La Vallée des singes intéresse les Deux-Sèvres
Le patron du parc qui menace de quitter la Vienne à cause d’un projet de parc éolien a reçu une offre du conseil général voisin, hier. Colère à Poitiers.
Le patron de La Vallée des singes menace de quitter la Vienne avec ses quatre cents primates si le projet de parc éolien autorisé par la préfète voit le jour à Romagne et pas un élu ne réagit dans le département. Dans nos colonnes, hier, Emmanuel Le Grelle expliquait avoir le sentiment d'avoir été trahi par les élus locaux qui l'ont fait venir dans la campagne du Pays civraisien ; pas un communiqué n'est venu le démentir.
« La menace est peut-être un peu excessive, on ne déménage pas une installation comme celle-là du jour au lendemain », estime le conseiller général du canton de Couhé, André Sénécheau, qui semble croire à un coup de bluff. « Il ne faut pas oublier que l'investissement de 6 M€ en 1998 a été en partie assumé par le conseil général et la communauté de communes. »
" Menace à exécution "
En tant qu'élu local, il reconnaît le poids économique que représente le parc animalier dans ce secteur rural : « Quarante emplois et 200.000 visiteurs annuels, ce n'est pas rien… » Il estime toutefois que le conseil général n'est pas compétent pour s'opposer à la décision de la préfète et rejette la responsabilité sur le maire de Romagne :
« C'est la commune qui initie les projets. »
L'intéressé, Bernard Porchet, se réfugie pour sa part derrière une « obligation de réserve » parfaitement farfelue en tant que candidat aux élections municipales pour ne pas s'exprimer…
Pendant ce temps, à Niort, le président de l'Agence de développement touristique et vice-président du conseil général des Deux-Sèvres s'est empressé de tweeter qu'il ferait des propositions à Emmanuel Le Grelle pour que La Vallée des singes aille s'installer dans son département. « S'il met sa menace à exécution, on est prêt à l'accueillir et à l'accompagner », confirme-t-il par téléphone. « C'est un site exceptionnel et ça m'embêterait qu'il quitte la région Poitou-Charentes. »
" Je trouve cela un peu fort de café "
En fin de journée, hier, le président du conseil général de la Vienne, Claude Bertaud, a réagi pour assurer Emmanuel Le Grelle de son « soutien le plus total ». « La situation m'inquiète très sérieusement », précise-t-il sans cacher tout le mal qu'il pense de l'initiative prise dans les Deux-Sèvres : « On finance des grands chantiers comme la LGV et le Center Parcs qui ont des retombées considérables dans ce département voisin et je vous avoue que je trouve cela un peu fort de café. Vraiment pas convenable. »
Pour le reste, Claude Bertaud espère que la raison l'emportera. Au pire, il précise que la Vienne peut proposer d'autres sites sans parc éolien sur son territoire pour accueillir La Vallée des singes.
Source :
La Nouvelle République.