Planète sauvage : Le delphinarium reste fermé

[okapi]

Il faut ajouter "en France", Vinch... Parce qu'à Pékin pour les Jeux Olympiques, il y avait un "racist village", une bêtise de traduction pour définir un "village racial" où des représentants des minorités étaient supposés vivre folkloriquement pendant la journée et dormir dans de basiques dortoirs... Il semble que ce village n'ait pas remporté le succès attendu.

[Vinch]

ça existe aussi au pays-bas... Encore qu'eux, c'est un choix et dorment très bien...

[maxime]

Tiré de la page facebook de Planète Sauvage :
Le responsable scientifique de Planète Sauvage vous adresse un message

Bonjour à tous,

Depuis quelques temps la page facebook de Planète Sauvage est utilisé par certains pour discréditer ce qui se passe au sein de notre Cité Marine.

En guise de préambule je souhaite rappeler que la Cité marine est un endroit de découverte qui permet:

- au plus grand nombre d'observer les dauphins tout en apprenant (exposition sous marine et présentation au public et écoles)

- aux scientifiques d'approcher dans de bonnes conditions 5 grands dauphins (déjà 3 études scientifiques en 2 ans et 2 thèses universitaires qui viennent de démarrer).

Beaucoup d’informations contradictoires sont versées « à charge ». Il m'a semblé qu’il était temps de rétablir quelques vérités scientifiquement étayées sans lesquelles il ne pourrait y avoir de discussion saine sur le sujet des dauphins en delphinarium.

Au sujet du film « La baie de la Honte » ou "The Cove"

Ce documentaire est utile car il met en lumière un massacre de dauphins qui choque tous les passionnés du monde de la mer.

Néanmoins ce film devient mensonger quand il avance que ce massacre (qui a lieu depuis 400 ans) perdure à cause des delphinariums.

En ce faisant, Ric O'Barry se trompe de cible.

La seule raison invoquée par les autorités maritimes locales dans ce documentaire est la même que celle utilisée par les pécheurs européens il y a encore peu : « les dauphins leur voleraient leurs poissons».

Pour rappel, les dauphins que nous hébergeons à Planète Sauvage sont TOUS nés en delphinarium. De plus, aucun des dauphins présents dans les delphinariums européens ne provient du Japon.


Au sujet de l’espérance de vie

De nombreux chiffres sont avancés faisant l’amalgame entre la moyenne d’âge, l’age maximum et l’espérance de vie des dauphins. Seul ce dernier critère permet aux scientifiques de faire une comparaison entre 2 populations différentes (par exemple entre dauphins en milieu naturel et en delphinarium)

Il existe peu d’étude sur l’espérance de vie en milieu naturel mais deux publications nous permettent d'y voir plus clair :

- de 10,3 à 14 ans dans l’estuaire de la Banana river (Hersch, 1990)

- proche de 25 ans dans la baie de Sarassota (la population de dauphin sauvage la plus étudiée au monde). (Small et al, 1995)

Cette dernière étude montre également qu’il n’y a pas de différence entre le milieu naturel et les delphinarium en terme d’espérance de vie.

Hersh, S.L., Odell, D.K. and Asper, E.D. (1990) Bottlenose dolphin mortality patterns in the Indian/Banana river system in Florida in: S. Leatherwood and R.R. Reeves (eds.): The bottlenose dolphin, pp. 155-164 Academic Press, Inc., San Diego.

R.J.Small and D.P.DeMaster (1995) Survival of five species of captive marine mammals. Marine Mammal Science 11(2):209-226

Au sujet de nos méthodes d'interaction avec les dauphins

Nous pouvons par geste demander aux dauphins d’effectuer des comportements qui nous aident dans le suivi des animaux (mesures taille, poids, etc…) et dans nos présentations aux scolaires (dans la galerie sous marine) ou au grand public (depuis les gradins).

Pour parvenir à ce résultat, nous utilisons une technique très connue et documentée (Pryor, 1982, Ramirez, 2004) basée sur le « renforcement positif ». En résumé, il s’agit d’associer la séance d’apprentissage avec tout ce que l’animal apprécie (nourriture, contact, …) et se placer dans une relation ludique où l’exercice demandé est un jeu. A tout moment, les dauphins peuvent interrompre la session comme c’est parfois le cas pendant nos présentations. A nous de proposer des choses intéressantes aux dauphins afin de conserver leur attention.

Puisqu’il semble nécessaire de le préciser : EN AUCUN CAS nous ne privons les animaux de leur nourriture. L’équipe de la Cité Marine veille chaque jour à ce que les dauphins reçoivent les rations quotidiennes dont il ont besoin en fonction de la température ambiante, de l’âge, du sexe et de l’état physiologique de l’animal (en gestation ou non par exemple).


Et beaucoup d’autres sujets…

"Toute recherche scientifique en delphinarium est caduque" : tout comme pour d’autres espèces les recherches en « milieux contrôlés » sont souvent le seul moyen de confirmer ou non ce que l’on soupçonne à partir des observations en milieu naturel. C’est le cas notamment pour l’étude de la communication sifflée chez les dauphins. Pour rappel, le débat actuel tournant autour du sifflement de signature chez le dauphin se base sur des travaux quasi exclusivement effectués en delphinarium (de Caldwell, 1968 à Mc Cowan, 2001).

Le mécanisme de production des ultrasons chez le dauphin n’a pu être mis en évidence qu’en delphinarium (Cranford, 1996)

Cranford, T.W., M.E. Amundin, K.S. Norris, (1996) Functional morphology and homology in the odontocete nasal complex: implications for sound generation. Journal of Morphology, 228(3):223-285

"Les dauphins ne pourraient plus utiliser leur sonar en delphinarium " = l’utilisation du sonar a été mise en évidence et continu d’être étudiée dans le détail en delphinarium.

Mon but n'est pas ici de militer pour quelque cause que ce soit mais je tenais simplement à rappeler qu'une discussion ne peut être sérieuse qu'à la condition de reposer sur des faits établis.

Au plaisir de vous retrouver prochainement à Planète Sauvage ou sur cette page.

Cordialement,

Martin Böye
Responsable scientifique
Planète Sauvage

[Vinch]

Pfff... Il existe nombre d'autres études tout à fait pertinentes sur la longévité des dauphins in-natura qui montrent bien que la longévité normale dépasse de très loin celle constatée en seaquarium... Vous ne montrez ce qui vous arrange...
Et de deux, il n'a jamais été établi que la reproduction des dauphins en seaquarium est un témoignage de bonheur...

Mettez-vous très simplement à la place des dauphins (sans trop faire d'anthropomorphisme, il va de soit) : uand on vit dans un bocal sans fond marin, sans poissons de nombreuses espèces différentes à poursuivre, quand on est privé d'intéractions avec d'autres groupes familiaux de dauphins (ils vivent généralement en familles toute leur vie... Ces familles sont le plus souvent cassées en captivité !!!), quand on doit subir de l'eau chlorée en permanence, quand on doit subir le dressage, quand on doit être obligé de faire les clowns en permanence pour un public hilare, enthousiaste mais ignares (!!!), quand on est privé de son nomadisme (il est rare que le dauphi reste au même endroit plusieurs jours de suite), etc... Comment peut-on prétendre être heureux ????
Et c'est bien ce qui montre que toute étude comportementale sur les dauphins ne vaut que si elle mettent bien en évidence les carences dont ils sont victimes...

Et non ! Rick O'Barry ne se trompe pas de cible... Savez-vous déjà qui il est? Il est suffisamment bien placé et bien renseigné pour pouvoir prétendre savoir de quoi il parle !!!

Tout bon seaquarium exploitant des cétacés est un seaquarium fermé ! Ce ne sont que des machines à faire du fric !

[okapi]

On oublie toujours le pré-supposé de départ: que les dauphins exhibés soient correctement traités, c'est bien le moins que l'on puisse attendre de la part de ceux qui les enferment! Mais ce n'est pas ça le problème : ce n'est pas contester les points soulevés qui importe, puisque sinon ça revient à valider la possibilité d'un delphinarium, c'est le "pourquoi" de l'exhibition qui compte! Il ne faut surtout pas commencer par prendre l'existence des delphinariums comme un fait acquis: ces bassins sont une absurdité zoologique, écologique et scientifique. Faire le choix d'enfermer des cétacés va à l'encontre de toute humanité: Si il y a la moindre nécessité scientifique, alors créez des sanctuaires marins dont seront bannis les spectateurs! Public, gradins et dresseurs sont les termes de la honte dans la plus sinistre des équations: là où il y a exhibition programmée, il y a faillite dans une démarche de conservation.

[grievous]

Je tiens juste à apporter mon soutien a Martin Boye qui est en France une des personnes que l'on peut croire quand il s'agit de dauphins. Et s'il vous plait pas de remarque du style "il défend son employeur" par pitié. Il ne se voile pas la face et comme la plupart des professionnels que nous sommes prefereraient voir tous ces magnifiques animaux dans la nature.

Chacun à le droit de penser ce qu'il veut de la captivité des cétacés ou autres animaux, mais sachons rester humble et admettons que certaines personne sont bien mieux placés que nous/vous pour en parler.

[okapi]

Je ne comprends pas ta position: ce n'est pas Martin Böye qui est remis en question, c'est le principe de base qui consiste à détenir des cétacés en captivité et d'en profiter pour les exhiber devant des gradins. Et merci de ne pas en rajouter sur le désespoir des pros qui savent bien, n'en pensent pas moins etc... Il faut bien que tout le monde gagne sa vie, c'est ça? Et puisqu'ils sont là, on en fait quoi, c'est ça aussi? Mais POURQUOI sont-ils là? Qu'est-ce qui a bien pu motiver, sinon le fric, les directeurs d'un zoo pour faire construire une cage (aussi vaste soit-il, un bassin cimenté reste une cage) et y séquestrer des dauphins? Des DAUPHINS!!!!!!!

[raphaël]

On pourra toujours prouver que les dauphins en delphinarium sont en bonne santé physique, qu'ils ne sont pas privés de nourriture, qu'ils mangent bien et se reproduisent. Heureusement que c'est le cas finalement en 2010 en Europe.
Mais okapi a raison, quelle que soit la condition de vie des dauphins en captivité, c'est la justification de l'existence des delphinariums qui pose probleme.
On peut créer des centres de reproduction pour des tamarins ou des oryxs en zoos, on peut offrir à des félins ou des singes des parcelles de foret rappelant un peu leur vie dans la nature, mais on ne pourra jamais recréer la vie marine et nomade d'un animal sur la terre ferme...

[Vinch]

Quand on a le bonheur de pouvoir contempler des cinquantaines de dauphins en liberté, dans l'immensité de la pleine mer...
Et en plus, ils ne sont pas forcément farouches... C'est ce qui m'est arrivé à différentes reprises, et c'est une sensation de joie intense...

Et lorsque je les vois esclaves en dolphinariums, en groupes extrêmement réduits (3-4, 10 au plus), dans des bassins minuscules (même réputés immenses; comme ceux de Planète Sauvage, c'est toujours ridiculement petit), obligés à faire des numéros imbéciles pour le bonheur des humains, das une eau chlorée en permanence... Je chiale...

Il y a des choses, je pense, que la conscience devrait vous dicter comme impensables à défendre...

[Stavanger01]

Ayant de la famille dans le sud de la France je me suis rendu de nombreuses fois à Marineland à Antibes pour pouvoir voir les dauphins dans ma jeunesse. Depuis que j'ai eu la chance d'en voir en liberté je n'ai pas pu y retourner. Je pense honnêtement que personne n'ayant rencontré un groupe de dauphins en pleine mer, que ce soit de près ou de loin, ne peut plus prendre le moindre plaisir à voir ces mêmes animaux enfermé dans un espace forcément ridicule.
Comme il me semble impensable que les soigneurs et autres personnels s'occupant des dauphins en parc n'aient jamais fait cette rencontre fantastique je m'interroge sur les motivations de ces personnes. Comment peut-on prétendre aimer et prendre soin des dauphins tout en cautionnant ce type d'installation ?

[Vinch]

Ah oui, graves interrogations !!!

[okapi]

C'est la schizophrénie légère inhérente au métier de dresseur, voire de directeur ou à l'extrême de soigneur (plus on avance sur cette échelle, plus elle est légère): s'occuper d'animaux en captivité revient à accepter cette captivité pour ce qu'elle est, c'est-à-dire un business qui se voile aujourd'hui d'un fort sentiment d'utilité pour préserver, un peu, la faune. Si certain directeur de zoo, exemplaire par ailleurs, déclare publiquement ne pas aimer les zoos et rêver du jour où ils seront tous fermés, ce n'est pas uniquement pour agiter les forums... Les bêtes sont là, il faut bien les prendre en charge et gérer les milliards générés par cette captivité voulue par l'homme. Un soupçon de conscience collective ne fait pas de mal, mais dans un monde idéal, les états se préoccuperaient de leurs faunes respectives, soutenus par d'autres plus riches qui n'ont pas une faune aussi diversifiée, au nom d'un patrimoine universel. Protéger les guépards en Afrique, les Ouistitis en Amérique du Sud, les ours polaires, les rhinocéros indiens et les cagous dans leurs biotopes respectifs aurait davantage de sens pour l'humanité que de les transférer d'un zoo à l'autre pour éviter les dérives génétiques. D'autant que ces zoos n'ont en général pas grand chose à voir avec les espaces originaux de ces créatures merveilleuses que nous aimons tant observer près de chez nous... Schizophrènes...

[Vinch]

...paranoïaques, parfois...

Il y a zoo et zoo...

Il y asservissement dans un cas et non dans l'autre...

Il y a réelle conscience de participer à la conservation, avec des actes tout à fait concrets, et de l'autre, que dalle, sinon du bizness...

Rick O'Barry était un ancien dresseur de dauphin et avait même capturé des dauphins en pleine mer. Il s'était rebellé contre son ancien métier (suite au décès traumatisant par suicide d'une des femelles qui jouait "Flipper") et milite aujourd'hui pour la protection des dauphins et pour la fermeture des dolphinariums de par le monde.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_O%27Barry
http://en.wikipedia.org/wiki/Ric_O%27Barry

[okapi]

Zoo et Zoo = Zoo... Enfermer les animaux, qu'elle que soit la taille de l'enclos, c'est les asservir. Restreindre, pour la bonne cause, l'espace vital d'un animal, c'est l'asservir. L'obliger à rentrer, pour son bien, dans un bâtiment, c'est l'asservir.Tout est dans la manière de le faire et dans les buts qui président et/ou justifient la captivité... Un parc privé cultivera toujours une certaine ambiguïté. Les maladresses de nos parcs sont, à ce titre, édifiantes.