



Lien dont sont issues les photos et où vous pourrez voir plusieurs autres effets tournant en boucle, ainsi qu'un article sur le côté technique du spectacle : http://www.videmus.fr/tiger.html
okapi a écrit:Je crois que l'on va atteindre ici des sommets de vulgarité visuelle et auditive…
Antoine6259 a écrit:Ma foi, je suis tombé devant "Allo Nabilla !" hier, et il faut croire que c'est ce qui plait. Car niveau "vulgarité visuelle et auditive" j'ai été servi...
Le 28 juin 1986, Michel Louis a vu son rêve se concrétiser. Ce jour-là, le zoo d’Amnéville, en Moselle, a ouvert ses portes, prêt à faire de l’ombre à ses concurrents et à relever tous les défis. Le parc, qui fonctionne en autofinancement et ne vit que grâce à ses entrées, s’étend désormais sur 17 hectares, compte près de 2.000 animaux et accueille chaque année près de 600.000 visiteurs par an. Une véritable réussite dans cette région où le tourisme se fait rare.
Le pari n’était pas gagné d’avance pour Michel Louis, le directeur du zoo, qui contrairement à d’autres n’avait pas de famille dans le milieu animalier. «Quand j’avais 4 ans, mes parents m’ont emmené voir une ménagerie, la ménagerie Pinder. Et cela a été le coup de foudre. Je ne parlais plus que de lions, d’éléphants, de panthères. Mes parents pensaient que ça passerait, mais ce n’est jamais passé. Et à 10 ans je voulais monter un zoo ou être dresseur. Mes parents n’y croyaient pas trop, ils voulaient que je passe mon bac et que je m’inscrive en fac. Donc je suis allé à la faculté des sciences de Nancy, mais j’étais bien plus souvent au cirque qu’à la fac», nous confie-t-il. Il entre alors en contact avec des dresseurs bien connus, dont Jean Richard, à l’époque au cirque Pinder.
Mais à défaut d’un numéro de cirque, Michel Louis décide finalement de monter son zoo, «tout en restant un grand amoureux de dressage et de cirque traditionnel». «J’avais gardé au fond de mon esprit le fait de faire quelque chose dans le domaine», explique-t-il.
En 2007, avec l’arrivée Rémy Flachaire, dresseur prodige de seulement 25 ans, le directeur se lance alors un nouveau défi: le «Tiger World», spectacle grandiose de tigres. «Mais bon il y avait d’autres projets, on ne peut pas faire tout d’un coup», se souvient-il. C’est finalement en 2012, pendant un voyage au Kenya, que les deux hommes se lancent «pour de vrai». «Là on a acheté un cahier, des crayons, une règle et on a commencé à faire des plans. Et on s’est rendu compte très vite qu’il fallait faire quelque chose de très grand, vu la fréquentation du zoo d’Amnéville», continue-t-il.
Peu à peu, «Tiger World» -prévu pour 2015- prend forme, la salle de 2000 places, «tout confort et chauffée» est construite au milieu du parc. «Au départ, on avait conçu ça comme le cirque d’hiver, avec une piste centrale et une visite chez nos amis du Puy du Fou a provoqué un deuxième déclic où on s’est dit qu’il fallait mettre à profit la technologie pour présenter les tigres dans un univers fantastique, avec des effets spéciaux», commente Michel Louis. «Cette salle sera complètement noyée dehors, sous des falaises de 16 mètres, un décor de jungle, de la végétation, des cascades. Les gens rentreront par une grotte préhistorique inspirée de la grotte Chauvet et à l’intérieur, on aura un décor inspiré des temples Khmer qui s’ouvre sous la montagne. Le spectacle nous plongera dans un univers fantastique où l’homme au lieu de détruire la biodiversité dialogue avec les fauves et toutes les forces de la nature.»
Parce qu’avant d’être un divertissement, le spectacle a aussi une vocation pédagogique, afin de «sensibiliser les gens au respect de la nature». «Il ne faut pas oublier le rôle premier des zoos, c’est l’éducation et la conservation, rappelle le directeur du parc. Le meilleur moyen de toucher les gens, c’est de proposer un beau spectacle où le public voit l’animal en action.» Pour lui, rien de mieux, donc, que de faire «travailler les animaux», parce qu’un spectacle «c’est ce qu’on peu faire de mieux pour le bien-être animal». «Il ne s’agit pas de leur faire faire des prouesses techniques et contre nature mais de mettre en valeur leur beauté, leurs capacités physiques», assure ce passionné.
A ceux qui critiquent les parcs zoologiques et les conditions dans lesquelles les animaux sont enfermés, lui répond que rien ne vaut la captivité. «Ils vivent mieux que dans la nature, ils sont soignés, ils vivent plus longtemps. La notion de liberté leur est complètement étrangère, ils sont issus de 5, 10, 15 générations nées en captivité», lance-t-il. Et de rappeler que le zoo d’Amnéville est le «fer de lance de la conservation».
«Travailler sur la conservation, c'est un devoir, c’est dans la loi. Mais il ne faut pas juste en parler, il faut agir concrètement. Chaque année, on consacre un demi-million d’euros à aider une vingtaine de programmes de conservation à travers le monde. Concernant les tigres, ça fait plusieurs années qu’on soutient deux programmes de conservation, on va en rajouter deux autres, pour un budget de 130.000 euros par an, qui fera de nous le premier parc mondial pour la conservation des tigres», explique le directeur du zoo, pour qui la disparition des tigres dans la nature est critique. «Il y a une urgence absolue», souligne-t-il, indiquant qu’il ne reste aujourd’hui en liberté plus que 1000 tigres corbetti. «C’est en partie à cause de la pharmacopée chinoise. Tout est utilisé chez le tigre, le griffes portent bonheur, le pénis donne la fertilité, les os broyés en poudre donne la force de l’animal, la peau sert de descente de lit... Je suis assesseur expert au près des douanes dans le domaine animalier, un jour on m’a ramené 15 pénis de tigres.» A cela s’ajoute la déforestation ainsi que «la catastrophe de l’huile de palme, où l’on rase de manière industrielle la totalité des forêts tropicales pour cette culture, à Sumatra». Divertir tout en attirant l’attention, le zoo d’Amnéville a peut-être trouvé la formule gagnante.
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