Des repreneurs privés intéressés par le zoo de Pessac

[Philippe]

Le maire de Pessac veut se désengager du parc pour se concentrer sur les compétences propres aux communes...

Les discussions avec les repreneurs potentiels du zoo de Bordeaux-Pessac sont bien avancées a annoncé, jeudi 22 janvier 2015, le maire de Pessac Franck Raynal, lors d'une rencontre organisée au club de la presse. Géré en délégation de service publique, via la société d’économie mixte locale, le zoo va passer entre les mains d'un repreneur privé.

Save, «une aventure hasardeuse»

«Notre objectif n'a jamais été de tuer le zoo mais de mettre un terme à une aventure hasardeuse», a expliqué Franck Raynal, pour expliquer son abandon du projet de parc animalier SAVE. La société d’économie mixte locale a reculé sur le projet, qui prévoyait de multiplier par quatre la surface actuelle du parc. «Le zoo a été rentable en 2014 mais ce n'est pas parce qu'une PME marche bien qu'on peut en faire une multinationale», a souligné le maire, qui estime que ce type d'infrastructure ne relève pas de la compétence de la ville. Le nouveau propriétaire des lieux devrait être annoncé avant cet été.

En 2008, la CUB, Pessac et Mérignac ont racheté le zoo pour 2,6 millions d'euros à Stéphane Da Cunha. Une somme bien supérieure à celle à laquelle l'avait acquis quatre ans auparavant l'ancien propriétaire, soit 50 000 euros. Les élus favorables à l'achat [ce qui n'était déjà pas le cas de Franck Raynal alors conseiller municipal] avancent l'argument selon lequel cet argent sera réinvesti dans le zoo, mais ce ne sera finalement jamais le cas.

Un lien avec la forêt du Bourgailh ?

Aujourd'hui, on compte trois repreneurs intéressés avec lesquels la municipalité est en discussion, notamment sur le prix. «Je ne pense pas que nous en retirerons ce qu'on y avait mis», déplore l'élu. Il estime à 7 millions d'euros l'économie réalisée par la ville sur deux ans, avec l'abandon de ce projet SAVE qui devait voir le jour en 2017. Le maire a l'intention, dans un contexte budgétaire contraint, de se concentrer sur le coeur des compétences de la ville.

Son équipe travaille sur un projet pour le site de la forêt du Bourgailh, comprenant un parcours santé et des aménagements sportifs. Et, il est envisagé que cette zone soit mise en lien avec le zoo.

A Bordeaux, le 21 octobre 2014, les quatre tigrons blancs du zoo de Pessac explorent leur enclos.

Source : 20 Minutes.

[raphaël]

On ne peut pas reprocher à une municipalité de ne pas vouloir gérer un zoo.
Je peux comprendre que ça ne soit pas leurs prérogatives.

Mais je ne comprends pas quand même l'urgence à se débarrasser du parc. Il est dit dans l'article, et c'est de notoriété publique, qu'il est rentable. Il ne coûte donc pas un sou au contribuable, pourquoi se presser ?
Je ne sais pas quels sont les repreneurs privés, tout peut arriver... On peut avoir une très bonne surprise. Ou alors une moins bonne.
Enfin, voyant la situation du zoo, sa gestion quotidienne et des nouveautés en ce début d'année... Finalement vivement qu'il soit vendu.

[Philippe]

Zoo : vers une transition "progressive"

"Il n'a jamais été question de vendre le zoo, mais de mettre un terme à une aventure industrielle qui a été un échec. Les négociations avec trois repreneurs potentiels sont très bien engagées. La démarche sera progressive car ce zoo présente des fragilités avec notamment une remise aux normes. Le repreneur devra donc investir, sans être obligé de racheter le terrain.
On ne pourra pas vendre au prix qu'il a coûté. On va juste essayer de limiter la casse.
La collective l'a payé 2,6 millions en 2008, alors que Stéphane Da Cunha l'avait acquis pour 50.001 euros à la barre du tribunal de commerce quatre ans avant. Selon l'estimation d'un cabinet spécialisé, il valait entre 700.000 et 1,3 million, pas 2,6 millions.
On nous avait dit que ce n'était pas grave car Stéphane Da Cunha devait réinvestir l'argent dans le futur projet. Mais il s'est désisté, estimant qu'il n'était pas économiquement viable. Le saut d'échelle était disproportionné.
En revanche, le zoo peut se développer, notamment pour le parking. Il faut améliorer la route et créer un lien avec le Bourgailh dont le projet de réaménagement est à l'étude."

Source : Sud-Ouest.
Ces propos émanent de Franck Raynal, l'actuel et nouveau maire de Pessac.

[raphaël]

Ha les municipalités...
Oui on le sait que la mairie de l'ancienne majorité a racheté le zoo plus cher qu'il ne le valait à La Flèche. Maintenant c'est fait c'est fait, et évidemment, il ne sera pas vendu au prix d'achat, tant pis c'est comme ça.

Les élus ont souvent insisté sur la petite taille du parc et le fait qu'il ne possédait pas les terrains pour arguer de son besoin de déménagement, je me demande, tous les zoos sont propriétaires de leurs terres ?

[Antoine]

Tous ne sont pas propriétaires des terrains ça c'est sûr. J'en connais au moins quatre qui louent/louaient pour partie le foncier (dans des cas bien différents d'ailleurs).

Bon, si on veut être plus réaliste, on peut même dire qu'un certains nombre ne sont pas propriétaires, le foncier appartenant en général à une société immobilière et l'exploitation du parc, plus risquée, à une autre société, commerciale cette fois. C'est une technique juridique et comptable classique de séparation des risques.

Après, savoir combien sont dans ce cas, c'est bien difficile à dire.

[raphaël]

Merci Antoine, donc même si avoir les terrains est toujours mieux, c'est surtout un argument bien utilisé qui justifiait le déménagement.
De même, et depuis 10 ans on entend tous les élus dire "on ne peut pas avoir un bon zoo sur les 4ha actuels..."
C'est sûr que 15, ça aurait été mieux, mais bon, Les Sables ont la qualité et la fréquentation que pourrait rêver Pessac, sur 3 ha.

[okapi]

Parce que l'on ne parle pas de la même chose: Le zoo des sables est avant tout une "petite" attraction touristique, liée à une zone bien précise, un parcours semblable à celui d'un golf miniature, un moyen d'occuper pendant une heure ou deux la famille un jour d'été. C'est aussi un satellite de Doué, une façon de mutualiser les ressources sans faire de trop gros investissements. Pessac, c'est un zoo vieille école, un petit parc fondé par un baroudeur à une époque où on ne se posait pas tant de questions: des allées, des cages et des animaux basiques pour justifier d'un droit d'entrée. Mais ce n'est pas une escale touristique du même niveau que Les Sables. Ce que les élus suggèrent en creux, c'est qu'il est trop petit pour en faire un parc aux perspectives spectaculaires, un parc où seraient présentées les espèces qui font un "vrai" zoo, des fauves, des éléphants, des rhinocéros, des gorilles et des ours polaires…

[raphaël]

Ce serait donc que les élus n'y connaissent rien ?
Les Sables est presque autant visité que Doué. Il est évident qu'il draine une grosse fréquentation grâce à son emplacement, mais un zoo aux portes de Bordeaux doit en faire de même.
Le Pessac actuel, bien remis en état grâce aux rénovations successives de La Flèche puis de Raphaël Dupin, a encore de vieilles installations et des besoins de travaux, pourtant il attire apparemment 100 000 visiteurs, de quoi être rentable.
Je ne nie pas qu'un bien plus grand zoo serait préférable, mais je dis seulement qu'on peut faire un joli parc attractif sur 5 hectares. Fuengirola fait bien trois fois moins. Ce n'est pas un modèle à suivre en terme de présentation animale, bien sûr...