Mission vétérinaire pour sauver les rares survivants d'un zoo de Gaza
C'est dans un décor sinistre qu'une équipe vétérinaire internationale a entamé vendredi une mission au zoo de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
« Il y avait 44 animaux, ils ne sont plus que 15 », a soulignée d'emblée Amir Khalil, vétérinaire venu après avoir reçu un appel à l'aide du propriétaire du petit zoo qui fit un temps la fierté de Khan Younès.
« C'était l'hiver, les animaux mouraient et plus personne ne pouvait visiter le zoo. Le propriétaire des lieux appelait au secours », raconte ce vétérinaire d'origine égyptienne.
Animaux morts
Avec des assistants, M. Khalil a enfin pu entrer dans la bande de Gaza, sous sévère blocus israélien. Il va d'abord évaluer l'état de santé des animaux et la sécurité de leurs cages. Il devrait ensuite tenter de convaincre le propriétaire de laisser partir les derniers survivants - dont un tigre, des singes et des oiseaux - et les faire sortir de la petite enclave palestinienne.
L'association qui l'envoie, Four Paws, veut sauver les animaux qui ont survécu à trois guerres en six ans, dans un zoo où plus personne ne se rend. Le ticket d'entrée est trop cher pour bien des Gazaouis, et « il y a des animaux morts au milieu des animaux vivants », déplore M. Khalil.
« Image qui brise le coeur »
Mal empaillées, des carcasses de lions, gazelles et autres crocodiles dégagent une odeur pestilentielle. « C'est unique au monde et ce n'est pas bon du tout pour les animaux alentour », dont un tigre solitaire qui n'en finit pas de tourner en rond dans sa cage bien trop petite, dit-il.
M. Khalil est catégorique: « Ce zoo manque d'expertise, de place, de nourriture, d'eau, c'est tout simplement une prison pour animaux ». « Il serait possible d'avoir un meilleur zoo à Gaza », veut-il croire, mais pour cela « les autorités doivent s'investir et les zoos ne doivent pas seulement être des entreprises à but commercial », dit-il, avant de noter que la demi-douzaine de zoos de Gaza sont tous en mauvais état.
Son assistante, Elisabeth Blum, retient du zoo une « image qui brise le coeur ».
Source: Ouest-France.