le Liberia, le Niger, le Nigeria, le Soudan, la Syrie et le Togo, consistait bien au transfert en annexe I de ces quatre populations, les autres y figurant déjà.

[Philippe]

Par ailleurs, la Zambie demandait le transfert de sa population en Annexe II.
Le Botswana, la Namibie et le Zimbabwe demandaient en outre un amendement à seule fin de permettre notamment :
- les transactions non commerciales portant sur des trophées de chasse ;
- le commerce des animaux vivants vers des destinataires appropriés et acceptables selon la définition donnée dans la résolution Conf. 11.20 (Rev. CoP17) pour le Zimbabwe et le Botswana, et pour des programmes de conservation in situ pour l'Afrique du Sud et la Namibie...

[Philippe]

Pour l'heure, au regard de ce que j'ai cru comprendre des actes de la dernière conférence des Parties de la Cites, aucune décision formelle n'a été prise sur la question de la vente d'éléphants par les pays concernés :

" Le Secrétariat consulte les Parties dont les éléphants sont inscrits à l'Annexe II et qui ont exporté des individus capturés dans la nature vers un État n'appartenant pas à l'aire de répartition de l'éléphant sur leur application de la résolution Conf. 11.20 sur la définition de l'expression "destinations appropriées et acceptables", en particulier compte tenu du rôle et de la responsabilité de l'Etat d'exportation et de fournir ces informations au Comité pour les animaux afin qu'elles y soient examinées. "

La question ne semble donc pas définitivement tranchée.

[Philippe]

Après le rachat du zoo de Pont-Scorff, Rewild n'hésitera pas à aller en justice

On sent l'agacement poindre sous les nombreuses lignes du dernier post Facebook rédigé par l'Association Rewild, qui vient, grâce à une cagnotte sur internet, de financer le rachat du zoo de Pont-Scorff, près de Lorient dans le Morbihan. Elle répond aux critiques et se lance dans un état des lieux de ce qu'elle a retrouvé sur place. " Concernant le bien-être animal, le cas du zoo de Pont-Scorff n’est hélas pas une exception. Enclos trop petits, vieillissement prématuré, obésité morbide, stéréotypie, troubles du comportement et autres pathologies provoquées par la captivité. "

L'organisation dénonce la captivité des manchots du Cap, " dont une partie tourne en rond dans un espace de quatre mètres carrés". Mais aussi le cas des phoques maintenus " dans de l’eau douce chlorée, ce qui en soi, constitue un délit au titre de la réglementation sur les établissements zoologiques ". Rewild rappelle que l'un d'entre eux en est mort.

L'organisation avertit : toute infraction constatée donnera lieu à un signalement auprès du Procureur de la République de Lorient. Un audit interne est en cours " ainsi qu’un bilan de santé complet de tous les animaux. Des manquements inquiétants dans l’identification de certains animaux ont d’ores et déjà été relevés ".

Source : France Bleu Morbihan.
Qu'en pense l'ancien propriétaire qui se félicitait, me semble-t-il, de cette vente ?

[okapi]

Ce qui est sûr, c'est que cette bataille rangée va avoir des répercussions sur l'ensemble du monde zoologique. Rewild ne va pas se laisser mettre en cause sans répliquer et l'espèce de statu quo étrangement en vigueur entre les associations qui n'ont jamais vraiment attaqué les zoos frontalement sur la plupart des points soulevés par Rewild dans sa réponse et les grands parcs plutôt épargnés jusque-là est en train de s'effondrer. Je pense que nous allons assister à l'ouverture de nombreux placards et que des révélations pas forcément heureuses vont se répandre sur la toile... La maladresse de l'EAZA visant à suggérer que les 600 000 € dépensés auraient pu servir à des programmes conservatoires quand certains parcs investissent des dizaines de millions pour se doter d'équipement essentiellement dédiés à augmenter leur rentabilité est à ce titre révélatrice du malaise général. Si les manquements constatés font l'objet d'une action en justice, avec toutes les répercussions prévisibles que Rewild ne manquera pas d'utiliser, il y a fort à craindre pour de nombreux parcs à travers l'Hexagone qui risquent d'être pris dans une tempête très dangereuse avant l'ouverture de la saison.
Il aurait été tellement plus intelligent de trouver des passerelles de réflexion et de travail avec un partenaire potentiel plutôt que d'ouvrir des hostilités qui vont attiser le mouvement anti zoo...

[Therabu]

D'accord avec toi Okapi, l'onde de choc peut facilement se répandre au sein de la profession.
Et puis ça soulève quand même une autre question tout comme l'affaire d'Amnéville. Qui contrôle les zoos et comment c'est fait ?
Il me semble que les services vétérinaires de l'état ne sont pas non plus exempts de tout reproches si les insuffisances sont si nombreuses.
Alors c'est du devoir de la profession de s'auto-critiquer mais il faut bien aussi constater l'absence de contrôle réel sur les activités des zoos. Comment le Mont-Faron peut il encore être ouvert en 2019 ? Qui a validé l'ouverture des Trois Vallées ? et, je ne connais pas la loi mais si cela est effectivement interdit, comment est-ce possible que des points aussi évidents que la salinité des bassins ne soient pas contrôlés ?

Je fais un parallèle peut être peu judicieux mais qui me semble parlant. La crise des subprimes a été concrètement déclenchée par la cupidité et le court-termisme des acteurs du marché bancaire américain mais cette crise a également été rendue possible par des lois permissives, des moyens de contrôle obsolètes et parfois des agents ayant consciemment laissé faire des situations litigieuses.

[okapi]

Il n'existe pas vraiment d'autorité de contrôle susceptible de sanctionner réellement les manquements à moins qu'ils ne soient d'une évidence absolue et là, ce sont les services de l'Etat qui sont concernés. L'AFPDZ n'a aucun pouvoir sur ses membres, sinon de les exclure et donc de perdre une cotisation, pas plus que l'EAZA d'ailleurs. Ces associations sont plutôt des entités de lobbying pour protéger les intérêts de leurs membres.
En gros, derrière les murs des zoos privés, chacun fait ce qu'il veut et les services vétérinaires de l'Etat n'interviennent que sur dénonciation. Ils effectuent des contrôles, certes, mais restent à la surface des choses et valident régulièrement leurs visites tant que rien n'attire vraiment leur attention. Sans oublier que le nombre des visites dans un même parc doit se compter sur les doigts d'une main en dix ou quinze ans d'interventions. Ces mêmes services font-ils des visites surprise? Ont-ils une grille d'évaluation précise pour juger, évaluer, voire condamner, les installations pour l'ensemble des espèces?
Nous savons tous ici que si les contrôles étaient drastiques, la plupart des zoos français auraient de sérieux travaux à mettre en oeuvre. Il y a fort à parier que des notions aussi basiques que la présence obligatoire d'arbres pour une espèce arboricole, d'eau en quantité suffisante pour une espèce qui apprécie les bains ou de la présence nécessaire d'un groupe ou d'un troupeau pour une espèce grégaire, ne font pas partie des évaluations. Si les contrôles en matière d'espace étaient réels et sévères, Beauval aurait du raser ses cloches à singes depuis longtemps. Et il n'y a visiblement toujours aucune interdiction formelle d'éjointer ou rémiger un oiseau dans le seul but d'orner une pelouse...

[GPN]

Je serai curieux de voir le texte de loi interdisant l'eau douce dans les bassins pour phoque ??? Surtout que ces derniers remontent la Loire

Mais du coup on va pouvoir faire comme l'avait fait ce fameux dresseurs plein de remord qui disait avoir les yeux brûlés par le chlore dans les bassins de Marineland alors que c'était parce que le bassin était rempli d'eau de mer.

Qui pour plonger dans dans le bassin des phoques, ressortir avec des yeux brûlés par le sel et affirmer que c'est à cause du chlore ?

J'ai hâte de voir les oiseaux européens relâches et contaminant les populations sauvages avec les différents germes qu'on est pas toujours pas capables de détecter sur les piafs.

[Vinch]

GPN,

Il n'y a à ma connaissance pas de texte de loi en France qui stipule que tout animal marin tels que pinnipèdes, sphéniscidés, cétacés doivent obligatoirement être hébergés dans des bassins d'eaux salés.

Concernant Antibes, même si les bassins sont en eau salés, ils sont aussi très chlorés pour prévenir tout développement de bactéries et de mycoses.

Pour ce qui est des irritations oculaires comme la conjonctivite dans les bassins alimentés en eau de mer, le Chlore, sous la forme de chloramines, est un déclencheur reconnu, tant qu'il n'est pas stabilisé avant association avec les bromures, le sel présent et les bactéries non éliminées présentes dans l'eau ssont des facteurs aggravants.

Pour ce qui est des maladies aviaires, on sait à peu près tout détecter, mais on ne sait pas tout éliminer et beaucoup d'oiseaux sont des porteurs sains de germes pouvant effectivement infecter les populations sauvages. et il y a aussi le parasitisme.

[Vinch]

Evidemment, cette publication aurait peut-être plus sa place dans le post "Décès marquants", mais vu l'animal concerné, je la mets ici:

31 décembre 2019 - RIP Jakob.

Jakob, le rhinocéros noir du Zoo de Pont-Scorff est mort aujourd'hui à l'aube.

Il était dans la force de l'âge mais il est mort comme un vieillard.

Jakob était la plus grosse urgence de Rewild depuis notre arrivée au Zoo. La vétérinaire qui intervient habituellement sur le zoo nous avait dit qu'il était trop tard pour le sauver. Nous avions néanmoins décidé d'y croire. Sur les conseils de nos partenaires vétérinaires faune sauvage, spécialistes des rhinocéros en Tanzanie et en Afrique du Sud, nous avions commencé à définir de nouveaux protocoles de soins plus en accord avec les besoins de l'espèce. Souffrant d'une forte diarrhée depuis des mois, il était apathique, très déshydraté, amaigri avec les os saillants. Sous alimenté, il avait du mal à se lever. Nous avions commencé à soigner ses escarres et ses blessures cutanées qui dataient.

Jakob avait 28 ans. Il avait une compagne qui est morte il y a 10 ans d'une pneumonie. Elle avait tout juste 20 ans. Depuis il était seul dans son enclos. Dans la nature, les rhinocéros noirs peuvent vivre jusqu'à plus de 50 ans.

Représentant d'une espèce en danger critique d'extinction, Jakob était un trésor qui aurait dû être choyé et qui surtout, méritait tellement mieux que la triste vie qui a été la sienne.

Nous remercions les soigneurs qui ont fait tout ce qu'ils ont pu ces derniers jours à nos côtés pour tenter de le sauver.

L'autopsie de Jakob sera réalisée cette semaine pour déterminer avec exactitude les causes de sa mort. Nous communiquerons les résultats.

Nous restons plus que jamais mobilisés pour sauver tous les animaux du Zoo, dont beaucoup ont un état de santé préoccupant.

L'équipe de Rewild.

Source: page facebook de ReWild

[GPN]

In the wild Black rhinos can reach an age of 40 years. Black rhinos have the highest incidence among mammals of fatal interspecies fighting: almost 50 % of males and 33 % of females die from wounds.
Fights between Black rhinos are usually for establishment and control of their territories. Why they are quite so aggressive is not known: in any event, rhino populations with high mortality rates recover only slowly. In captivity a male Black rhino has reached the age of 49 years (Felts, 2007; MacDonald, 2004; Nowak, 1999).

Source : husbandry guidelines du rhinocéros noir disponible sur le site de l'EAZA
https://www.eaza.net/assets/Uploads/CCC ... proved.pdf