Les éléphants seront bannis des spectacles du cirque Knie

[Théo]

Dès l'année prochaine, le cirque suisse va laisser ses pachydermes dans son zoo à Rapperswil (SG). Cette décision marque la fin des représentations avec ces animaux.

Le cirque explique vouloir se concentrer sur le maintien d'un «groupe matriarcal d'éléphants avec des capacités d'élevage». Pour cette raison, les deux femelles Dehli et Ceylon, qui font partie de la tournée cette saison, resteront désormais à Rapperswil, le fief de la dynastie Knie.

Trois éléphantes du cirque, âgées, sont mortes en juin et juillet. Depuis, le groupe des pachydermes est composé de cinq femelles. Il y a quelques jours, le mâle Thisiam du zoo polonais de Katowice est arrivé à Rapperswil, où un nouveau grand parc pour éléphants a été inauguré au printemps.

Tradition depuis 1920

En écartant les éléphants de ses spectacles, Knie rompt avec une tradition familiale de près de 100 ans: depuis les années 1920, l'éléphant était le symbole du cirque.

Cette décision n'est pas liée aux critiques fréquemment émises par les associations de protection des animaux, a assuré à l'ats Franco Knie Senior. «On ne se laisse pas dicter par des activistes.»

Les Knie sont des personnes suffisamment compétentes pour juger de la situation des animaux. «On s'est toujours engagé pour leur bien-être», a-t-il ajouté.

Le Cirque Knie a tout fait pour les traiter de la meilleure façon possible vu les circonstances durant les tournées, a admis la Protection suisse des animaux (PSA) dans un communiqué. Mais leur confort durant les shows était loin d'être optimal, raison pour laquelle elle salue la décision des Knie.

Beaucoup d'émotion

Le fait de renoncer aux éléphants a été une décision difficile à prendre. Elle a été discutée longuement au sein de la famille. Elle a été «très émotive», a confié Franco Knie. «D'une certaine façon, les éléphants font partie de la famille».

Et Franco Knie de se réjouir du succès du zoo pour enfants de Rapperswil (SG). «Il faut avoir du courage et investir». Le nombre de visiteurs est en nette hausse au regard de l'année précédente.

Avec cet argent, le zoo soutient des projets en faveur de la protection des éléphants d'Asie fortement menacés, notamment au Sri Lanka. Un autre en Thaïlande est en train d'être examiné.


Source: http://www.20min.ch/ro/news/suisse/stor ... e-14413446

[didier]

Bonne nouvelle, dommage que Pinder et les autres cirques français qui s'obstinent encore à présenter des éléphants, ne suivent pas cet exemple.

[Dips]

Si je comprends bien, cette décision vise à reconstituer un groupe potentiellement reproducteur. Est-ce à dire qu'ils reprendront les représentations d'éléphants dès que des naissances arriveront ?

[nico]

J'ai bien l'impression que oui ...

[Philippe]

Il me semble plutôt que les Knie ont définitivement renoncé à la présentation de numéros d'éléphants sous leur chapiteau...

La longue marche des éléphants Knie

Pendant près d’un siècle, les pachydermes ont été l’emblème du cirque national suisse. La semaine dernière, Franco Knie a annoncé la fin des spectacles avec ces animaux. Hommage en images.

Il s’en est fallu de peu pour que le trépied du flash ne finisse en pièces détachées. Intriguée par cet étrange objet, Kalaya, la jeune éléphante du Kinderzoo de Rapperswil, a accouru dès notre entrée dans son enclos. La dernière-née des pachydermes d’Asie de Knie fêtera ses 2 ans le 1er novembre prochain, mais le beau bébé pèse déjà plus d’une tonne. « Elle boit 14 litres de lait maternel par jour et prend 7 kilos par semaine », explique Franco Knie entre deux poses devant ses pachydermes.
L’homme de cirque nous reçoit trois jours après avoir annoncé la fin des numéros d’éléphants sous le chapiteau Knie. Dans quelques semaines, Kalaya, sa mère, Sandry, MaPalaj, Claudy et Sabu retrouveront ainsi Ceylon et Delhi, actuellement en tournée. A 45 et 47 ans, les deux femelles effectueront le 22 novembre prochain à Lugano le dernier tour de piste de leur longue carrière. Après une tradition presque centenaire, la famille Knie souhaite désormais se concentrer sur la reproduction de son cheptel. « Nous avons pris cette décision l’année dernière déjà mais nous étions en négociation depuis plusieurs mois avec un zoo en Pologne pour faire venir un mâle, et nous avons attendu son arrivée pour annoncer notre décision », explique Franco Knie.

50.000  francs par éléphant

Une décision qui met fin à une présence quasi centenaire des pachydermes sous le chapiteau du cirque national. « Le premier éléphant a été acheté par mon grand-oncle Karl à un cirque allemand au tout début des années 1920 », explique l’héritier de la dynastie Knie. Face à l’engouement immédiat du public pour cet animal exotique, le cirque décide rapidement d’élargir son cheptel.
Le marché aux éléphants a lieu à Rotterdam, où les pachydermes, arrivés par cargo depuis l’Asie après plusieurs semaines de voyage, se monnaient à prix d’or. De 40.000 à 50.000 francs l’animal, sans les frais de transport. Pour les dresser, les Knie s’entourent de dompteurs allemands, réputés à l’époque pour leurs connaissances en la matière. « Ils étaient connus aussi pour la dureté de leurs méthodes. Mon père a rapidement changé d’approche », assure Franco Knie.
Très vite, le public est conquis par ces géants à la fois patauds et agiles. Les numéros de l’époque sont destinés à faire rire. Pour amuser la galerie, on déguise les éléphants en poupées ou en clowns, leur imposant toutes sortes d’acrobaties grotesques. On fait marcher ces animaux de 4 tonnes sur des boules ou on les fait tenir en équilibre sur leur tête. « A l’époque, les gens voulaient voir des numéros spectaculaires, des fouets qui s’agitent et des coups de pistolet tirés en l’air dans la cage aux fauves. Ça paraît impensable aujourd’hui, mais c’est pour ce type de scènes que le public se rendait au cirque. »

Première naissance suisse

En 1956, les spectateurs de la tournée découvrent pour la première fois un numéro d’éléphants africains. Un événement rare, alors que les Knie n’ont travaillé jusque-là qu’avec des pachydermes asiatiques, réputés pour être plus dociles que leurs cousins d’Afrique. « L’ancien directeur du zoo de Bâle, le professeur Ernst Lang, qui était un ami de la famille, les avait confiés à mon père pour les dresser. » Le troupeau restera chez les Knie le temps d’une tournée, avant de repartir au zoo.
La première naissance d’un éléphanteau en Suisse a lieu en 1963. Franco a 9 ans. « La mise bas a été très compliquée, car le bébé pesait plus de 150 kilos et se présentait par le siège. On a dû le sortir à l’aide d’une corde. La mère est décédée quelques heures plus tard. On l’a nourri au biberon. Fridolin est resté avec nous quelques années, avant que mon père ne décide de le donner à un zoo irlandais, car il devenait très agressif en période de rut. »
En 1964, Knie construit un deuxième chapiteau et s’installe six mois à Lausanne lors de l’Exposition nationale. Arrivés en train, les éléphants paradent à travers la ville jusqu’à Vidy, sous les yeux ébahis des passants.
« Nous les avons transportés par le rail jusqu’à très récemment. Les CFF avaient construit des wagons sur mesure, adaptés à leur taille, qu’on louait de mars à novembre pour les tournées. Ce n’est que depuis quatre ou cinq ans qu’on les déplace en camions. Le trafic ferroviaire de plus en plus dense les obligeait à patienter parfois plusieurs heures dans les gares, ce qui les stressait énormément. »
La tournée comptait encore huit éléphants il y a quelques années. Aujourd’hui, faute de naissance, ils ne sont plus que deux à assurer le show. Dans chaque ville, le cirque s’approvisionne auprès des agriculteurs de la région pour assurer les 150 kilos de nourriture quotidiens nécessaires aux pachydermes. « Essentiellement du foin, de l’herbe, des fruits et légumes. » A l’âge adulte, un éléphant consomme jusqu’à 200 litres d’eau par jour, dont huit aspirés en un seul coup de trompe. « En tournée, nous engageons deux personnes par éléphant, pour pouvoir assurer une surveillance vingt-quatre heures sur vingt-quatre. La nuit, un gardien dort avec eux. Les barrières de leurs enclos sont peu sécurisées et on ne peut pas se permettre de prendre le moindre risque en ville. »
Des précautions qui n’ont pas empêché Sabu de se faire la belle en juin 2010 à Zurich. « C’était orageux. On venait de donner la dernière représentation sous le chapiteau et on était en train de faire monter les éléphants dans le camion quand un éclair est tombé dans le lac. Sabu a pris peur et a filé. On l’a récupérée une demi-heure plus tard. » L’animal refait le même coup quelques jours plus tard. « On a décidé de la retirer de la tournée. Une fois que la peur est imprimée, c’est très difficile de revenir en arrière. A l’époque, MaPalaj, une femelle de 28 ans qui a aujourd’hui quitté la tournée, devenait nerveuse dès qu’on arrivait à Zoug. Elle savait qu’à cet endroit nous passions sous les voies de chemin de fer. Le bruit du train l’effrayait. » Sabu vit aujourd’hui au Kinderzoo de Rapperswil et balade les jeunes visiteurs sur son dos.
« L’avenir de nos éléphants n’est pas dans les cirques », insiste Franco Knie. A-t-il senti le vent tourner, alors que de plus en plus de gens prennent conscience de l’absurdité à voir des animaux sauvages exploités sous des chapiteaux? L’homme se défend d’avoir été influencé par ceux qu’il qualifie d’« activistes ». Reste que, l’éléphant étant une espèce protégée, une loi internationale interdit son importation depuis près de vingt ans.
Désormais, seules les naissances naturelles en captivité permettront de maintenir le cheptel, les inséminations artificielles étant un échec chez ces grands mammifères. « Il y a environ 450 éléphants en Europe. La plupart des zoos font partie d’un programme de reproduction. »
En quarantaine dans son enclos, le mâle tout juste arrivé de Pologne fait naître beaucoup d’espoir à Rapperswil. Il y restera quatre ou cinq ans, avant d’être envoyé dans un autre zoo. Trop âgées pour donner naissance à des petits, Ceylon et Delhi profiteront quant à elles d’une retraite bien méritée. Toutes les deux ont travaillé pendant plus de quarante ans sous le chapiteau du cirque Knie.

Dicky, le premier éléphant acheté par la famille Knie, devant le chapiteau du cirque à Berne, en 1920. L’animal est détenu en solitaire. « On n’avait pas encore conscience que les éléphants ont besoin de vivre en groupe », explique Franco.

Naissance de Fridolin, premier éléphant né en Suisse, en 1963. A gauche, le dompteur allemand Josef Hack, à droite, Tina Knie, la mère de Franco. La mère du bébé mourra des suites de sa mise bas.

Franco Knie, 60 ans, entouré à gauche de MaPalaj, 28 ans, et à droite de Claudy, 52 ans. Derrière, Sandry, 15 ans. Les trois femelles d’Asie vivent dans le nouveau parc aux éléphants Himmapan, au Kinderzoo de Rapperswil, où les Knie souhaitent agrandir leur matriarcat grâce à l’arrivée d’un mâle, de 3 m 20 au garrot et 6 tonnes, en provenance d’un zoo polonais.

Source : L'Illustré.

Mort le 23 décembre 1994 au Cricket St. Thomas Wildlife Park en Irlande, Fridolin n'est autre que le fils de Siam, lequel fut donc le premier reproducteur du cirque Knie. Lequel Siam est par ailleurs le père de Thisiam, le mâle récemment transféré à Rapperswil. Thisiam a vu le jour le 4 mai 1998 au zoo de Vincennes.Sa mère Kaveri est désormais hébergée au Pal, dans l'Allier.

[Philippe]

Retour controversé des fauves sur la piste des cirques suisses

Les cirques suisses Gasser-Olympia et Royal annoncent le retour des lions dans leurs prochains programmes. Ils brisent ainsi un tabou, alors que la tendance est à la suppression des animaux sauvages.

Le cirque Gasser-Olympia prévoit de présenter cinq lions dans son spectacle de Noël à la fin de l'année, alors que le cirque Royal annonce leur retour dès la saison prochaine.

Aujourd'hui, 19 pays européens interdisent déjà les animaux sauvages dans les arènes des cirques, mais pas la Suisse. Les deux cirques respectent donc les prescriptions légales et c'est sur cette base que le directeur de Gasser-Olympia justifie sa décision.

Des animaux qui ont "la belle vie"

" Ces animaux ont la belle vie, on voit qu’ils sont en bonne santé, qu’ils ont de quoi bouger, de larges enclos en extérieur comme en intérieur, qu’ils s’entraînent tous les jours. Ils n’ont pas ces conditions dans un zoo, et encore moins à l’état sauvage (…) Bref, ils ont beaucoup plus de divertissements avec le cirque, où on fait appel à leur intelligence à longueur de journée ", explique Dominik Gasser.

Espace légal minimum pas respecté

Mais ces propos font rugir les défenseurs de la cause animale, dont la conseillère nationale vert libérale Isabelle Chevalley qui estime qu'un lion n'a rien à faire dans un tel lieu. " Aujourd'hui, tous ces cirques ont des dérogations par rapport à la tenue de ces animaux hors des spectacles, parce qu'ils n'arrivent jamais à leur offrir la surface minimale qu'il y a dans la loi. On demande à nos paysans de respecter des normes et on donne des dérogations à ces cirques ", fait-elle remarquer.

Isabelle Chevalley voulait, par voie de motion, faire interdire les animaux sauvages dans les cirques. Mais le Conseil fédéral a estimé dans sa réponse que cela n'était pas nécessaire face à une pratique qui est de toute façon en voie de disparition.

Source : RTS.

[okapi]

Les éléphants ne reviendront pas sur la piste du cirque Knie et c'est un véritable séisme dans le petit monde du cirque! L'annonce a été faite quelques mois après celle du cirque américain Ringling Bros. and Barnum & Bailey et je vous assure que c'est un mélange de consternation et de veillée d'armes qui infuse dans les roulottes... Ce qui explique le retour des fauves en Suisse dans deux cirques qui veulent devenir des remparts à la disparition, mais il y a fort à parier que ça va se retourner contre eux: l'opinion publique Suisse est prête pour passer à l'étape suivante et je parie qu'ils ne tiendront pas le choc pendant toute leur tournée. Les Knie donnent l'exemple et ceux qui ne veulent pas le suivre, sans avoir les moyens de faire aussi bien que ce faisaient les Knie au quotidien, vont se faire prendre au piège.
Fleur Pellerin a aussi annoncé son intention de faire cesser en France l'exploitation animale à des fins de divertissement...