Inondée, la Réserve de Sigean menace de partir en Espagne

[Philippe]

Un impala a été retrouvé mort noyé, ce matin, par les employés de la réserve africaine. Deux animaux sont, à cette heure-ci, disparus. Il s'agit d'un gnou à queue blanche et d'une grue courronnée.

Par la voix de son responsable communication, Gabriel De Jésus, la Réserve Africaine menace de délocaliser en Espagne si "la digue n'est pas réparée".

Dans la nuit dimanche à lundi, les employés de la Réserve ont passé leur nuit à tenter de sauver ce qui pouvait l'être dans leurs logements. Une fois de plus, c'est la consternation à la vue du parc entièrement recouvert par les eaux boueuses de la Berre. Les parcs sont inaccessibles et le risque de perte d'animaux est très élevé.

Car si les lions sont rentrés la nuit dans la fauverie, celle-ci a été inondée, et deux petites lionnes, nées en février risquent d'être emportées par des pneumonies. Même crainte pour les 'bébés' zèbres, springboks, et impalas. Les ours ont dû se réfugier dans les arbres, mais là encore, les soigneurs n'ont pu accéder à leur parc. Le décompte des animaux atteints se fera dès ce matin.

On sait que la Réserve a déjà payé un lourd tribut : depuis 1999, les épisodes se sont succédé : 2003, 2005, 2006, puis elle a connu une période de répit jusqu'en 2011, où elle a été inondée par deux fois, jusqu'en mars 2013, et le parc des ours sous l'eau. Le PPRI de la Berre avait officialisé la Réserve comme zone inondable : 'champ d'expansion des crues', sans tenir compte de son impact économique. Prévisible et consternant.

Source (avec reportage vidéo) : http://www.lindependant.fr/2014/12/01/l ... 962451.php

[Philippe]

Le bilan des inondations s'est alourdi hier avec la découverte de la mort de deux femelles crocodiles nains. Celles là même qui devaient se reproduire avec le mâle récemment transféré de Lausanne.

Ras-le-bol à la Réserve africaine de Sigean

"Qu'est-ce qu'on attend ? Qu'il y ait un mort ?" À la Réserve africaine de Sigean (Aude), entre Narbonne et Leucate, Gabriel de Jésus est amer. Et pour cause : depuis dimanche après-midi, c'est un spectacle de désolation qui apparaît, au fur et à mesure de la décrue. Sur le parc animalier, dont les 300 hectares ont été submergés par une vague qui, par endroits, a atteint deux mètres, tout n'est que dégâts : chemins défoncés, clôtures enfoncées, animaux errants…

"C'est un désastre ! Tout a été ravagé…"

La faute à la crue de la Berre, un petit cours d'eau qui déferle des Corbières et qui, dans sa furie, a tout emporté sur son passage. Comme en 2003, 2005, 2006, 2009, 2011 - à deux reprises - et 2013. Et maintenant 2014… "C'est un désastre ! Tout a été ravagé…", se lamente Gabriel de Jésus, responsable de la communication de la Réserve africaine, sur laquelle évoluent 3.800 animaux en semi-liberté, nés ici pour la plupart.

Chaque année, le site, créé il y a plus de quarante ans, accueille quelque 330.000 visiteurs. Il fait vivre plus de 200 familles, directement ou non. Et pourtant… "La Réserve continue d'être considérée comme le champ d'expansion des crues de la Berre, mais elle ne constitue pas un enjeu économique. Alors, chaque fois qu'une crue se produit, nous, on essaye de s'adapter."
Cette fois-ci, "il y a un sentiment de lassitude extrême, témoigne l'animateur de la Réserve. On en a assez de toujours reconstruire." Face à cette frustration, la Réserve "envisage" de se délocaliser en Espagne. "Je suis sûr que là-bas, on nous accueillera à bras ouverts."
En cause, une digue censée protéger la Réserve. Détruite par une énième crue, en 2005, elle a été reconstruite, à force de contentieux avec le syndicat du bassin de la Berre et du Rieu… mais à 1,30 m en dessous de son niveau initial. Conséquence : à chaque crue, cette digue constitue le déversoir naturel de la Berre.

"Les animaux ont baigné dans l'eau pendant des heures"

Lundi, l'heure était au bilan macabre. Deux crocodiles nains femelles ont été retrouvées noyées. "On venait de recevoir le dernier mâle en Europe. On espérait faire la reproduction avec nos femelles, qui avaient les mêmes caractéristiques génétiques. Malheureusement, ça tombe à l'eau."
Outre les deux crocodiles, un impala, espèce de gazelle, un gnou à queue blanche et une grue à tête couronnée sont morts noyés. Les quelque 900 herbivores de la Réserve ont été les plus exposés, eux qui demeurent à l'année dans la "plaine africaine".
L'inquiétude est de mise : "Les animaux ont baigné dans l'eau pendant des heures, se désole Gabriel de Jésus. On a une crainte majeure, en terme de mortalité, dans les jours à venir, du fait des températures basses et des pneumonies qui vont immanquablement se développer."

Source : Midi Libre.

[Philippe]

La Réserve Africaine de Sigean étudie son déménagement en Catalogne

Le conflit ouvert entre la direction du célèbre parc animalier et les pouvoirs publics pourrait se terminer par un transfert du parc vers la Catalogne ou l'Aragon.

Après les intempéries du week end du 29 et 30 novembre 2014 qui ont inondé le parc animalier de Sigean et provoqué la mort de plusieurs animaux, le directeur du parc Jean-Jacques Boisard a porté plainte contre X. Il relance ainsi son bras de fer avec les pouvoirs publics, après l'abaissement de la digue qui protège son terrain de la rivière la Berre en 1999, ce qui provoque des inondations meurtrières pour les animaux tous les 2 ou 3 ans.
Excédé, le directeur du parc animalier ouvert en 1974 pourrait transférer ses 3.800 animaux et ses 90 employés en Catalogne ou en Aragon, selon ses déclarations aux journaux du midi. " Des contacts ont été établis depuis un certain temps en Catalogne et en Aragon. Je m'apprête à inviter des délégations techniques. Pas parce que c'est moins cher ailleurs, mais parce qu'ici on ne peut plus rien faire !"

Source : www.la-clau.net

[Antoine]

Sans rentrer dans la polémique sur qui est responsable de quoi, je souhaite bon courage à la réserve pour déménager parce que :
- acquérir un terrain de superficie équivalente (environ 400 hectares) coûte une fortune (plusieurs millions d'euros) surtout en méditerrannée,
- louer le terrain (au lieu de l'acheter) coûterait très cher aussi,
- changer de terrain signifie aussi refaire toutes les installations (bâtiments, clôtures...) ce qui alourdirait considérablement la facture,
- et qu'évidemment le terrain actuel ne peut intéresser personne vu l'historique, à part peut-être quelques agriculteurs qui n'auraient pas peur de noyer leurs cultures. Du coup, pas de retour sur investissement.

Sans parler du personnel dont le déménagement semble plus que difficile (il faut penser aux conjoints, partenaires et enfants bien sûr).

Bref, sauf si la Catalogne a de l'argent à balancer, je ne vois vraiment pas comment la Réserve pourrait y arriver.

Ca sent plutôt le coup de bluff pour obtenir gain de cause sur la fameuse digue qui pause problème, en espèrant que sa surélèvation résolve définitivement le problème, ce dont je doute fortement.

[Philippe]

«Billy», seul crocodile rescapé des inondations

Encore en quarantaine, l’ex-mascotte du Vivarium de Lausanne échappe miraculeusement à la mort au Zoo de Sigean.

«Billy» va bien. Il était encore en quarantaine et il est resté au sec», assure Antoine Joris, vétérinaire et directeur de la réserve africaine de Sigean, dans l’Aude, au sud de la France à la frontière espagnole.

Ouf ! L’ex-mascotte du Vivarium de Lausanne a eu chaud. Alors qu’un véritable torrent de boue s’est abattu sur le parc animalier, emportant tout sur son passage suite au débordement de la Berre, le petit crocodile nain du Liberia, arrivé sur place il y a une dizaine de jours, a eu la vie sauve. Contrairement aux deux femelles qu’il devait rejoindre ces prochains jours, retrouvées mortes dans leur vivarium.

Une perte inestimable

«C'est un véritable drame, déplore Gabriel de Jésus, responsable de la communication du zoo. Ces deux crocodiles, âgées de 25 ans, étaient parmi nos animaux les plus précieux. Il s’agit d’une espèce fortement menacée, dont il n’existait que 7 ou 8 spécimens dans des zoos européens. Ces deux femelles faisaient partie d’un programme de reproduction de l’espèce. Maintenant, c’est fini !»

Ironie du sort, les deux demoiselles crocodiles sont mortes juste au moment où elles allaient enfin pouvoir assurer leur descendance grâce à l’arrivée de «Billy». « C’est une perte inestimable, ajoute Antoine Joris. Ces deux femelles se trouvaient à l’endroit du parc le plus inondé, avec plus de 1,70 m d’eau à l’intérieur du vivarium. Quand on a enfin pu y accéder, 24 heures plus tard avec l’aide des pompiers, elles étaient mortes, victimes d’hypothermie.»

Comme les deux reptiles, d’autres animaux sont morts suite à ces inondations. Et ce n’est pas la première fois ! Cette réserve – où vivent quelque 3.800 bêtes en semi-liberté sur 300 hectares – a déjà été huit fois sous l’eau depuis 1999, la faute à une digue endommagée que les autorités refusent de colmater. A tel point que la direction du zoo envisage soit de fermer ses portes, soit de déménager en Espagne.

Quant à «Billy», son avenir est des plus incertains. « On ne sait pas si on va le garder. Seul, ça n’a aucun intérêt », assure Antoine Joris. Michel Ansermet, directeur du Vivarium de Lausanne, où l’animal a vécu durant plus de 40 ans, confiné dans un espace minuscule faute de place, n’envisage pas non plus de le reprendre. D’ailleurs, ce n’est pas à l’ordre de jour. « Nous allons discuter de ce qu’il faut faire dans le cadre du programme de sauvegarde de la faune géré par l’Association européenne des zoos », souligne le vétérinaire de Sigean. Car l’espoir est toujours le même: permettre au petit croco de devenir enfin père. Reste à savoir où…

Source : Le Matin.

[Philippe]

Voici le communiqué publié ce soir sur la page Facebook de la Réserve de Sigean :

[okapi]

Une mise à disposition de 250 hectares, ce n'est pas vraiment un coup de bluff… On peut comprendre l'exaspération de l'entreprise et se dire que les élus, parfois font des choix stratégiques malheureux: la Vallée était prête aussi à déménager et il y avait des communes avec des terrains à "offrir", sans parler de Pessac, remis en question par une nouvelle équipe…

[emil19]

Je veux bien qu'il y ai quelques fautes de la part des élus et des pouvoir publics, qui auraient pu chercher des solutions pour le parc suite à la décision de ne pas rehausser les digues de la réserve et peut-être, avant ça, empêcher que ça se construise de l'autre côté de la rivière.

Cependant, mettre (ou laisser) le vivarium dans un trou en zone inondable c'est pas très malin ! De même, je pense qu'avec un peu d'argent (du parc et des pouvoirs publics), on pourrait faire des zones de replis : des butes avec des enrochement, des installations sur pilotis ou des accès aux hauteurs du parc pour que les animaux s'y réfugient.

Les inondations font partie des processus écologiques. ça me blase vraiment ces parcs qui veulent de l'écologie sauf à côté de chez eux, alors que c'est leur rôle de montrer que l'homme et la nature peuvent cohabiter, qu'on peut s’adapter, faire moins de dégâts sans pour autant être moins bien lotis.

Comment peut-on se battre contre la bétonisation du littoral quand on demande une digue de plusieurs mètres de haut pour son parc ?
Comment peut-on se battre contre le réchauffement climatique quand on se bât farouchement contre la moindre éolienne, même si elle est à plus d'un kilomètre du parc ?

[Vinch]

C'est tout à fait juste...

[Antoine]

Une mise à disposition de 250 hectares, ce n'est pas vraiment un coup de bluff… On peut comprendre l'exaspération de l'entreprise et se dire que les élus, parfois font des choix stratégiques malheureux: la Vallée était prête aussi à déménager et il y avait des communes avec des terrains à "offrir", sans parler de Pessac, remis en question par une nouvelle équipe…

Bien sûr que si...Mettre à disposition ne signifie pas que cela soit gratuit...et il reste bien entendu tous les autres problèmes exposés dans mon précédent message (travaux, personnels...).
Par ailleurs, concernant la Vallée, il s'agissait là aussi d'un coup de bluff de Monsieur le Grelle pour les mêmes raisons qu'ici et peut-être plus encore compte-tenu des belles subventions versées par le Département, notamment pour les constructions de bâtiments.
Et dans ces deux cas, évidemment le risque de perdre la clientèle en changeant de territoire (50, 100 ou 200 kms, cela peut faire toute la différence !!).