La panthère de l'Amour arrive en tête du classement 2013 sur l'évolution des espèces menacées, établi par le Fonds mondial pour la nature (WWF). Afin de favoriser la prise de conscience face à la diminution de la diversité des espèces, le WWF élit chaque année les gagnants et les perdants des douze derniers mois.
La population de cette la panthère de l’Amour (Panthera pardus orientalus ou P. p. amurensis) a « augmenté de 50 % ces cinq dernières années ». « Il s’agit d’un brillant succès », relève l’ONG internationale, « même si le nombre total d’animaux reste faible, avec 50 individus ». Cette hausse du nombre d’individus s’explique notamment par la création d’un nouveau parc national dans l’Extrême-Orient russe.
L’agonie du rhinocéros
À l'autre extrémité de ce classement, le rhinocéros apparaît cette année comme le grand perdant des espèces protégées, avec un nombre record d’animaux braconnés. Au cours des douze derniers mois, 919 rhinocéros, soit 50 % de plus qu'en 2012, ont été massacrés dans la seule Afrique du Sud.
« Au niveau mondial, le braconnage échappe à tout contrôle », regrette le WWF, précisant que les braconniers appartiennent à des organisations criminelles et « sont équipés d'appareils de vision nocturne, d'hélicoptères et d'armes automatiques ».
Parmi les autres espèces perdantes figure notamment le monarque (Danaus plexippus), un papillon nord-américain migrant chaque année entre le Mexique et le Canada. La population de ce lépidoptère aurait diminué de 59 % par rapport à 2012, sans doute à cause des pesticides agricoles.
Un escargot suisse au bord du gouffre
En Asie, le projet de barrage de Xayaburi, sur le cours du Mékong au Laos, menace l’avenir du poisson-chat géant (Pangasianodon gigas), classé en danger critique d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature.
Le WWF souligne aussi l’échec de la Conférence internationale sur l'Antarctique qui n'est pas parvenue à créer des zones de protection maritimes. La pression croissante exercée par les pêcheurs, le trafic maritime et l'industrie détériore les conditions de vie de nombreuses espèces de manchots de l'océan austral.
En Europe, la veloutée de Suisse centrale court, à sa vitesse d’escargot, vers sa perte. Endémique de zones extrêmement restreintes situées à une altitude de 2.400 à 2.600 mètres autour d'Engelberg (canton d’Obwald), ce gastéropode se déplace vers des régions plus élevées en raison de la hausse de la température provoqué par les changements climatiques. Or le sommet de la montagne est bientôt atteint...
L’envolée du gypaète
En revanche, l’aménagement de huit centrales hydrauliques françaises situées sur le Rhin devrait permettre d’ici à 2020 le retour du saumon dans la Confédération suisse, où l’espèce est actuellement considérée comme éteinte.
Par ailleurs, un siècle après sa disparition, le gypaète barbu (Gypaetus barbatus) est de retour dans les Alpes où sa population s’élève désormais à près de 200 individus. Le WWF a souligné les efforts de réintroduction entrepris depuis des décennies par la Fondation Pro Gypaète.
Côté bonnes nouvelles encore, la tortue luth (Dermochelys coriacea) enregistre une légère embellie de sa situation. L’UICN a revu le statut de la plus grande espèce de tortues, passée de la catégorie « En danger critique » à « Vulnérable ».
Quant aux 150 dernières baleines grises (Eschrichtius robustus) du Pacifique nord-ouest, elles profiteront du report de la construction d’une nouvelle plate-forme pétrolière prévue au large de l'île russe de Sakhaline, la «Sakhalin Energy Investment Company » ayant reporté son projet à 2017.
Puisse-t-il ne pas s’agir d’un simple répit car la situation globale de la faune et de la flore de notre planète est dramatique : la liste rouge de l’IUCN recense 21 286 espèces animales et végétales menacées de disparition…
Source : http://biofaune.canalblog.com/archives/ ... 98265.html