Jan Vermeer vient de la planète des singes. Après avoir travaillé plusieurs années pour la préservation des primates, il élargit le cercle de ses protégés au parc animalier de Sainte-Croix.
À poils, à plumes ou à écailles, il les a dans la peau. Spécialiste des primates, mais passionné par la biodiversité, Jan Vermeer a intégré fin 2014 l’équipe du Parc de Sainte-Croix comme directeur animalier.
Avec une trentaine d’années d’expérience, Jan Vermeer, nouveau directeur animalier du Parc de Sainte-Croix, parle couramment le français, l’anglais, l’allemand, l’espagnol, le néerlandais, « et un dialecte local des Pays-Bas ». Le langage des animaux, il le décrypte encore.
Il s’est d’abord attelé à étudier celui des singes en débutant sa carrière de soigneur animalier au sein du parc Apenheul, au Pays-Bas. « Apen signifie singe, heul désigne le sanctuaire , traduit Jan Vermeer. J’y ai travaillé dix ans. » Et puis en 1998, le spécialiste des primates arrive en France pour participer à la création, à Romagne, de la Vallée des Singes dont il devient le directeur zoologique.
Sauver le singe titi
En 2008, avec vingt ans d’expérience derrière lui, il prend la direction du Pérou pour sauver le titi ! « Le titi de San Martin est un singe peu connu, pour lequel nous avons dû faire des recherches afin d’établir son aire de distribution et engager un projet de préservation. » Une initiative dont Jan Vermeer parle avec beaucoup d’enthousiasme : « Nous avons inversé la problématique. Nous nous sommes penchés sur les besoins des hommes pour pouvoir les faire coïncider avec la survie des singes titi ».
Le projet a porté ses fruits auprès de la population locale qui s’investit désormais dans la protection du primate. Quelques années plus tôt, le Projet Los Chilchos, que gère toujours le nouveau directeur animalier du parc de Sainte-Croix, engageait la conservation de la forêt de Brume avec la création d’une réserve de 46 000 hectares.
Pendant ces années péruviennes, Jan Vermeer a partagé son temps entre l‘Amérique du Sud et le continent européen. Sur ce dernier, il a exercé en tant que consultant dans différentes structures de préservation des espèces animales. Du Portugal à l’Allemagne en passant par le zoo d’Amnéville, le spécialiste des primates a dispensé ses conseils. Introduire un gorille mâle auprès d’autres congénères, aménager un espace pour les primates ou concevoir un nid douillet pour le bonobo, Jan Vermeer a laissé parler son expérience.
Dans la gueule du loup
« Mais il ne faut jamais se reposer sur des acquis, nuance-t-il. On travaille pour le bien-être animal et avec les animaux on apprend tous les jours donc le questionnement doit être permanent. » Jan Vermeer n’hésite d’ailleurs pas à changer du tout au tout pour ne pas s’enliser dans les habitudes. Il est allé jusqu’à se jeter dans la gueule du loup… à Rhodes.
« La première chose que j’ai faite, c’est aller sur le terrain, raconte le directeur animalier. C’est le meilleur moyen de connaître les animaux et l’occasion d’échanger avec l’équipe des soigneurs. » Le reste, Jan Vermeer le potasse dans les livres ou sollicite ses contacts. Il peut aussi compter sur Christophe Parrenin, qui après avoir occupé la fonction de directeur animalier est devenu responsable des projets zoologiques et des missions de développement durable sur le parc.
L’arrivée de Jan Vermeer s’accompagne aussi d’une petite touche féminine avec un soigneur supplémentaire – son épouse Majorie, spécialiste elle aussi des primates – et la venue prochaine de deux femelles pandas roux.
Source : Le Républicain Lorrain.